Essentiel News a déjà consacré plusieurs articles sur la question de l’empiétement des intérêts politiques et économiques européens en Suisse. Le 7 décembre, une interview avec Michelle Cailler explicitait les enjeux de «l’initiative souveraineté», le caractère rétroactif de ce qu’elle propose, et le contexte dans lequel elle s’inscrit; il est notamment question d’empêcher le droit européen de supplanter automatiquement le droit suisse.
Le 20 octobre 2024, dans un article intitulé «L’UE attaque la Suisse et son système de démocratie directe», il était question spécifiquement du troisième volet des accords bilatéraux, dits «bilatérales III», alors en cours de négociation. Les deux principales pierres d’achoppement étaient présentées: l’immigration, et la souveraineté législative de la Suisse.
Sur ces deux points, l’Union européenne se veut intransigeante, et l’adjoint d’Ursula von der Leyen, Maros Sefcovic, cité par le journal alémanique Weltwoche en octobre 2024, exprimait le fait que l’UE n’était prête à aucun compromis sur ces points.
Malgré cela, on apprend cette semaine que le Conseil fédéral s’apprête à donner son feu vert à cet accord-cadre, pas plus tard que ce vendredi 20 décembre.
Un accord très controversé
Des deux côtés de l’échiquier politique, cet accord est controversé. L’USS, la plus grande organisation syndicale du pays, estime que l’accord en l’état détériorerait la qualité des salaires des Suisses. De son côté, l’UDC, parti qualifié de «populiste» par les médias de masse, mais qui pourtant représente la première force politique du pays, s’y oppose également.
C’est donc sans surprise que le journal alémanique Blick annonce que le Conseil fédéral «tremble» devant le référendum sur les accords avec l’Europe; et d’expliquer que les futurs accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne «deviendront une bombe politique posée en permanence sur la table de l’exécutif.»
Pour mettre un maximum de chances de son côté, la télévision alémanique SRF (citée par le Blick) explique d’ailleurs que le Conseil fédéral prévoirait de «découper» le paquet d’accords bilatéraux en quatre «tranches». Par cette tactique du salami, l’exécutif suisse espérerait que les opposants à l’accord soient contraints d’organiser non plus un seul, mais quatre référendums.
Le caractère controversé de l’accord n’échappe pas aux bureaucrates bruxellois non plus. Une source européenne commentait, pour expliquer le mutisme de l’UE au sujet de cet accord: «Tout le monde sait que ce paquet d’accords bilatéraux va finir devant le peuple en référendum. Il ne faut donc vexer personne dans la dernière ligne droite.»
Le communiqué des Amis de la Constitution
Essentiel News republie ci-dessous le communiqué des Amis de la Constitution, mouvement politique fondé en juillet 2020 et qui a cristallisé en Suisse les voix modérées dans le contexte de l’hystérie collective désormais largement reconnue de la «pandémie.»
La Suisse face à un choix historique : souveraineté ou soumission?
18.12.2024, par Bianka Stettler
Les relations entre la Suisse et l’UE se trouvent à un tournant décisif. Le 20 décembre 2024, le Conseil fédéral prévoit de signer l’accord-cadre négocié (Bilatérales III) avec l’UE, une étape qui pourrait sérieusement menacer l’indépendance du pays. L’accord, qui prévoit notamment d’importants paiements de cohésion à l’UE, suscite de vifs débats politiques et pourrait remettre en question la démocratie directe ainsi que la souveraineté de la Suisse. L’accord, qualifié de “solution globale”, se révèle toutefois être un document complexe et difficile à comprendre de 1000 pages, qui pourrait aboutir à une subordination institutionnelle. Pour rendre l’accord plus attrayant pour le pays, le Conseil fédéral prévoit de le diviser en différents paquets qui seront ensuite approuvés par le Parlement, d’autres groupes d’intérêts et le peuple. Mais cette tactique ne change rien au fait que le traité dans son ensemble doit être rejeté.
Avantages économiques ou erreur stratégique?
Les partisans de l’accord-cadre avancent l’argument des avantages économiques. Mais ces prétendus avantages sont sans commune mesure avec la perte de souveraineté. La Suisse a prouvé qu’elle pouvait réussir économiquement même sans lien institutionnel avec l’UE. Pourquoi alors prendre le risque de se soumettre à une organisation qui se bat elle-même contre des défis internes ?
Les paiements de cohésion qui seraient dus à l’UE dans le cadre de l’accord soulèvent des questions. On soupçonne de plus en plus que ce sont plutôt les intérêts de l’UE qui sont mis en avant. Selon des recherches, la Suisse verserait à l’avenir environ 350 millions de francs par an à l’UE. Le montant exact n’a pas encore été fixé et pourrait évoluer au cours des négociations.
Un timing douteux
La décision tombe justement le 20 décembre, juste avant Noël, pour le dernier jour de la session d’hiver. Beaucoup y voient une manœuvre calculée pour prendre de court l’opinion publique et l’opposition.
