Une nouvelle approche de thérapie génique décrite dans la revue Science pourrait réduire massivement le nombre de chats – et sans doute aussi de chiens – errants, qui constitueraient la moitié des 1,5 milliard de ces animaux domestiques vivant sur Terre.
Selon une autre étude, des virus stérilisants similaires pourraient également fonctionner pour les êtres humains. Depuis le début de la crise Covid en effet, de plus en plus de voix se sont fait entendre – notamment au sein du Forum économique mondial – en faveur d’une réduction de la population mondiale.
par Igor Chudov (traduction et adaptation par notre rédaction)
Une découverte scientifique «fascinante» pourrait enfin, selon cette recherche, nous aider à résoudre le problème des chats errants se reproduisant de manière incontrôlable.
L’adénovirus personnalisé AAV9-fcMISv2 est conçu pour empêcher les chats de se reproduire. Le virus provoque peu de symptômes et se sent “comme un rhume”. Cela rend les chattes stériles et peu disposées à s’accoupler, comme l’explique l’article de Science:
Thérapie génique
Dans la nouvelle étude, Pépin, Swanson et leurs collègues ont inséré la version chat du gène AMH dans un virus inoffensif largement utilisé en thérapie génique pour transporter les gènes de remplacement dans les cellules.
Les scientifiques ont conçu une «thérapie génique» qui transfecte de nouveaux gènes chez des chattes. Ils ont découvert que si on faisait produire par les corps félins une «hormone antimüllérienne», on arrêterait les processus de reproduction.
Cela a changé lorsqu’une paire inhabituelle de scientifiques s’est réunie. David Pépin, biologiste de la reproduction au Massachusetts General Hospital, a consacré le début de sa carrière à la recherche sur l’hormone antimüllérienne (AMH), qui est produite par les follicules de l’ovaire qui donnent naissance aux ovules.
Lorsque, dans une expérience, il a amplifié l’expression de l’hormone chez les souris femelles, leurs ovaires ont cessé de former des follicules, stérilisant les animaux.
Une hormone qui ôte l’envie de s’accoupler
L’adénovirus exprimant cette hormone (en abrégé AMH) fonctionne si bien que les femelles félines se désintéressent de l’accouplement. Bien que les mâles et les femelles aient été placés dans la même cage pendant de longues périodes, les femelles ont manifesté un désir réduit de s’accoupler et aucun chaton n’est né même lorsque l’accouplement a eu lieu, comme l’explique l’article de Nature :
Cependant, lorsque l’œstrus est défini comportementalement par la femelle permettant la monte et le coït, un effet du traitement peut clairement être observé. Les trois femelles témoins se sont accouplées à plusieurs reprises avec les deux mâles, tandis que quatre des six femelles traitées ont repoussé chaque tentative d’accouplement par les mâles reproducteurs au cours des deux essais d’accouplement.
En revanche, aucune femelle traitée par AAV9-fcMISv2 n’a accouché au cours de l’un ou l’autre des essais et aucun sac gestationnel ou fœtus n’a été observé lors des examens échographiques hebdomadaires. Comme aucun chaton n’est né de femelles traitées, nous n’avons pas évalué la transmission materno-fœtale de l’AMH.
Et si on concevait un tel virus pour les humains?
Je suppose qu’avoir moins de chats errants serait une bonne chose. Et pourtant, pensez aux possibilités : quelqu’un pourrait concevoir un autre virus qui infecte les humains, ce qui nous rendrait stériles.
Un virus de l’infertilité humaine bien conçu pourrait sembler être “juste un rhume” dont personne ne s’inquiéterait ni ne remarquerait. Les humains sont également affectés par une hormone anti-müllérienne similaire, comme l’explique une étude publiée par Oxford Academy:
Les personnes familières avec le SOPK (1) savent que les femmes qui en sont atteintes ont des difficultés à tomber enceintes. Ainsi, bien que je ne sois pas biologiste, je peux facilement voir qu’il existe de nombreuses possibilités pour les développeurs de virus de créer un virus “juste un rhume” qui arrêterait la reproduction humaine tout en semblant être totalement doux.
Étant donné qu’Omicron a infecté la plupart des gens sur Terre quelques mois après ses débuts, un virus exprimant l’AMH, suffisamment infectieux mais “léger” pourrait se propager avant qu’on se rende compte de quoi que ce soit.
Aucun virologue ne nous ferait jamais ça, bien sûr ??
(1) Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est la maladie hormonale la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer. Il peut entraîner des troubles de la fertilité et de la pilosité (hirsutisme).