Extraits d’un article publié à l’origine par Michael Nevradakis (The Defender) et adapté en français par Senta Dupuydt.
Aux États-Unis, un projet de loi vise à supprimer 700 millions de dollars à l’OMS, avant une sortie complète de cette organisation. De nombreux politiques questionnent les décisions et les intentions de l’OMS, jugeant son rôle omnipotent dans une gouvernance mondiale qui menacerait la souveraineté des nations… même celle des États-Unis.
Pour eux, une première manière de s’opposer au projet de ‘traité pandémies’ et à l’appétit du cartel de la santé est de couper le financement de l’organisation.
Dans le cadre de sa soumission budgétaire pour l’exercice 2024, la ‘Commission des Appropriations’ de la Chambre des représentants des États-Unis, le comité chargé des attributions budgétaires, a proposé d’annuler entièrement les fonds publics octroyés à l’OMS.
Un vaste projet de loi
Cette proposition fait partie du projet de loi de finances de l’État, des opérations étrangères et des programmes connexes pour l’année fiscale 2024, publié le 22 juin. Selon le communiqué de la commission, il s’agit de “réduire les dépenses pour les activités et les programmes à faible priorité”.
Le projet de loi prévoit également d’interdire le financement de l’Institut de virologie de Wuhan, de l’EcoHealth Alliance et de toute recherche sur les gains de fonction, de mettre fin à la participation du gouvernement américain au Forum économique mondial (WEF) et d’interdire les programmes de “désinformation” et de “mésinformation” de l’administration Biden.
Il n’est pas certain que l’une ou l’autre de ces propositions soit adoptée, car le projet de loi doit parcourir un long chemin au Congrès.
Une large fronde
Plusieurs experts médicaux et juridiques qui se sont entretenus avec The Defender se sont ouvertement opposés au projet de traité de l’OMS sur les pandémies et aux amendements au Règlement sanitaire international (RSI). Ils ont décrit le projet de loi comme un développement positif.
Francis Boyle, J.D., Ph.D., professeur de droit international à l’université de l’Illinois et expert en armes biologiques a déclaré au Defender que c’est un bon premier pas, mais qui n’est pas suffisant :
Se retirer de l’OMS?
“Même si nous ne payons pas nos cotisations à l’OMS et que nous supprimons le financement, nous resterons une partie contractante à la Constitution et au traité de l’OMS auxquels nous serons soumis. Nous devons donc mettre fin à notre participation à la Constitution/au traité de l’OMS.”
Les propositions de la commission interviennent alors que le ministère américain de la santé et des services sociaux (HHS) a organisé une série d’auditions sur le traité pandémies de l’OMS et les amendements au Règlement sanitaire international (RSI). De nombreux experts et activistes y ont exprimé leur opposition à ces deux instruments.
Un nombre croissant de législateurs au Congrès ont également commencé à demander que les États-Unis cessent de financer l’OMS et se retirent de l’organisation. Plusieurs propositions de loi en ce sens sont actuellement à l’étude au Congrès.
Interdire les recherches biologiques «controversées» et la «désinformation»
La proposition de loi de financement comprend ce qu’elle décrit comme des “réductions des dépenses inutiles”, notamment l’interdiction de financer des “organisations et programmes controversés”. Dans ce sens, le texte préconise aussi l’interdiction de financer l’Institut de virologie de Wuhan, l’EcoHealth Alliance et “toute recherche sur les gains de fonction“, de même que les programmes de “désinformation” qui violent les droits à la liberté d’expression des citoyens américains.
Attaques contre l’ONU en général
La commission s’en prend d’une manière générale à l’ONU, demandant de supprimer le financement américain du budget ordinaire de l’ONU, ce qui, selon le résumé du projet de loi, se traduira par des “économies de 707 millions de dollars”. Elle entend mettre également fin à la participation américaine à 18 programmes ou agences, dont le Programme des Nations Unies pour l’environnement et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Des institutions non onusiennes comme l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) et le Forum économique mondial (WEF) sont visées elles aussi par cette demande de retrait.
