Le secrétaire d’État à la Santé Robert F. Kennedy Jr. a annoncé la création d’une nouvelle administration pour une Amérique en bonne santé, dans le cadre d’une vaste réforme du ministère de la santé et des services sociaux. Trump et Kennedy semblent mettre une série de promesses en oeuvre, notamment dans le domaine de la sécurité des produits alimentaires, des vaccins et de l’autisme, ainsi que des maladies mentales. Cette grande transformation comprend la restructuration complète des différents départements de l’agence et la réaffectation d’une bonne partie du budget des maladies infectieuses aux maladies chroniques.
Il s’agit sans doute de la réforme la plus importante que le secteur ait jamais connu. La santé des personnes prendra-t-elle enfin le pas sur l’industrie et la finance?
L’administration de la bonne santé
Dans une interview publiée le 2 avril, Robert Kennedy Junior a résumé les premières actions menées par son équipe:
Tout d’abord, nous nous sommes aperçus qu’il y avait toute une bureaucratie qui compte des postes superflus, voire en double. L’idée est plutôt de revenir aux missions concrètes: l’application des standards scientifiques les plus élevés et le soin des patients. Durant l’administration Biden, le budget de la santé a augmenté de 38% et le nombre d’employés de 70% alors que tous les indices de la santé ont chuté. Il faut renverser cette tendance.
Quand je suis arrivé en poste, j’ai constaté que nous avons plus de 100 bureaux de communication au département de la santé. Nous avons 40 divisions informatiques et 40 bureaux de ressources humaines. Il faut les fusionner. L’agence a un budget de 1,9 trillion de dollars, elle fonctionne en silos et est presque impossible à gouverner, avec des unités qui se mènent parfois une guerre interne. Il faut restructurer tout cela pour que chaque matin nos employés se sentent inspirés et se lèvent en se disant qu’ils vont participer à ce projet commun qui est de rendre la santé aux Américains.
Concrètement, nous allons passer de 28 départements à 15 et réduire le nombre d’employés de 82 000 à 62 000, mais ce sera sans diminuer le personnel soignant ou scientifique, à savoir les gens qui ont des responsabilités essentielles pour protéger la vie des personnes.
L’AHA, Administration for a Healthy America, regroupera notamment: le bureau de l’Assistant du secrétaire à la santé (OASH), le bureau des services et ressources de la santé, l’administration des services de santé mentale et des addictions, le registre des substances toxiques et des maladies (ATSDR), et l’Institut national de la médecine du travail (NIOSH) – au sein d’une nouvelle entité unifiée.
Cette centralisation améliorera la coordination des ressources sanitaires pour les Américains à faibles revenus et se concentrera sur des domaines tels que les soins primaires, la santé maternelle et infantile, la santé mentale, la santé environnementale, le sida et la formation de personnel soignant.
Reprise en main de la FDA
Kennedy a ensuite insisté sur l’importance de réformer l’Agence fédérale de médicaments:
Lorsque l’agence a été créée, c’était avec l’intention de tester chaque nouvel ingrédient. Concernant la nourriture, l’on a estimé qu’il n’était pas nécessaire de procéder à cela pour les ingrédients qui étaient en usage depuis des siècles, par exemple la farine, les oeufs ou le sel. Alors on a créé une catégorie “Généralement reconnus comme sûrs” (Generally Recognized As Safe). Mais lorsque l’agence est tombée aux mains de l’industrie, presque tout est passé dans cette catégorie. Ainsi, de nos jours, tous les additifs utilisés dans la nourriture sont catégorisés comme “généralement reconnus comme sûrs” sans être testés.
A présent, nous allons revoir ces dossiers et tester tous les additifs autorisés, un à un. Ceci va demander un déploiement massif de ressources pour la recherche. Mais c’est en faisant cela que nous allons renforcer la santé des Américains, et ce sera la meilleure défense contre les maladies infectieuses et les pandémies. Si on a une population en bonne santé, on a déjà un système de défense contres les épidémies. Nous avons eu 16% de la mortalité mondiale due au Covid alors que notre pays ne représente que 4% de la population mondiale. Notre bilan est catastrophique. Il est dû au fait que nous avons pris les mauvaises mesures, mais aussi au fait que la majorité de notre population souffre de maladies chroniques. Selon le CDC la plupart des personnes dont on a attribué le décès au Covid avaient déjà plus de 3 maladies chroniques.
La réunion avec les géants de l’alimentaire a été très productive. Nous leur avons donné 2 ans pour éliminer les colorants toxiques et réduire le taux de sucre et de certains types d’huiles dans leurs produits.
Une révision de la “pyramide alimentaire” et des conseils de nutrition est également en cours. Il y aura aussi un effort pour promouvoir les petits producteurs locaux et un circuit plus écologique, un peu comme au Japon. Leurs enfants sont en bien meilleure santé que les nôtres.
Et puis, j’ai aussi rencontré les producteurs de laits pour bébés: pour le moment il y a beaucoup de problèmes dans ce domaine.
Kennedy a lancé une opération spéciale nommée “Stork Speed” ou “Vitesse Cigogne” dans le but d’augmenter les contrôles de qualité des laits de substitution et d’en éliminer les métaux, notamment le plomb et l’arsenic et les perturbateurs endocriniens. La mission inclura aussi l’évaluation de la qualité nutritive des produits et l’amélioration de l’étiquetage.
Un département pour les dommages vaccinaux… et l’autisme
Selon un article du Defender, Kennedy prévoit de créer une nouvelle unité au sein du CDC, avec la mission de se pencher sur les dommages vaccinaux. Cette unité devrait aussi s’occuper du Covid long et de la maladie de Lyme. Mais cette tâche ambitieuse pourrait s’avérer difficile. Dans un entretien au journaliste Chris Cuomo, Kennedy en a donné un exemple:
J’ai essayé d’obtenir les informations sur les patients de la Caisse d’Assurance Maladie, qui appartiennent au peuple américain et au HHS, et les sous-agences nous ont dit que nous devions les leur acheter, ce qui n’a aucun sens. Il s’agit de données dépersonnalisées, et nous en avons besoin pour rendre à l’Amérique sa santé.
Mais les intentions de Kennedy et Trump semblent bien réelles: le CDC se serait engagé à faire les études nécessaires pour investiguer le lien possible entre autisme et vaccination, d’après une nouvelle du Washington Post. La révélation est intervenue quelques jours après que le président Donald Trump, dans un discours au Congrès, ait fait référence à l’augmentation du taux d’autisme aux États-Unis. Trump a cité les données du CDC montrant qu’un enfant américain sur 36 est atteint d’autisme.
Selon CNN, le CDC mènera l’étude en utilisant les données du Vaccine Safety Datalink, une base de données qui contient des dossiers de santé de 10 millions de patients, provenant de 13 organisations de soins de santé américaines, mais dont l’accès est farouchement gardé.
La biologiste Christina Parks, Ph.D., a déclaré au journal “The Defender” que l’étude sur l’autisme devrait également se pencher sur le calendrier de vaccination des enfants du CDC.
L’effet cumulatif de l’administration de plusieurs vaccins à la fois, ainsi que sur une période rapprochée, n’a pas été étudié comme un facteur contribuant potentiellement à l’autisme, a déclaré Parks.
En réalité, les vaccins ont le potentiel d’altérer le système immunitaire d’un enfant de manière inattendue.
Parks a fait référence à des études menées en 1970 et 1987 qui ont révélé des taux d’autisme de 0,7 et 3,3 enfants pour 10 000, respectivement.
Si l’autisme était aussi répandu à l’époque qu’il l’est maintenant, nous devrions avoir un grand nombre d’adultes autistes plus âgés, ce que nous n’avons pas…
Du côté des médias, la levée de boucliers ne s’est pas fait attendre. L’annonce a provoqué une avalanche de critiques, estimant qu’une telle étude n’était pas nécessaire.
Interrogé sur la question par le sénateur Cassidy, Jay Bhattacharya, le nouveau directeur de l’Institut national de la santé, a justifié sa position de manière diplomate:
D’après ma lecture de la littérature scientifique, je ne pense pas qu’il y ait un lien entre l’autisme et la vaccination. Mais nous constatons une forte augmentation des taux d’autisme, et je ne pense pas qu’un scientifique en connaisse vraiment la cause. Je soutiendrai un vaste programme scientifique basé sur des données afin d’obtenir une réponse à cette question.
Le vent en poupe…
Pour Mary Holland, présidente de l’association Children’s Health Defense cofondée par Robert Kennedy Junior, professeur en droit humains et mère d’un jeune autiste, ces avancées marquent déjà une victoire extraordinaire. Elle s’en expliquait il y a quelques jours sur le plateau de The Highwire.
En ce moment, j’ai l’impression que nous surfons sur la vague. Personne n’aurait pu imaginer que Bobby Kennedy soit nommé pour diriger la santé. Cela semble tellement incroyable. Bien sûr, tout n’est pas encore acquis, mais en réalité, ce n’est pas de nous qu’il s’agit. Tout cela, c’est pour nos enfants.
Quelque part, il est encore mieux à cette fonction qu’en tant que président et c’est vraiment la mission qu’il s’est donnée depuis 20 ans. C’est ce dont il a rêvé, c’est le domaine dans lequel il a une réelle expertise et où il a déjà tout un réseau. Je suis absolument ravie qu’il occupe ce poste.
Bien sûr, ce sera difficile. On le voit avec le rejet de la candidature de David Weldon au CDC.
Les gens doivent savoir que Kennedy ne pourra pas tout résoudre en 24h. Mais il suffit de lire les livres qu’il a publiés sur la santé ces dernières années, pour comprendre qu’il a une vision holistique de la santé et qu’il se bat pour les libertés médicales et le libre consentement éclairé.
En quelques semaines, il a déjà abattu un travail phénoménal. Il s’est déjà même attaqué aux anti-dépresseurs, à la géoingénierie et aux dangers des téléphones portables.
Le fait qu’il soit là est une bénédiction et il mérite d’être soutenu dans son action. Il mérite vraiment qu’on lui donne une chance.
Kennedy a promis de relever les indicateurs de santé de manière significative d’ici 2 ans, si on lui donnait un mandat suffisamment étendu. Les premières semaines reflètent certainement l’intention de s’en donner les moyens.
L’on peut espérer que ce changement de cap drastique ait aussi des répercussions sur les politiques de santé internationales. Les autorisations et recommandations d’agences comme la FDA ou le CDC sont généralement très suivies par l’EMA et d’autres agences de réglementations nationales ou internationales.
Pourquoi ne pas mentionner ces déclarations de JFK Jr en faveur du “vaccin contre” la rougeole :
https://x.com/SecKennedy/status/1908967854394982414
https://www.foxnews.com/opinion/robert-f-kennedy-jr-measles-outbreak-call-action-all-us
Bonjour, nous avons diffusé un article à ce sujet il y a un mois, le 6 mars 2025 : Kennedy contre la rougeole: ses réactions face à une prévisible “nouvelle épidémie”. Partisans, opposants et médias le fustigent: mais qu’a-t-il vraiment dit ? https://essentiel.news/kennedy-contre-rougeole-ses-reactions-face-previsible-nouvelle-epidemie/