Par Covidhub
«Ni grave ni importante»… ces propos qualifiant l’épidémie Covid-19 pourraient classer directement son auteur dans la catégorie des «complotistes». Mais ce qui est plus délicat pour les chasseurs de fake news, c’est que Laurent Toubiana a travaillé trente ans dans le domaine des épidémies. Expert à l’Institut de recherche pour la valorisation des données de santé (irsan), il connaît le sujet et ne s’appuie que sur des chiffres officiels.
Il décrit le décalage du discours politico-médiatique avec l’impact réel du virus sur la population. Ainsi, les 500’000 morts supplémentaires annoncés durant la “période de Terreur” en 2020 par le gouvernement n’ont pas eu lieu. La confusion entre nombre de “cas” basés sur les tests PCR et nombre de malades a permis de produire chaque jour des chiffres très inquiétants.
Comparer est important
Selon Laurent Toubiana, il est indispensable de comparer les épidémies entre elles pour savoir de quoi on parle. Dans un graphique ci-dessous, il montre que l’épidémie de grippe 2019-2020 a atteint un pic de 324 morts pour 100’000 habitants, alors que la première vague Covid culminait à 140 morts pour 100 000 habitants au plus fort de l’épidémie (voir la note de la rédaction en fin d’article [1]).
En comparaison, la grippe de 2015 avait atteint 836 morts pour 100’000 habitants.
Les moins de 65 ans pas touchés
Laurent Toubiana relève que quand on observe les morts en 2020 selon les chiffres officiels, on constate que 80% de la population (les moins de 65 ans) n’ont pas été touchés par l’épidémie, malgré les annonces terrifiantes des autorités.
Emmanuel Macron avait en effet annoncé 500’000 morts supplémentaires en 2020 pour justifier le premier confinement et 400’000 pour le second. Un pays comme la France compte environ 630 000 décès par an. Le SARS CoV2 a été présenté comme un virus tueur.
En réalité, il y a eu une surmortalité brute de moins de 28’000, soit 4.3%. Ce serait encore moins si on ajustait les données à l’évolution démographique.
«Relancer à périodes régulières le storytelling du concept simplet des vagues successives sensées nous submerger, c’est gouverner par la peur»
Le journaliste qui l’interviewe, Alexandre Penasse, relève que les autorités ont utilisé cette faible surmortalité comme une indication du succès de leurs mesures. Le chercheur rétorque que toutes les études existantes pointent l’inutilité du confinement.
2022 pire que 2020 mais sans terreur
Laurent Toubiana souligne aussi que nous avons traversé en 2022 cinq épisodes similaires aux deux vagues qui ont mené les autorités à imposer des confinements en 2020. Dans la plus grande indifférence politique et médiatique cette fois, à part pour inciter à vacciner, même les bébés.
« Un cas n’est pas un malade »
Laurent Toubiana parle de manipulation lorsqu’il s’agit d’utiliser le nombre de cas pour définir la gravité de l’épidémie. À minima d’une manipulation sémantique. Il décrit ce qu’il appelle la «testomania» qui s’est mise en place à partir de l’été 2020 et le fait que la notion de cas se soit substituée à celle de malade.
Testomania: «On trouve ce que l’on cherche mais en l’occurence, ce que l’on cherche n’a rien à voir avec ce que l’on doit trouver»
Il rappelle que le nombre de cas positifs dépend du nombre de tests et fluctue sans donner d’indication sérieuse sur le nombre de malades. Pourtant c’est bien cet indicateur qui a été massivement utilisé pour décrire l’évolution de la maladie [2].
«Si une autorité veut convaincre que cette épidémie est dangereuse, il est plus avantageux de parler de cas que de malades »
Tumeurs et décès cardiovasculaires en déclin en 2020
L’épidémiologiste revient sur une information passée inaperçue, la baisse notable en 2020 des décès dus aux cancers et aux maladies cardiovasculaires, les deux premières causes de décès en France (voir graphique ci-dessous). «Le SARS CoV2 protégerait-il de ces causes de décès?» lance Toubiana, taquin.
Ce qui s’est en réalité passé, c’est que les morts de ces causes testés positifs ont été comptabilisés comme des décès Covid, la majorité d’entre eux étant même des asymptomatiques.
Sacrifier la majorité sans protéger les individus vulnérables
Selon Laurent Toubiana, «le choix des autorités de santé dans la gestion de l’épidémie de Covid a été la mise en place de mesures disproportionnées à tous points de vue». Elles auraient ainsi «sacrifié sans distinction l’immense majorité de la population au lieu de protéger les individus vulnérables.» ce qui fait qu’on peut dire que la «crise Covid» n’a pas été générée par l’épidémie elle-même mais par «sa gestion calamiteuse».
Toubiana avait prédit la durée des vagues en mars 2020
Dans une analyse rédigée fin février et publiée le 11 mars 2020, l’épidémiologiste avait décrit ce qui allait se passer, prévoyant à la semaine près la date du pic épidémique et sa fin. Les autorités avaient malheureusement opté pour le catastrophisme.
Ce document est toujours en ligne sur le site de l’irsan. Le résumé hebdomadaire de la «pandémie» est d’ailleurs toujours disponible sur le site https://covid.irsan.eu.
Leçons du H1N1 ignorées
Toubiana rappelle en fin d’entretien l’existence d’une enquête parlementaire française, n°685, très instructive sur le rôle de l’industrie pharmaceutique dans la gestion de la crise du H1N1.
Notes de la rédaction
[1] Il est aussi envisageable que l’épidémie de Covid ait commencé fin 2019 en Europe et non pas en mars 2020 comme officiellement communiqué, de nombreux rapports médicaux évoquant plusieurs cas de patients ayant des symptômes similaires au Covid. Si c’est le cas, l’épidémie Covid aurait été faussement étiquetée de ‘grippe’ par les autorités de novembre 2019 à mars 2020 et il faudrait considérer les deux épidémies comme une seule. Cette version est d’autant plus plausible que les deux courbes semblent se compléter pour ne faire qu’une cloche épidémique.
[2] On se souvient que sur Google, une recherche du type « 2331 new covid cases » donnait des résultats pour presque chaque nombre, tellement les médias du monde entier avaient produit d’articles sur le décompte de ces cas journaliers.