«Le virus n’est plus une menace. Laissons les mesures Covid-19 derrière nous.» C’est avec cette affirmation que débute un document mis à disposition par les opposants au maintien des dispositions légales spéciales entourant le Covid en Suisse, qui feront l’objet d’une troisième votation le 18 juin. Un site Internet – 28min.ch – a été créé pour la diffusion des arguments en faveur du non à la prolongation de la loi Covid, sous forme de vidéos, affiches et la fameuse brochure, que nous avons reproduite en fin d’article.
Situation endémique
À l’argument du ministre de la santé Alain Berset selon lequel nous ne sommes pas à l’abri de l’émergence d’une nouveau variant qui se pourrait plus létal, les opposants citent un document du Fonds National Suisse qui affirme: «La pandémie de Covid-19 ressemble aux pandémies précédentes. Elle va sans doute également finir par devenir endémique et se manifester sous la forme d’un virus saisonnier.»
Les auteurs de la brochure avancent également un argument de l’étude SérocoVid d’Unisanté qui conclut que «L’immunité naturelle de la population est maintenant proche de 100 %. La probabilité de faire un Covid sévère est probablement faible pour la majorité de la population.»
Cadre légal suffisant
Selon les partisans du non, le cadre légal habituel est suffisant: “En cas de menace sanitaire, le droit de nécessité ainsi que la Loi sur les épidémies (LEp) répondent aux principes de précaution comme aux besoins d’urgence”.
Même la charge hospitalière est censée pouvoir être surveillée grâce à une ordonnance sanitaire distincte de la loi Covid.
Idem pour l’approvisionnement en médicaments et l’autorisation de thérapies non encore homologuées, grâce à l’Ordonnance sur les autorisations dans le domaine des médicaments (OAMéd).
Subventionner une industrie milliardaire?
Les autorités suisses souhaitent maintenir la loi Covid pour “poursuivre un ambitieux projet de recherche” concernant de nouveaux traitements contre le Covid. Selon les opposants, trois des quatre projets de recherche concernés ont été arrêtés faute de résultats probants et de … patients.
Le seul projet encore actif profite actuellement d’un crédit de 25 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement (BEI) qui assure déjà son financement jusqu’à fin 2024, après la fin de la prolongation de la loi Covid actuelle.
Frontières surveillées.. ou pas
Dernier point, les voix critiques relèvent l’incohérence de la posture des autorités suisses: d’un côté elles veulent maintenir une surveillance étroite des voyageurs grâce à la prolongation de la loi Covid, de l’autre elles laissent quotidiennement 340 000 frontaliers et frontalières aller et venir “sans aucune mesure particulière”.
Là aussi les partisans du non le 18 juin arguent que l’actuelle Loi sur les épidémies est largement suffisante pour réagir en cas d’urgence.
Le spectre de l’OMS
Fait relevé par de nombreux observateurs, l’entrée en vigueur en 2024 du futur Traité pandémique de l’OMS et des réformes du Règlement Sanitaire International (RSI) coïncident avec la fin voulue en 2024 de la loi Covid par les autorités suisses.
Certains opposants estiment qu’il s’agit pour les autorités de faire le pont jusqu’à une reprise totale des décisions de santé publique par l’OMS et ses financiers privés (voir l’analyse de John Corbett et le discours du Dr Saegesser).
Brochure