Les enfants présentent un risque de mortalité pour cause de grippe tout à fait infinitésimal; pourtant, la ville d’Innsbruck en Autriche a décidé de lancer un «projet pilote» dans les jardins d’enfants, au cours duquel les enfants doivent être inoculés d’un «vaccin» sous forme de «spray nasal gratuit, rapide et sûr.»
Les parents d’environ 800 enfants ont récemment été informés de l’action par un courrier sollicitant leur consentement. Le maire d’Innsbruck Johannes Anzengruber, et son directeur administratif Dr. Ulrich Schweigmann, ont souligné «l’importance du projet» et ont lancé un «appel à participation.»
Et le maire d’expliquer:
La vaccination contre la grippe est sûre, rapide et efficace. Dans le cadre de notre projet pilote unique en Autriche, nous pouvons désormais, en collaboration avec le Land du Tyrol, proposer pour la première fois gratuitement la vaccination par spray nasal aux 800 enfants des deux plus grands jardins d’enfants et de la plus grande école primaire d’Innsbruck.
Il s’agit de la première phase test d’une mesure très utile dans le secteur de la santé publique. Nous espérons pouvoir augmenter considérablement le taux de vaccination, qui est actuellement d’environ 12 pour cent, et épargner à nos enfants de maternelle, à leur famille et au personnel, une infection grippale très désagréable pendant la période de Noël. Ensemble, nous passerons l’hiver en bonne santé!
Fluenz Tetra
Les dépêches de presse relatant le projet pilote à Innsbruck ne citent pas le nom du produit qui sera inoculé aux jeunes enfants. Pourtant, elles assurent que «cette pratique est déjà implantée avec succès dans d’autres pays de l’UE depuis longtemps.»
Dès lors, il est extrêmement probable que le produit en question soit le Fluenz Tetra quadrivalent du fabriquant AstraZeneca, car il est en Europe le seul «vaccin» contre la grippe à inoculation nasale destiné aux enfants.
Selon le résumé des caractéristiques du produit (archive) publié par l’agence européenne des médicaments (EMA), l’inoculation nasale est «cultivée sur œufs embryonnés de poules» et contient des organismes génétiquement modifiés (OGM) produits «sur cellules Vero par technologie de génétique inverse.»
Ce même document stipule que «chez les enfants n’ayant pas été auparavant vaccinés contre la grippe saisonnière, une seconde dose devra être administrée après un intervalle d’au moins 4 semaines», ce que les articles de presse autrichiens ne mentionnent étonnamment pas.
Il indique aussi qu’un effet secondaire très fréquent sont des troubles du métabolisme et de la nutrition, qui se manifestent sous forme d’une «diminution de l’appétit». Parmi les autres effets secondaires fréquents, le document cite des affections du système nerveux (céphalées), affections musculo-squelettiques et systémiques (myalgie), troubles généraux et anomalies au site d’administration (fièvre et malaise).
Le document officiel ajoute:
De très rares cas de syndrome de Guillain-Barré et d’exacerbation des symptômes du syndrome de Leigh (encéphalomyopathie mitochondriale) ont également été observés après commercialisation avec Fluenz.
On ne sait pas si ces informations ont été communiquées aux 800 familles dont les enfants sont sollicités pour faire partie du «projet pilote». Pourtant, elles figurent en toutes lettres dans le document officiel disponible sur le site Internet de l’EMA.
En tout état de cause, les articles de presse ne le mentionnent pas.
AstraZeneca
Le fait que le nom du vaccin ne soit mentionné dans aucun des articles de presse à l’attention des autrichiens s’explique peut-être par le fait que la réputation de son fabriquant, AstraZeneca, a beaucoup souffert pendant la «crise Covid». D’ailleurs, le nom du fabriquant n’est même pas cité dans le document de l’EMA, hormis une discrète mention en page 20.
La raison de cette réputation délétère d’AstraZeneca tient au fait que la société a été accusée d’avoir mis sur le marché un «vaccin Covid» dangereux, aux effets secondaires graves. Le produit avait finalement été retiré du marché après que le fabriquant ait reconnu, dans un document soumis à un tribunal britannique, son caractère potentiellement néfaste, et en même temps que l’EMA retirait son autorisation de vente.
Disponible en France, pas en Suisse
En Suisse, le site Internet de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) indique que «le vaccin vivant atténué Fluenz Tetra, administré par voie nasale en spray pour les enfants et les adolescents, n’est pas disponible en Suisse cette année.»
Dans un article du 7 octobre sur le site de la Radio-Télévision publique suisse (RTS), on en apprend un peu plus sur les raisons de cette indisponibilité:
Retiré du marché, le vaccin nasal anti-grippe a fait pschitt en Suisse
Le vaccin en spray contre la grippe Fluenz Tetra, réservé aux jeunes patients, n’a pas réussi à se faire une place en Suisse. Il a été retiré du marché en raison de la faible demande. En cause: des restrictions imposées par l’OFSP, selon son fabricant AstraZeneca.
Sur le papier, le Fluenz Tetra fabriqué par le groupe pharmaceutique AstraZeneca présentait beaucoup d’avantages. Il ne nécessite qu’une seule dose, sprayée dans chaque narine, et son efficacité est prouvée par de multiples études.
Il est en outre largement utilisé pour immuniser les enfants contre la grippe au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, où il pourra désormais être administré, sous ordonnance médicale, directement à la maison par les patients.
Dès lors, pourquoi n’a-t-il pas fait mouche en Suisse également? Interrogé sur son retrait, le fabricant évoque une décision motivée par le peu de débouchés dans notre pays, notamment en raison des restrictions imposées par l’Office fédéral de la santé publique. Il a en effet décidé de ne pas rembourser le vaccin et de limiter son usage aux enfants et adolescents à haut risque avec une phobie des aiguilles prouvée par le corps médical.
La position suisse est très éloignée de celle des pays anglo-saxons, où les campagnes vaccinales contre la grippe sont étendues à toute la population, y compris les enfants, afin de protéger les aînés et les patients à risque.
Dans ces conditions, la compagnie AstraZeneca a décidé au printemps dernier de retirer l’approbation de son vaccin nasal pour le marché suisse. Elle indique avoir reçu, depuis, quelques demandes de pédiatres qui regrettent que le produit ne soit plus disponible, alors qu’il l’est toujours dans le reste de l’Union européenne.
Les français, en revanche, semblent bien avoir accès à l’inoculation nasale d’AstraZeneca. Bien que France Info titrait en septembre 2024 que le produit est, selon «le médecin et journaliste» Damien Mascret, en «cours d’évaluation» en France, une fiche informative datant de 2020 et publiée sur le site du ministère français de la santé indique que l’inoculation est disponible sur ordonnance.
Reste à savoir combien d’enfants autrichiens, et à fortiori combien d’européens, recevront le spray nasal cette année, et parmi eux combien le feront en toute connaissance de cause.