Le peuple a le dernier mot
Le débat sur l’accord-cadre avec l’UE soulève des questions fondamentales sur l’indépendance, la démocratie et l’identité de la Suisse. Les critiques craignent un rattachement institutionnel à l’UE et une mise en danger de la souveraineté durement acquise. C’est au gouvernement de défendre systématiquement les intérêts du pays et de s’opposer à une telle évolution. Mais si le gouvernement échoue, le peuple a toujours la possibilité d’avoir le dernier mot par le biais d’un référendum. Il reste à espérer que les deux conseillers fédéraux UDC reconnaissent l’urgence d’une votation populaire. Car une atteinte aussi grave à l’indépendance de la Suisse ne doit pas se faire sans l’accord du peuple.
En tant qu’amis de la Constitution, nous nous prononçons clairement contre cet accord.
Mise à jour (21 décembre 2024)
Comme prévu et annoncé, le conseil fédéral a effectivement adopté les bilatérales III ce vendredi, les négociations ayant abouti à la «satisfaction» de Berne. Le médias de masse samedi oscillent entre enthousiasme et prudence face à l’exercice démocratique qui risque encore de sonner le glas de ces accords.
D’ores et déjà, les principaux opposants à l’accord ont réitéré leur position: la vice-présidente de l’UDC a expliqué qu’elle est «consternée par ce résultat, les pires exigences européennes sont toujours là, et approuvées par le conseil fédéral.» L’USS de son côté a également confirmé son opposition en expliquant que le résultat est «très décevant.»
L’arnaque du progressisme frappe encore une fois. Les partis favorables à cet hold-up démocratique s’appellent eux-mêmes “partis progressistes”. Vive le progrès ! Personne ne peut s’y opposer, car on arrête pas le progrès. Le progressisme est le sédatif de notre volonté. Même si les gens ne sont pas d’accord avec ces accords, ils voteront pour. La raison ? Ils ne veulent pas paraître rétrogrades et les médias feront tout pour mettre en avant les accords comme une évidence de notre temps et du progrès. Une fois de plus l’émotion viendra mettre des bâtons dans les roues de la réflexion. Ceci étant dit, je suis plutôt optimiste sur l’issue de ses accords…l’UE, c’est comme Roger Nordmann, ça sent le sapin.
ce n’est pas encore fait et c’est tant mieux; le CF a-t-il conscience qu’il faut juste gagner du temps; je l’ignore, mais à l’heure où la zone euro est vraiment en danger, où von der Leyen est attaquée elle-même au sein de la commission et avec raison, ce n’est vraiment pas le moment de se rapprocher de l’Europe qui est plus que branlante. La Suisse subit d’immenses pressions, y compris en interne par le lobby du business qui ne voit que son intérêt à court terme : faire du business et du fric. Attendons donc l’arrivée de Trump à la présidence le 20 janvier et surtout en Europe les législatives allemandes de février 2025; le parti AFD, bien sûr qualifié d’extrême droite par la caste progressiste et surtout totalitaire, est soutenu par Musk; il demande notamment la sortie de l’UE; pour l’instant, il n’est pas donné gagnant, mais les sondages manipulent l’opinion. Oui çà sent le sapin pour les ENR et autres folies vertes qui ont contribué à l’effondrement de l’Allemagne pour des milliards entrés dans les poches de tous ces vautours avides de subventions publiques et un pas supplémentaire a été fait par le CF; il faut sortir de l’interdiction de construire des centrales nucléaires qui est la pire con….rie anti-science jamais vue et sa conséquence néfaste et suicidaire : la stratégie 2050, totalement irréalisable (malgré la foi hypocrite de tous ses suppôts, les lois de la physique ne vont pas changer…)
Musk a raison; il faut sauver l’Allemagne et aussi la France qui doit quitter l’euro pour s’en sortir; ce sera dur, mais elle pourra remonter plus facilement; la BCE ne va pas pouvoir continuer à acheter sa dette; 330 milliards à emprunter pour 2025; qui dit mieux !
Bonjour,
Je suis entièrement d’accord avec Monsieur R. Köppel de la Weltwoche en ce qui concerne l’accord-cadre avec l’Europe. Ce Conseil Fédéral rampe devant l’Europe, cet accord saborderait notre neutralité et la Suisse dépendrait des décisions européennes. Nos conseillers fédéraux espèrent probablement obtenir des postes extrêmement bien rémunérés à Bruxelles et se moquent du peuple en signant ces accords sans les soumettre d’abord aux citoyens. Où est donc la démocratie??? De plus que cherche l’Europe qui se porte très mal, (on ne monte pas dans un bateau qui coule) elle veut nous imposer une énorme contribution qui ne se justifie pas. Nos politiciens sont une honte
La preuve est définitivement faite que la Suisse est dirigée par des gens qui trahissent les intérêts les plus fondamentaux du pays et du peuple pour le profit d’une oligarchie nationale, elle-même complice de la grande oligarchie mondialiste internationale dont l’UE est un élément charnière. On interrogera sans doute le peuple, mais celui-ci est marqué par la période covid et sa soumission imbécile aux injonctions politiques et médiatiques à propos d’un pseudo vaccin qui non seulement ne protège ni n’empêche la transmission mais charrie avec lui une infinité d’effets secondaires dangereux pouvant aller jusqu’à provoquer la mort. Les peuples européens sont devenus des moutons refusant de réfléchir. Le peuple suisse en particulier croit encore aux intentions bienveillantes et de bonne foi de nos dirigeants. C’est une croyance qu’il est très difficile d’éradiquer.