La stratégie qui dit rarement son nom: l’accélérationnisme

Pour comprendre l'information derrière l'information de la politique mondiale, l'accélérationnisme est une clé indispensable.

Chronique d’Icaros d’Essentiel News

Plusieurs articles récents ont tenté d’apporter des clés de compréhension sur l’information derrière l’information. On a par exemple parlé de Kayfabe, ou du caractère scénarisé de l’actualité politique; on a aussi décrit les techniques modernes de guerre psychologique, dont la confusion et le ridicule sont des composantes savamment planifiées; on a également explicité à plusieurs reprises la dimension ésotérique, occulte et apocalyptique de la religion secrète des puissants, qui constitue un fil rouge essentiel pour élucider la marche de l’histoire récente.

Aujourd’hui, on aborde un thème qui a pour l’instant fait défaut, bien qu’il soit tout à fait essentiel. Il s’agit de l’accélérationnisme, cette stratégie politique qui postule que la meilleure façon d’imposer un changement est de promouvoir et d’accentuer à outrance son contraire, de façon à obtenir un retour de pendule prémédité.

Accélérationnisme en bref

Comme indiqué, l’idée qui sous-tend l’accélérationnisme est qu’il est possible de créer des changements radicaux en «accélérant» un système donné à un point tel que son effondrement soit provoqué.

Son origine remonte à Friedrich Nietzsche, dont la fameuse citation suivante est l’illustration la plus connue: «le nivellement de l’homme européen est le grand processus que l’on ne saurait entraver: on devrait même l’accélérer».

Ce que le philosophe allemand entend par là est que la médiocrité et l’homogénéité dont il se lamente ne devraient pas être combattues ou contredites; au contraire, elles doivent être encouragées et accélérées, de façon à provoquer une plus rapide crise sociale et spirituelle, pour qu’une renaissance de l’Übermensch (surhomme) devienne alors possible.

A sa base, l’accélérationnisme s’appuie sur le principe reductio ad absurdum, appelé aussi démonstration par contradiction; plutôt que de chercher à directement prouver la vérité d’une hypothèse, on postule son contraire, et on démontre que cela mène logiquement à une contradiction ou une absurdité.

Ces trois dernières décennies, ce principe a surtout été adopté par les théoriciens marxistes qui, après la chute de l’Union soviétique, ont décidé que pour détruire le «capitalisme», le meilleur moyen était en fait d’en encourager ses variantes les plus agressives; l’objectif étant de provoquer tant de souffrance et de misère que les gens finiraient par le rejeter complètement et adopter son apparente anti-thèse.

En tant que tel, l’accélérationnisme repose donc sur le principe hégélien de problème, réaction, solution. Détruire pour mieux reconstruire (ordo ab chao); ou selon la formule des alchimistes, dissoudre pour mieux coaguler (solve et coagula).

En y prêtant attention, on observe désormais beaucoup d’exemples de cette stratégie à l’œuvre. On peut certes parler de démolition contrôlée, de subversion, de provocation ou même d’agitprop, mais ces termes ne rendent pas explicite ce qui vient après la destruction: une reconstruction selon de nouvelles normes. En effet, on ne peut pas «build back better» (comme dirait Klaus Schwab) si on n’a pas détruit au préalable.

Voici ci-dessous quelques exemples, parmi les plus évidents, d’une telle destruction. La majorité silencieuse n’adhère pas à ces inepties; et le but n’est pas réellement de la convaincre. Au contraire, il s’agit au minimum d’humilier les plus conformistes, et de provoquer du cynisme, de la révolte et du rejet chez les autres.

  • Quel est le meilleur moyen de détruire la science et la raison? Qualifier de raisonnables et de scientifiques les notions les plus grotesques, comme l’idée qu’être un homme ou une femme est une question de préférence subjective.
  • Quel est le meilleur moyen de détruire la tolérance et l’inclusion? Faire comme si elles étaient représentées par des organisations et des comportements extrémistes, comme le caricatural Black Lives Matter et la destruction qu’il prône.
  • Quel est le meilleur moyen de détruire la beauté, le talent et l’art? Présenter comme l’incarnation de la beauté, du talent et de l’art des choses comme l’urinoir de Duchamp ou les 4’33” de John Cage.
  • Quelle est la meilleure façon de détruire la liberté économique? Qualifier de «libérales» les pratiques les plus manifestement corporatistes, mercantilistes et interventionnistes.
  • Quel est le meilleur moyen de détruire la démocratie et l’État de droit? En mettant au pouvoir des dirigeants si ouvertement corrompus que les gens commencent à soutenir des positions extrémistes et des formes plus autoritaires de gouvernement.

Stratégie Cloward-Piven

La stratégie Cloward-Piven est une proposition accélérationniste notoire sur la meilleure façon d’établir un revenu minimum de base.

Au lieu de préconiser une mise en œuvre directe et ouverte, les deux sociologues suggèrent dans leur papier radical de 1966 de forcer le changement par le chaos. En substance, il s’agit de généraliser l’aide sociale à tel point qu’elle devient impossible à financer, ce qui provoquerait une implosion politique et sociale; la crise résultante permettrait alors d’atteindre l’objectif final.

Ce que cette proposition a de remarquable, c’est qu’elle est tout à fait candide et honnête dans son cynisme. Dès l’introduction de leur document, les auteurs écrivent: «si cette stratégie était mise en œuvre, il en résulterait une crise politique qui pourrait déboucher sur une législation en faveur d’un revenu annuel garanti et, partant, sur la fin de la pauvreté».

Ci-dessous figure un extrait principal du papier en question:

Des campagnes de grande envergure visant à inscrire les pauvres éligibles à l’aide sociale et à aider les bénéficiaires actuels à obtenir l’intégralité de leurs prestations entraîneraient des perturbations bureaucratiques dans les organismes d’aide sociale et des perturbations fiscales dans les collectivités locales et les États.

Ces perturbations engendreraient de graves tensions politiques et aggraveraient les divisions existantes entre les éléments de la coalition démocrate des grandes villes: la classe moyenne blanche restante, les groupes ethniques de la classe ouvrière blanche et les minorités pauvres de plus en plus nombreuses. Pour éviter un nouvel affaiblissement de cette coalition historique, une administration nationale démocrate serait contrainte de proposer une solution fédérale à la pauvreté qui passerait outre les échecs locaux de l’aide sociale, les conflits locaux de classe et de race et les dilemmes locaux en matière de recettes.

La perturbation interne des pratiques bureaucratiques locales, le tollé suscité par la pauvreté dans les services publics et l’effondrement des mécanismes de financement actuels peuvent générer des forces puissantes en faveur de réformes économiques majeures à l’échelon national.

Il est important de relever que cette proposition n’est pas une idée saugrenue proposée par deux sociologues obscurs. En effet, les professeurs américains Richard Cloward et Frances Piven bénéficient encore aujourd’hui d’un immense crédit pour leur stratégie innovante, et beaucoup d’analystes politiques expliquent par exemple comment la promotion de l’immigration de masse doit être comprise dans ce contexte.

Presque toutes les innovations en matière de politique sociale depuis les années 1960 ont été des étapes progressives dans le plan Cloward-Piven visant à mettre l’Amérique en faillite en créant des «droits» qu’un système fiscal juste et équitable ne pourrait jamais soutenir. Finalement, lorsque le gouvernement ne pourrait plus faire face à ses paiements, les pauvres se soulèveraient et exigeraient un changement, que ce soit par la violence ou par le vote, dans ce que Cloward et Piven décrivent comme «une profonde crise financière et politique».

Il est facile de voir comment l’afflux organisé d’immigrants illégaux par le biais de caravanes est une tentative manifeste de submerger le filet de sécurité américain et d’imposer des changements massifs dans la politique sociale, y compris le «revenu de base universel» tant désiré. – Frank Miele dans RealClearPolitics, 2019.

Accélérationnisme et coronacircus

Dans un article daté de mai 2021, alors que les injections Covid commençaient à peine à être distribuées, et grâce à cette compréhension que joue l’accélérationnisme dans l’idéologie politique moderne, cet auteur expliquait leur véritable objectif sous-jacent:

Dans cette optique, le coronacircus devient clair: il s’inscrit dans une politique accélérationniste visant à détruire les États-nations, en sapant notre confiance dans les institutions. Confrontés à la dépression économique et à un tel niveau d’incompétence et de corruption, les peuples finiront par accuser leurs dirigeants et sortir les guillotines.

En ce sens, il est très probable que les «vaccins» auront des effets secondaires débilitants, mais pas parce que les planificateurs centraux ont besoin de cela pour empoisonner les gens (ils ont déjà les vaccins contre la grippe, le calendrier vaccinal, ils empoisonnent la nourriture, l’air et l’eau, etc.). Si ces injections blessent, stérilisent ou tuent des millions de personnes, ce ne serait qu’un «bonus», ou le moyen d’atteindre un objectif plus subversif et subtil.

La provocation du coronacircus, comme nous l’avons souligné, est le point culminant d’un programme de subversion lancé il y a des décennies et destiné à détruire l’Occident. […]

Le caractère inepte du coronacircus n’était donc pas un bug, et ne relevait pas de la simple incompétence des planificateurs centraux. Il s’agissait d’une démarche délibérée et calculée visant notamment à provoquer une crise de confiance et donc accélérer le changement en provoquant un retour de pendule.

Cela est d’ailleurs confirmé par le «scénario de pandémie SPARS», organisé en 2017 par le Johns Hopkins Center for Health Security dont les principaux financiers sont la Rockefeller Foundation, l’OMS (organisation mondiale de la santé des Nations Unies), la Bill & Melinda Gates foundation, et le gouvernement américain.

A l’issue de cette «simulation» de 2017, qui scénarisait une pandémie de coronavirus, et dont la dimension prémonitoire est particulièrement étonnante, on a pu lire dans son rapport final la prédiction suivante (pages 73-75):

Le groupe [de conseillers en communication de risque] a vigoureusement débattu de la question de savoir s’il était approprié que le président reconnaisse le sacrifice que les personnes vaccinées avaient fait pour la communauté ou qu’il les console dans leur douleur.

Au fur et à mesure que la pandémie diminuait, plusieurs politiciens influents et représentants d’agences se sont retrouvés sous le feu des critiques pour avoir fait du sensationnalisme sur la gravité de l’événement dans le but d’en tirer un bénéfice politique.

Les détracteurs [du président] au sein du parti républicain ont saisi l’occasion pour dénigrer publiquement le président et la réponse de son administration à la pandémie […]. Un vaste mouvement sur les médias sociaux, mené principalement par des parents d’enfants affectés [par le vaccin] qui s’expriment ouvertement, associé à une méfiance généralisée à l’égard de «big pharma», a étayé l’idée que le développement des vaccins n’était pas nécessaire et qu’il était le fait de quelques individus à la recherche de profits.

Des théories du complot ont également proliféré sur les médias sociaux, suggérant que le virus avait été créé à dessein et introduit dans la population par des sociétés pharmaceutiques ou qu’il s’était échappé d’un laboratoire gouvernemental testant secrètement des armes biologiques.

Ainsi, le retour de pendule qu’on observe en ce moment, qui est provoqué par un dégoût grandissant vis-à-vis de l’ordre existant, et dont le point culminant le plus récent a été l’élection de Donald Trump aux États-Unis, s’inscrirait vraisemblablement dans une stratégie accélérationniste tout à fait scénarisée.

L’accélérationnisme d’Alexandre Douguine

Alexandre Douguine est un philosophe politique russe dont les idées représentent l’anti-thèse du consensus de Washington et de l’ordre atlantiste «néolibéral» d’après-guerre, et qui inspirent largement la «nouvelle droite».

Son magnum opus, qui s’intitule The Fourth Political Theory (la quatrième théorie politique), dont l’édition en anglais est préfacée par Alain Soral, est ouvertement accélérationniste.

En deux mots, Douguine argue que les excès désormais évidents du «postmodernisme» constituent un terreau idéal pour la formation d’un nouveau paradigme politique traditionaliste et néoféodal, qui n’est ni fasciste ni communiste, mais qui représente plutôt un syncrétisme entre les deux.

Dans le premier chapitre de son livre, on trouve par exemple le passage suivant :

Il est désormais possible d’instaurer en toute sécurité un programme politique qui était autrefois proscrit par la modernité. Il n’apparaît plus aussi insensé et voué à l’échec qu’auparavant, car tout dans la postmodernité semble insensé et voué à l’échec, y compris ses aspects les plus «glamour».

Ce n’est pas un hasard si les héros de la postmodernité sont des «freaks» et des «monstres», des «travestis» et des «dégénérés» – c’est la loi du style. Face aux clowns du monde, rien ni personne ne peut paraître «trop archaïque», pas même les gens de la Tradition qui ignorent les impératifs de la vie moderne.

Dans le même chapitre, on lit également :

Le libéralisme a développé des armes sans faille pour mettre en oeuvre ses alternatives simples, ce qui a constitué le fondement de sa victoire. Mais c’est précisément cette victoire qui fait courir le plus grand risque au libéralisme. Il suffit de localiser ces nouveaux points de faiblesse du système mondial et de décrypter ses mots de passe pour le pirater. A tout le moins, il faut essayer de le faire. Les événements du 11 septembre 2001 à New York ont démontré que c’est technologiquement possible. La société Internet peut être utile, même pour ceux qui s’y opposent farouchement. Quoi qu’il en soit, nous devons avant tout comprendre la postmodernité et notre nouvelle situation aussi profondément que Marx a compris la structure du capitalisme industriel.

La Quatrième Théorie Politique doit puiser son «inspiration noire» dans la postmodernité, dans la liquidation du programme des Lumières, dans l’avènement de la société des simulacres, en l’interprétant comme une incitation au combat plutôt que comme un destin.

L’idée ici est de s’inspirer de la postmodernité elle-même, et d’accueillir son expression la plus caricaturale, de façon à mieux retourner la logique et les outils du système contre lui-même.

Le principe est donc celui décrit plus haut: il ne s’agit ni de préconiser ouvertement et directement le système qu’on privilégie, ni de chercher à graduellement réformer le paradigme actuel. Au contraire, il s’agit d’en renforcer les contradictions, d’accélérer son déclin, de favoriser sa destruction, d’exploiter stratégiquement le chaos, et de préparer discrètement une alternative qui doit émerger des cendres.

Accélérationnisme et «dark enlightenment»

Essentiel News décrivait brièvement dans un article récent le «dark enlightenment», qui est une école de pensée politique défendant l’abolition des idées des Lumières qu’elle considère archaïques, et qui est très en vogue auprès de la «nouvelle droite» et de l’élite technocratique.

De nouveau, cette école de pensée s’appuie sur l’accélérationnisme comme vecteur indispensable à la mise en oeuvre de ses ambitions. Rejetant à la fois les idéaux progressistes et le conservatisme traditionnel, elle préconise une stratégie qui consiste à accélérer le système existant plutôt que de le combattre, de façon à en hâter l’effondrement et ainsi donner naissance à un nouveau paradigme néo-aristocratique.

Dans le livre The Dark Enlightenment, dont l’auteur Nick Land est surnommé «le grand-père de l’accélérationnisme», on trouve des passages comme celui-ci :

Si de ce fait, en raison de l’irrémédiable caractère politiquement incorrect de la réalité, les économies et les populations devaient s’effondrer ensemble, au moins nos âmes n’en souffriront-elles pas. Oh démocratie! Imbécile mourante et adoucie à la saccharine, crois-tu que les hordes de zombies vont se préoccuper de ton âme?

Ou encore :

Finalement, l’effondrement social systématique enseigne la leçon que l’échec chronique et la détérioration progressive ont été incapables de communiquer. (C’est le darwinisme social à grande échelle pour les nuls, et c’est ainsi que les civilisations finissent).

