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L’électrohypersensibilité: une maladie environnementale

Les recherches des Pr Belpomme et Dr Irigaray apportent un éclairage nouveau sur l'électrosensibilité et la chimicosensibilité.

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Lors d’un entretien à Martigny donné à l’occasion de la conférence “Ondes sous haute tension, tous surexposés ?” le 8 mars dernier, le Pr Dominique Belpomme, cancérologue, fondateur de l’ARTAC et Directeur de l’ECERI, et son collègue Philippe Irigaray, docteur ès sciences en biochimie et coordinateur des recherches de l’ARTAC, ont partagé les conclusions de leurs recherches sur l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques et aux produits chimiques.

Les deux scientifiques disposent d’une expertise internationale sur le sujet de l’hypersensibilité, puisqu’ils ont examiné la plus vaste série de malades électrohypersensibles au monde avec plus de 3000 cas.

Reconnaître la maladie électrohypersensibilité

À partir de leurs travaux sur le cancer, le Pr Belpomme et le Dr Irigaray ont créé un modèle pour analyser d’autres pathologies liées à la dégradation de l’environnement :

C’est comme cela que nous nous sommes intéressés à l’électrosensibilité et à la chimicosensiblité.

Nous estimons aujourd’hui qu’environ 5% à 10% de la population se dit électrohypersensible, mais il faut définir précisément les critères de cette pathologie et distinguer l’électrohypersensiblité de l’électrosensibilité.

Nous sommes tous électrosensibles, mais seulement certains individus deviennent électrohypersensibles parce qu’ils ont une susceptibilité génétique aux champs électromagnétiques ou aux produits chimiques.

En publiant le résultat de leur étude, les chercheurs tentent de faire reconnaître la maladie à partir de critères scientifiques et objectifs et non pas seulement avec les ressentis des malades. Leur souhait est que cette pathologie soit reconnue par la communauté médicale et scientifique internationale.

Diagnostiquer l’électrosensibilité et la sensibilité multiple aux produits chimiques

Il existe une présentation clinique de la maladie que tous les électrosensibles connaissent. Les symptômes observés sont des maux de tête, des troubles sensitifs au niveau de la peau, des troubles cognitifs avec perte de mémoire, et parfois des aspects confusionnels… En plus de ces symptômes, il est nécessaire de réaliser des tests biologiques et des tests radiologiques pour confirmer le diagnostic:

Mais le plus important à savoir, c’est que dans 25% des cas, l’électrosensibilité est associée à une sensibilité multiple aux produits chimiques, ce qui nous laisse penser qu’il existe un certain nombre d’électrosensibilités qui sont causées par des pesticides et des produits chimiques plutôt que par des champs électromagnétiques. Ainsi, il ne faut pas ramener la cause de l’électrosensibilité uniquement aux champs électromagnétiques, mais aussi aux produits chimiques.

Dans plus ou moins 50% des cas, les malades passent d’une pathologie à l’autre, de EHS (électrohypersensibilité) à MCS (sensibilité multiple aux produits chimiques) et vice versa.

Ainsi, il existe deux maladies qui sont l’électrohypersensibilité et la sensibilité multiple aux produits chimiques. Toutes les deux sont des affections qui relèvent d’une sensibilité à l’environnement. Selon le Pr Belpomme, il est possible que ces deux pathologies disposent d’un mécanisme physiopathologique commun au niveau du cerveau, probablement au niveau du système limbique.

Ce n’est pas l’intensité des doses qui fait le poison mais la répétition des doses. Une exposition à de faibles doses de champs électromagnétiques, à la longue, crée des lésions au niveau du cerveau et en particulier une atrophie cérébrale et une pathologie apparentée à Alzheimer ou une démence.

Un traitement a été mis au point

Le Pr Dominique Belpomme a mis au point une feuille de traitements standardisés qui a été publiée et permet d’amoindrir les symptômes chez les malades. Avec ces traitements, le médecin veille à corriger les déficits en vitamine, notamment en vitamine D, et à lutter contre le stress oxydant qui crée des lésions dans l’organisme avec le risque d’ouverture de la barrière hémato-encéphalique:

Mais ces traitements seraient totalement inefficaces s’ils n’étaient associés à une prévention contre les champs électromagnétiques et les produits chimiques. Les deux sont nécessaires : la prévention contre les causes de la maladie et le traitement des symptômes.

Pour la prévention et la protection contre les ondes électromagnétiques, le Pr Belpomme recommande d’avoir recours à des vêtements spéciaux, d’éviter l’utilisation du téléphone portable, du wifi et de toutes les technologies sans fil… Bien que la démarche soit plus difficile, il est tout aussi important de limiter l’exposition à la pollution chimique.

Pour aller plus loin: