Dans sa dernière vidéo, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection revient sur les données disponibles, l’évolution de l’épidémie et l’efficacité des vaccins.
Points-clé de son intervention :
Il faut donc admettre que la protection vaccinale n’agit pas au niveau épidémiologique, qu’elle n’est pas immunisante et n’arrête pas l’épidémie.
- Variant Delta : ce variant est actuellement dominant en France. Toutefois, la hauteur du pic épidémique est clairement déconnectée de l’importance de la vaccination: l’Islande a par exemple plus de cas que jamais, alors que 90% des gens y sont vaccinés. On observe la même chose dans le Vermont (USA), à Gibraltar ou en Israël. Il faut donc admettre que la protection vaccinale n’agit pas au niveau épidémiologique, qu’elle n’est pas immunisante et n’arrête pas l’épidémie. Alain Fischer (le « M. Vaccin » du gouvernement) l’admet, en ajoutant que c’était imprévisible. Le Pr Raoult n’est pas d’accord: on pouvait au contraire le prévoir, étant donné la nature du coronavirus et l’existence des variants. Les vaccins peuvent en revanche être utiles au niveau individuel, pour les personnes à risques.
- Mesures de lutte simples : pour lutter contre l’épidémie, il faut penser à des mesures simples comme le passage des mains à l’alcool. Le Covid est une maladie de type rhinite avant d’être pulmonaire. Le fait de se toucher le visage, de tripoter son masque, etc. contribue à la contagion, il faut donc se laver souvent les mains. Note de CovidHub : le lavage fréquent des mains est la seule mesure imposée en Suède. Or le bilan n’y est de loin pas plus mauvais que dans les pays qui en ont imposé d’autres.
- Inefficacité des vaccins : à propos des données confirmées sur l’inefficacité des vaccins contre l’infection, une question se pose : doit-on exposer la réalité ou la cacher pour continuer à préconiser ce que l’on a décidé? Le Pr Raoult insiste sur l’importance de s’attacher aux données: «Quand on commence à cacher les chiffres c’est qu’on sait qu’on a perdu».
- Risques et prise en charge : il rappelle, chiffres à l’appui, que l’évolution de la maladie est différente selon la prise en charge. La mortalité est plus basse dans toutes les tranches d’âge quand les patients sont pris en charge.
Au sujet des vaccins :
- leur taux d’efficacité relative a beaucoup diminué au cours du temps et de l’apparition des variants. De 99% à 95% (annoncé par les pharmas), il est tombé jusqu’à 40% dans certaines tranches d’âge.
- la démarche binaire du tout ou rien (antivax ou provax) est “imbécile”. La question que l’on doit se poser c’est : pour qui, quand, à quel moment, dans quel endroit ? Pour les femmes de moins de 50 ans le bénéfice de l’Astra Zeneca est par exemple moindre que le risque. Il faut être raisonnable et chercher à réfléchir pour chaque situation.
- la protection qu’ils offrent contre le risque d’une forme grave de Covid est difficile à évaluer, personne n’est en mesure de le faire à partir des données disponibles et nous n’avons pas assez de données indépendantes. On sait que les vaccinés peuvent être infectés, que leurs charges virales sont de même niveau voire plus importantes que celles des non vaccinés, mais on ne sait pas pourquoi. Les gestes de précaution doivent donc être les mêmes pour tous.
- avec le variant Delta, la bonne nouvelle est que le nombre d’hospitalisations, d’admissions en réanimation et de décès est plus bas qu’avec le bêta (sud-africain), donc la gravité de ce variant est moindre. En ce qui concerne les différences entre vaccinés et non vaccinés, elles ne sont pas évidentes. Jusqu’à présent les observations ne montrent pas de lien entre le nombre de cas graves et la vaccination.
Didier Raoult souligne qu’il est important d’être clair sur les données, pour conserver la crédibilité aux yeux de la population et éviter que l’adhésion et la confiance s’effritent.
Il termine en avançant l’hypothèse selon laquelle la maladie pourrait prendre la forme de poussées épidémiques peut-être saisonnières, dont la gravité pourrait diminuer.
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