Ainsi, il n’y a pour Nick Land que l’effondrement qui permette d’enseigner efficacement la leçon qu’il estime indispensable. Plus loin, lorsque l’auteur envisage trois scénarios pour le futur, voici comment il décrit son préféré :

Renaissance occidentale. Pour renaître, il faut d’abord mourir, donc plus le «redémarrage en force» est difficile, mieux c’est. Une crise et une désintégration globales offrent les meilleures chances.

Au-delà de ces exemples explicites, ce qu’il est important de retenir est que ces principes néoréactionnaires ne se limitent pas à quelque publication obscure: elles sous-tendent l’anti-thèse politique moderne, dont Donald Trump et son entourage incarnent désormais en Occident l’exemple le plus flagrant.

En synthèse

Il est certes utile de se familiariser avec Alexandre Douguine, Nick Land, Frances Piven et leurs différentes variétés d’accélérationnisme; mais finalement, que faire de tout cela? Comment la compréhension de ces idées permet-elle d’élucider l’actualité politique mondiale?

Une première conclusion s’impose d’emblée: ce n’est pas parce qu’un système est irrémédiablement corrompu que son contraire direct est nécessairement préférable. Renoncer entièrement aux Lumières, cela reviendrait à jeter le bébé avec l’eau du bain; cela signifierait abandonner les principes d’égalité devant la loi, de droit inaliénable à la vie, de démocratie au sens véritable, et de liberté individuelle.

Pire, on comprend qu’un tel rejet est probablement l’objectif recherché; les planificateurs centraux investissent des ressources considérables pour comprendre la psychologie humaine, et ils savent qu’une des meilleures façons de provoquer l’adhésion à une idée, aussi obscurantiste soit-elle, est de feindre la promotion caricaturale de son contraire.

Si on constate par exemple que l’État de droit n’est plus respecté, la solution n’est pas le techno-féodalisme. Si on considère que la science est corrompue, la solution n’est pas le primitivisme et le rejet de toute raison. Si on observe que l’humanité est décadente, la solution n’est pas l’extermination des décadents. Si on rejette l’immigration de masse, la solution n’est pas la persécution des immigrés.

La deuxième conclusion est de se rendre compte que, parfois, les théories du complot peuvent faire partie du complot. C’est possible que les planificateurs veulent qu’on sache que les passeports magiques du 11 septembre 2001 sont une fantaisie; qu’on rejette Klaus Schwab et le coronacircus; qu’on ne considère pas vraiment les travestis comme des femmes. Il s’agit-là de provocations, et cela signifie bien que le but est de provoquer une action, c’est-à-dire d’induire une révolution (qui signifie d’ailleurs faire un tour complet et revenir au point de départ).

La troisième conclusion est que l’anti-thèse qui est en train d’émerger dans le monde, dont Donald Trump n’est que la matérialisation la plus grotesque, mais à laquelle succédera probablement quelque chose de semblable en Europe, n’est pas la solution au problème recherché. Au contraire, il s’agit d’une pseudo-alternative cousue de toutes pièces.

Quatrièmement, il est probable que le «nouvel ordre mondial», qui nous est promis au moins depuis le fameux discours de Bush Sr. le 11 septembre 1990, ne soit pas la caricature que beaucoup de «complotistes» ont à l’esprit; ainsi Klaus Schwab serait un simple épouvantail (selon un casting de James Bond, et à qui il ne manque que le chat blanc), et le nouvel ordre peut en réalité finir par être une réaction à cette caricature, incarné par un quelconque héros providentiel, et accueilli sous un tonnerre d’applaudissements.

En définitive, il est nécessaire de conserver, malgré toutes les provocations et les motifs légitimes de colère, une indépendance et une hauteur d’âme et d’esprit; de résister au confort des certitudes; de rejeter le récit eschatologique, qui sous-tend tous les obscurantismes politiques modernes, y compris celui qui vient d’être énoncé.

Lorsqu’on y parvient, on discerne l’absurdité des systèmes de croyances promulgués de part et d’autre, et on élucide parfois certaines contradictions; la dernière en date, et non sans vouloir terminer sur une touche humoristique, on présente Benjamin Netanyahu, le nouvel adversaire de «l’État profond», tel que nous le confirme Elon Musk.