Xavier Poussard: «Une nébuleuse pédocriminelle autour des Macron»

Interview intégrale avec l'auteur du livre-enquête "Devenir Brigitte", best-seller.

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Dans «Devenir Brigitte», Xavier Poussard s’attaque à l’un des tabous les mieux gardés de la République française : il explore la possibilité que Brigitte Macron, femme du Président, soit en réalité née sous une autre identité, celle de Jean-Michel Trogneux, son propre frère. Avec la minutie d’un orfèvre et l’audace d’un reporter libre, Poussard déroule les fils de ce qu’il présente comme une imposture d’État, mêlant secrets de famille, silences complices, dissimulations institutionnelles et pédocriminalité.

Xavier Poussard, dans «Devenir Brigitte», met à jour la présumée usurpation d’identité de Brigitte Macron, qu’il soupçonne être en réalité Jean-Michel Trogneux, son frère. Cette thèse explosive, qui interroge l’intégrité même des sphères du pouvoir, s’accompagne d’une critique virulente des rouages institutionnels – services secrets, médias, justice – accusés de protéger ce secret au plus haut niveau.

Dans sa remarquable enquête, copieusement sourcée, Xavier Poussard évoque de nombreuses affaires d’abus sexuels dans l’hémicycle du pouvoir. «La pédocriminalité de réseau est l’huile dans le moteur des démocraties libérales avancées» explique-t-il dans l’interview. Il dévoile les mécanismes de compromission qui permettent aux élites de dissimuler des faits graves, avec les mêmes outils de silence et de manipulation que ceux dénoncés par un autre journaliste «invisibilisé» sur ses courageuses enquêtes sur la pédocriminalité, Jacques Thomet.

Cet ancien rédacteur en chef à l’AFP, a consacré plus d’une décennie à explorer l’ampleur de la pédocriminalité en France, qu’il qualifie de «pédocide», estimant qu’un Français sur dix aurait subi des abus sexuels durant son enfance. Dans son livre «La Pédocratie à la française», il ne s’arrête pas aux faits : il dénonce lui aussi la complicité des élites politiques, judiciaires et médiatiques, qui depuis mai 1968, auraient contribué à minimiser ces crimes pour préserver leur image ou celle de leurs proches.

Les deux journalistes s’attaquent ainsi au cœur du système, non pas tant par les faits qu’ils révèlent, mais par ce qu’ils exposent du fonctionnement des protections autour des puissants. Dans un cas, il s’agit de crimes sexuels étouffés ; dans l’autre, d’un scandale identitaire potentiellement dissimulé. Mais le principe d’impunité reste le même. Thomet et Poussard, chacun dans leur domaine, pointent la faillite d’un contre-pouvoir médiatique traditionnel, qu’ils accusent d’être inféodé à des intérêts politiques et financiers, empêchant l’émergence d’une vérité complète.

Coups bas et chamailleries

Ces voix dissidentes ont d’ailleurs un point commun supplémentaire : elles subissent des attaques médiatiques, comme pour les faire taire ou discréditer. Poussard, par exemple, est confronté à une campagne de dénigrement menée par Natacha Rey et son avocat, qui malgré la visibilité internationale que Poussard lui a offerte, tente aujourd’hui de le marginaliser. Or, il explique régulièrement dans ses interviews que l’intuition de la journaliste citoyenne fut le point de départ de son enquête qu’il a largement approfondie et complétée. Sans l’intervention de Xavier Poussard devant des millions de téléspectateurs américains dans le talk show de Candace Owens ou sur des chaînes à forte audience en France, le nom de Natacha Rey serait probablement resté dans l’ombre d’une niche complotiste confidentielle. Mais laissons ces querelles d’égo au vestiaire et remercions-les tous deux d’avoir fait remonter les égouts, avec beaucoup de courage, de patience et de ténacité.

Silences complices

Comment expliquer que les médias français conventionnels verrouillent cette enquête autour du couple présidentiel? Leur rôle de contre-pouvoirs devraient pourtant les inciter à relayer les interrogations soulevées par Xavier Poussard et exiger des explications de la part du couple présidentiel. Cela serait pourtant simple de présenter au public une photo de Brigitte Macron avec son frère Jean-Michel? Or, l’Elysée se mure dans le silence. Et pour cause: la tâche est ardue si les deux personnages sont les mêmes…

La gravité de cette affaire n’est pas tant dans le fait qu’un individu souffrant d’une dysphorie de genre ai souhaité changer de sexe, ce que l’on peut comprendre à l’âge adulte. Ce qui est plus problématique, c’est qu’il s’agit d’une personnalité publique qui aurait entretenu des rapports sexuels avec un mineur d’une part (Emmanuel), qui aurait menti aux Français sur son passé d’autre part. Et enfin, Jean-Michel Trogneux, alias Brigitte Macron, dirigerait le pays par procuration, à travers un mari peut-être manipulé, contre les intérêts du peuple français: par exemple en vendant les fleurons et les savoir-faire français à l’étranger, aux Américains en particulier, ou en bombardant les programmes scolaires et la culture en général de propagande LGBTQ+.

Xavier Poussard explique de manière abondamment sourcée la complaisance de certains grands médias française, à la solde de leurs sponsors, chiens de garde du Président, dont Bernard Arnault, Xavier Niel, Patrick Drahi, Vincent Bolloré et Daniel Kretinsky. En France, 10 milliardaires contrôlent la majorité des médias privés (télévision, presse écrite, radio). Cette concentration des médias alimente régulièrement les critiques sur l’indépendance journalistique et les conflits d’intérêts, notamment dans les affaires politiques ou industrielles, comme ce qui pourrait bien devenir un «Brigittegate».

Finalement, si «Devenir Brigitte» suscite tant de passions, c’est qu’il touche à ce que le pouvoir a de plus fragile : son image. Et dans ce bras de fer où les projecteurs braqués sur Xavier Poussard attirent autant les coups que les louanges, il faut rappeler que c’est grâce à son travail opiniâtre, rigoureux, et son exposition internationale que ces questions, fussent-elles dérangeantes, sont portées à la connaissance du grand public. Et cela, qu’on adhère ou non à ses thèses, mérite au moins le respect dû à ceux qui osent chercher là où d’autres détournent le regard.

Article et entretien d’Isabelle A. Bourgeois, journaliste et fondatrice de Planète Vagabonde