Des étapes à franchir
L’adoption du projet de loi par le sous-comité constitue une première étape dans le processus d’affectation budgétaire au Congrès.
Il sera ensuite soumis à l’examen de la commission plénière, au cours duquel il pourra être amendé. Il pourra ensuite être inscrit au calendrier du Congrès, avant d’être examiné à la Chambre des représentants et au Sénat, où d’autres amendements pourront être proposés.
La Chambre et le Sénat pourront ensuite éventuellement procéder à un vote. Toutes différences éventuelles qui émergeraient entre les versions de la Chambre et du Sénat devront alors être résolues. Le projet de loi peut également être ajouté à d’autres textes législatifs en cours d’examen.
Une fois ces étapes réalisées avec succès, le projet de loi arrivera sur le bureau du président pour qu’il le signe – ou qu’il y mette son veto.
Auditions mouvementées
Le bureau des affaires mondiales du HHS (Ministère de la santé et des services sociaux) a organisé fin juin 2023 des auditions sur le traité sur les pandémies dans la foulée d’une séance sur les amendements proposés au RSI.
Pamela Hamamoto, principale négociatrice américaine pour le traité sur les pandémies, a déclaré que “l’administration américaine ne soutiendra aucune mesure au sein de l’Organisation mondiale de la santé, y compris dans le cadre de ces négociations, qui saperait ou compromettrait de quelque manière que ce soit la souveraineté ou la sécurité des États-Unis”.
De nombreux “citoyens américains opposés au traité et au coup de force de l’OMS” ont pris la parole pour exprimer leur sentiment que l’OMS met en danger les valeurs américaines.
Selon l’une des personnes auditionnées, le traité sur les pandémies “élargirait considérablement l’autorité de l’OMS pour déclarer une autre pandémie” et imposerait “des obligations à respecter par tous les pays membres”. Sa conclusion est qu’il faut que les États-Unis quittent l’OMS. D’autres voix critiques ont encore demandé aux États-Unis de “mettre fin immédiatement à ces négociations” et de “cesser le financement de l’OMS”.
Ces auditions ont été qualifiées de “mascarade à peine voilée” par certains participants, car le HHS aurait ignoré plus de 33’000 commentaires reçus du public qui s’opposaient à la participation des États-Unis à l’OMS, au traité sur les pandémies et aux amendements au RSI.
L’opposition politique à l’OMS s’intensifie
Ces dernières semaines, l’opposition à l’OMS se fait de plus en plus entendre au Congrès. Plusieurs projets de loi ont été proposés pour demander que les États-Unis quittent l’OMS ou cessent de la financer, sur fond de crainte de perte de souveraineté en cas d’acceptation des réformes actuelles.
Il s’agit notamment des projets de loi suivants : H.R.79 (loi pour le retrait de l’OMS), H.R.343 (loi pour le non-financement de l’OMS par les contribuables), et de deux lois pour le rejet du traité de préparation aux pandémies de l’OMS sans l’approbation du Sénat (H.R.1425 et S.444).
Accusée de servir des intérêts privés
Une critique majeure à l’encontre de l’OMS est de servir des intérêts privés et corporatifs avec un programme de gestion centralisée et autoritaire, qui a tout à voir avec le profit de ses commanditaires et très peu avec la santé publique.
Dr David Bell, médecin de santé publique, consultant en biotechnologie et ancien directeur des technologies de santé mondiale chez Intellectual Ventures Global Good Fund à Genève a déclaré que si l’OMS était “autrefois une force pour le bien”, elle est aujourd’hui “devenue partie prenante d’une tragédie.”
“Aucune démocratie ne devrait confier le pouvoir sur son peuple à des intérêts privés et hostiles, ou soutenir des organisations qui sont déterminées à appauvrir les gens au profit de quelques-uns”, lance-t-il en conclusion.