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Traité pandémies: plan B américain en cas d’échec

Le gouvernement Biden prêt à prendre le leadership mondial de l'industrie de la pandémie.

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Alors même que les agences sanitaires américaines et l’Organisation mondiale de la santé des Nations Unies sont fortement critiquées pour leur réponse délétère à la pandémie de Covid-19, les responsables de l’OMS accentuent la pression sur tous les pays pour qu’ils signent un traité sur les pandémies et des amendements au Règlement sanitaire international. Ces instruments devraient leur donner plus de pouvoir pour le développement et la mise de place des ‘mesures de lutte’ contre les futures urgences sanitaires, ouvrant la voie à toute une “industrie de la pandémie”.

Les déclarations récentes de Jeremy Farrar, scientifique en chef de l’OMS, quant à une menace sanitaire “potentielle” liée à la circulation de la grippe aviaire H5N1, ont été amplement relayées par les médias et relancent la pression sur les négociateurs. Malgré cela, à quelques semaines de l’ouverture de la 77ème Assemblée mondiale de la Santé, les textes semblent loin d’être prêts et la perspective du vote s’éloigne.

Si l’administration américaine actuelle est bien favorable à la signature des deux instruments internationaux sur les pandémies, l’OMS est par contre confrontée à une résistance farouche issue des quatre coins du monde. Des citoyens, des politiques et des experts de tous pays (y compris le Japon) refusent cette prise de pouvoir sur la souveraineté de leur nation et de leur population. Par ailleurs, la confiance dans l’agence et ses recommandations sanitaires a été fortement ébranlée par la mise en place des mesures Covid.

Face à l’éventualité d’un échec, le gouvernement américain vient de présenter un plan B, une feuille de route qui devrait permettre aux grands acteurs économiques et industriels de la pandémie de poursuivre leurs projets.

L’Amérique s’impose

Le 16 avril, trois jours avant l’annonce de l’alerte sur la menace “potentielle” posée par la grippe aviaire, la Maison Blanche a annoncé un plan quinquennal intitulé “Stratégie de renforcement de la sécurité sanitaire mondiale“.

Dans ce plan, le gouvernement Biden évoque la nécessité de placer les États-Unis aux commandes de la réponse sanitaire mondiale par le biais de partenariats bilatéraux d’investissement financier avec une cinquantaine, voire une centaine de pays. Il s’agit de “conduire l’action mondiale vers des objectifs communs” et “d’atténuer l’impact des menaces pour la sécurité sanitaire” afin de “les prévenir, les détecter et les contenir à la source”.

La stratégie “articule une approche scientifique entre les gouvernements pour renforcer la sécurité sanitaire mondiale”. Plus précisément, le plan B des américains repose sur “des efforts visant à transformer les institutions financières internationales, telles que la Banque mondiale, et à accélérer “la fabrication, l’approvisionnement et la livraison” de contre-mesures médicales telles que les vaccins“.

Business oblige 

Même si l’opinion publique s’oppose de plus en plus au projet de l’OMS de dicter à huit milliards de personnes ce qu’elles doivent faire chaque fois que le Directeur déclare une urgence de santé publique réelle ou potentielle, il semble que le gouvernement américain soit déterminé à poursuivre les politiques pandémiques “quoi qu’il en coûte”.

Tout se passe comme si les partenariats commerciaux public-privé, qui se sont développés dans le domaine de la santé depuis plusieurs décennies, et les sommes colossales qui ont été investies dans les programmes de prévention et de lutte contre les pandémies, étaient “trop grands pour échouer”…