Article d’Isabelle Alexandrine Bourgeois de Planète Vagabonde
Nous sommes heureux de vous offrir les 6 conférences de notre colloque sur le climat organisé par Le Mouvement Fédératif Romand et Planetpositive le 1er décembre dernier à Nyon et qui a remporté un vif succès. La Table Ronde, toutes les questions-réponses et les rencontres directes avec les orateurs n’y sont pas, car elles étaient réservées aux participants présents que nous remercions encore infiniment de leur soutien. Avec l’autorisation des conférenciers, il nous semble essentiel de partager cette information le plus largement possible en la rendant accessible à tous.
Le climat, ce mot qui résonne partout, est devenu le mantra de notre époque, s’infiltrant dans chaque recoin de nos vies. Que ce soit à la station-service, chez le vendeur de baskets ou dans les slogans des compagnies d’assurance, on nous martèle sans relâche l’urgence de “sauver le climat”, en achetant la bonne basket, la bonne assurance, en nous incitant à jeter notre voiture pour en acheter une autre. Dans le même esprit que l’Église au XVIème siècle, les labels Pro-Climat sont vendus comme des indulgences, vous savez ces remises de peines temporelles dues pour nos péchés que nos ancêtres achetaient pour se présenter en honnête homme devant Dieu. Mais derrière ce discours omniprésent, que sacrifions-nous vraiment ? Nos économies vacillent sous le poids de politiques déconnectées, notre agriculture souffre de restrictions irréalistes, et l’espace même du débat public se réduit drastiquement, étouffé par une pensée unique.
À l’école, on peint pour nos enfants un avenir sombre, apocalyptique, les rendant coupables d’un désastre annoncé. Les pédopsychiatres témoignent de l’ampleur d’un mal nouveau : l’éco-dépression, qui frappe une jeunesse pétrifiée par cette rengaine incessante de fin du monde. Ce récit catastrophiste, qui fait de chacun de nous un coupable, étouffe peu à peu la joie de vivre, l’espoir, et même le simple droit à la réflexion. Ce recouvrement de l’esprit humain par l’ombre de la peur collective inhibe le raisonnement critique, poussant les individus à chercher la sécurité plutôt qu’à questionner. La peur justifie un paternalisme d’état privant l’homme de son droit à exercer une souveraineté individuelle et consciente. Ce spectre scénarisé de la fin du monde oriente nos comportements vers des solutions précipitées, irrationnelles et contre-nature ou vers des autorités perçues comme protectrices, quand, au fond, elles se servent de nous.
Face à ce constat alarmant, et aux côtés du Mouvement Fédératif Romand, Planetpositive, dont le fil conducteur est la Beauté, la conscience et la liberté d’expression, a choisi de réagir. Nous avons proposé le 1er décembre dernier, à la salle communale de Nyon (Suisse), un espace où débattre librement de ces questions devient possible. Cette pseudo-menace est-elle aussi grave qu’on le prétend ? Quelles en sont les preuves, les limites, les alternatives ?
Ce colloque était né de cette volonté de briser le silence, de remettre la raison et le dialogue au cœur d’un sujet qui façonne nos vies et notre avenir. Ce n’est qu’en osant poser les questions que nous pouvons reprendre le pouvoir sur la direction à donner à nos existences.
Eric Verrecchia, Christian Lévêque, Michael Esfeld, Benoît Rittaud, Jean-François Dupont et Matthias Faeh, je m’adresse à vous. Dans le tumulte des vents actuels, où les dogmes tentent d’écraser la pensée libre, je vous vois comme six chevaliers des temps modernes se dressant tels des colosses intemporels. Vous, cinq scientifiques et un ingénieur, porteurs d’une quête inébranlable pour la vérité, osez remettre en question les théories dogmatiques qui emprisonnent les esprits. Votre courage intellectuel, à l’image des géants de pierre de l’île de Pâques, défie les éléments destructeurs, les tempêtes de désinformation et les vagues de conformisme. Comme les Moaï, ces figures taillées dans la roche, vous incarnez une résilience majestueuse et émouvante.
Leur présence imposante rappelle que, malgré les siècles, certaines vérités fondamentales subsistent, et que même les forces les plus brutales ne peuvent effacer l’écho de la pensée libre. Ces héros modernes que vous êtes, avec grande discrétion et humanité, debout contre vents et marées, éclairent de votre détermination un monde où la raison vacille, réaffirmant que la quête de savoir et de justice dépasse les âges et les oppressions.
Merci de votre courage à exprimer ce qu’il reste encore de bon sens et de science éclairée.
Isabelle Alexandrine Bourgeois, co-organisatrice et journaliste