Comment échapper à la surveillance grâce à la technologie numérique

Un "hacker éthique" démontre le côté libérateur et émancipateur de quelques solutions simples.

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Spécialiste en cybersécurité et en piratage éthique, Marco est intervenu lors d’une conférence aux Rencontres de Cara, près de Genève, le 7 septembre dernier, afin de répondre à une question clé: est-ce que la technologie digitale est une source d’oppression ou d’émancipation?

Dans la vidéo de sa conférence présentée ci-dessus, il propose une vision positive de la technologie digitale, en soulignant quelques solutions simples qui permettent d’échapper à la société de surveillance et de censure que les gouvernements et les entreprises “Big Tech” préconisent.

Un hacker au service de la liberté

Originaire de Genève, Marco a commencé sa carrière dans la cybersécurité au début des années 2000. Il a fondé deux sociétés dans le domaine, et a passé quinze ans à auditer et sécuriser les systèmes informatiques de banques, grandes entreprises et institutions publiques. C’est en 2008 lors de la crise financière qu’il a pris conscience que le monde ne tournait pas rond.

Choisissant alors de consacrer ses aptitudes informatiques pour défendre la cause des organisations victimes de censure sur internet, il quitte la ville pour s’installer à la montagne et vivre “hors du monde” dans un espace de liberté qu’il a contribué à créer.

Selon lui, la définition de “hacker” est la suivante:

Simplement chercher à faire les choses différemment; pas besoin d’être un as en informatique. Par exemple si vous avez déjà utilisé une machine à café pour faire du thé, vous êtes un hacker.

En 2020, Marco s’est immédiatement inscrit en opposition à la vision gouvernementale de la crise sanitaire qu’il dénomme le “coronacircus”. Il met au service des organisations dissidentes ses compétences en informatique:

Tout à coup en 2020, il s’est trouvé que mes compétences à mettre en œuvre des alternatives libres, souveraines et open source sont devenues très intéressantes pour les gens qui voulaient diffuser la vérité. Depuis j’implémente ces alternatives au sein des organisations de la résistance afin de contrecarrer le monopole et la censure des grosses sociétés informatiques et leur permettre de devenir indépendants de Big Tech.

Un moyen de se soustraire à la répression

Bien qu’il existe un caractère oppressif à la technologie numérique (par exemple les passeports biométriques, la vidéo-surveillance à reconnaissance faciale, etc.) lorsqu’elle est entre les mains du pouvoir et de l’État, Marco défend la dimension émancipatrice de cette technologie qu’il reconnaît à plusieurs égards.

Ainsi il s’investit pour développer une informatique porteuse de solidarité, de beauté, de vérité et capable de s’affranchir de l’emprise du pouvoir grâce au déploiement de l’intelligence collective et décentralisée. Selon lui, l’humanité a inventé un véritable moyen de se soustraire à la répression avec la technologie digitale:

Une guerre est en cours sur le plan de la technologie dont l’enjeu est la liberté des individus. Pour moi, il est clair que le pouvoir en place est en train de perdre cette guerre, car empêcher la diffusion de la connaissance et de l’information est au fond impossible. C’est un échec pour les gouvernements.

Les exemples de la France avec la loi répressive Hadopi ou de la Chine avec son système de surveillance “the great firewall”, ont prouvé que les gouvernements et les grandes entreprises technologiques sont impuissants pour empêcher la diffusion de l’information.

La loi Hadopi a augmenté le piratage en France et permis aux gens de découvrir les VPN qui sont des tunnels cryptés qui dissimulent ce que nous faisons sur internet… La France est devenue le 4e pays en terme de “téléchargement illégal” de fichiers, dit “piratage”. En Chine, il existe d’innombrables moyens techniques de contourner “the great firewall”, sans besoin d’être un expert en informatique.

Aujourd’hui, Marco continue de s’impliquer pour libérer la sphère informatique de l’oppression de Big Tech. Mais il partage également ses idées et sa vision du monde sur son blog Coronacircus.com et au sein de la rédaction d’Essentiel News pour lequel il écrit régulièrement.

Les références citées dans la présentation: