- Voir aussi en fin d’article l’avis de Me Renaud Beauchard, observateur des arcanes du pouvoir à Washington
Par Martina Frei et Urs P. Gasche, infosperber
Pfizer veut rendre le coronavirus «plus puissant» pour activer le développement de nouveaux vaccins contre lui, a déclaré dans une vidéo (ci-dessus) Jordon Walker – qui s’est présenté sur Linkedin comme directeur des opérations stratégiques mondiales de recherche et développement et planification scientifique ARN chez le groupe pharma Pfizer.
Le 25 janvier 2023, filmé sans le savoir [ndlr. lors d’un rendez-vous avec ce qu’il croyait être un prostitué], il a affirmé après coup: «C’était du bluff».
«Le Covid sera notre vache à lait»
La vidéo a reçu plusieurs millions de clics en dix heures. Le Covid deviendra la vache à lait de Pfizer et devrait assurer une activité florissante pour les prochaines années, y déclare le directeur.
Tout d’abord, Walker a exigé une promesse de son interlocuteur : «Ne le dis à personne, donne-moi ta parole!» Lorsque celui-ci accepte, Walker se lance: les virus peuvent muter, explique-t-il. «L’une des choses que nous explorons est la suivante : pourquoi ne pas le faire muter nous-mêmes ? De cette façon, nous pourrions développer des vaccins préventifs.»
Caméra cachée
Mais, ajoute-t-il, personne ne veut d’une société pharmaceutique qui mute des “putains de virus”. Alors il faut faire très attention à ce que ce virus qu’on modifie ne se répande pas partout. Or c’est exactement ce qui s’est passé à Wuhan, soupçonne Walker. «Cela n’a pas de sens que ce virus ait pu surgir de nulle part! C’est n’importe quoi!»
Cependant, Walker ne savait pas que ses déclarations informelles étaient filmées dans ce restaurant, là où il avait fixé un rendez-vous. Cependant, il n’avait pas son “contact” en face de lui, mais un journaliste d’investigation d’un média conservateur très à droite, Project Veritas, avec une caméra cachée qui a tout enregistré. [ndlr. Walker a donc été appâté par Project Veritas par un pseudo rendez-vous avec un homosexuel].
La vidéo est authentique. Le groupe Pfizer ne le nie pas non plus. YouTube, filiale de Google, l’a supprimée. On peut la voir sur le site de Project Veritas.
Gain de fonction?
Lorsque le journaliste a demandé à Walker si ce que faisait Pfizer n’était pas une recherche de “gain de fonction”, Walker a nié. Ce que fait Pfizer, c’est du “développement dirigé”, et c’est très différent.
“Nous ne sommes pas autorisés à faire des recherches de gain de fonction avec les virus. Mais nous apportons ces changements structurels sélectionnés pour voir si nous pouvons les rendre plus puissants”, a expliqué Walker. En même temps, il semble espiègle.
Faire muter les virus… un sujet délicat
Dans la conversation, Walker a hésité à un moment donné: “Je ne sais pas si je dois dire ça.” Ce faisant, il regarde des deux côtés, comme pour s’assurer que personne d’autre ne l’écoute.
Pfizer envisage-t-il de faire muter le coronavirus, a demandé le journaliste. «Nous ne disons pas cela publiquement. Cette pensée est venue lors d’une réunion», répond Walker. Là, ils ont pensé, “pourquoi ne le faisons-nous pas”?
Cependant, on est conscients que “les gens” n’aimeraient pas ça. Chez Pfizer, cela devrait être discuté plus en détails.
Walker a décrit deux méthodes pour faire muter les virus :
– Une méthode consiste à infecter des singes avec des coronavirus et à les laisser infecter d’autres singes. À partir des mutants de virus résultants, vous prenez ensuite les plus infectieux et infectez d’autres singes avec eux. C’est ainsi que vous faites activement et constamment muter les virus.
Même si Walker l’a évalué différemment dans la conversation : Cette méthode est utilisée en gain de recherche de fonction.
– L’autre méthode, qui, selon Walker, n’est pas préférée par Pfizer, consiste à surveiller l’évolution des protéines à la surface du virus et à intervenir de manière ciblée afin que le virus mute dans la direction souhaitée.
Un vaccin déjà prêt pour le nouveau variant
Dans la conversation ultérieure, Walker a révélé que des expériences étaient en cours, mais qu’elles progressaient lentement et prudemment. En fin de compte, on ne souhaite pas annoncer que Pfizer veut mettre au point les futures mutations virales.
De cette manière, des vaccins prophylactiques pourraient être développés avant que ces variantes virales n’apparaissent dans la nature. Lorsque ces variants seraient là, Pfizer aurait déjà le bon vaccin.
Ce serait alors la vache à lait ultime, a constaté le journaliste. Walker approuve: “Oui, ce serait parfait!”
Entre industrie et fonctionnaires: des portes tournantes
À la fin de l’entretien filmé, Walker a abordé “l’effet de porte tournante”. Les responsables examinant les médicaments de Pfizer finissent par passer à Pfizer. Il en va de même pour les fonctionnaires gouvernementaux travaillant pour l’armée et la défense. Ils travaillent ensuite pour l’industrie de l’armement.
« Pfizer est une porte tournante pour tous les responsables gouvernementaux […]. C’est plutôt bon pour l’industrie, pour être honnête », déclare Walker en riant, directeur de Pfizer. “C’est mauvais pour tout le monde en Amérique.”
Le journaliste a demandé pourquoi. Walker l’a expliqué plus en détails : si les fonctionnaires chargés d’approuver les médicaments veulent travailler ultérieurement pour la société pharmaceutique, ils ne vont pas être aussi stricts avec la société qui leur donnera leur prochain job.
Violente réaction
Lorsque le journaliste s’est finalement révélé, la situation a dégénéré. C’est rapporté par des médias en ligne et documenté par des enregistrements vidéo d’un collaborateur du journaliste. Walker croyait qu’il était en “dating” avec un homme à draguer (il a dit par la suite: “J’ai menti pour l’impressionner). Walker s’est alors jeté sur le journaliste et a essayé de prendre l’iPad qui avait enregistré la conversation. L’attitude physiquement agressive de Walker est attestée dans cet enregistrement.
Le 27 janvier, Pfizer a démenti dans un communiqué toute recherche de gain de fonction ou d’évolution ciblée du virus. La firme n’a pas mis en doute l’authenticité de la vidéo.
Silence des médias
Les médias grand public n’ont jusqu’ici pas rapporté cette affaire, ni aux Etats-Unis, ni en Europe.
En revanche, rapporte France Soir, les médias officiels chinois critiquent le “silence des médias mainstream et des politiciens” aux Etats-Unis.
De son côté, l’observateur du pouvoir étasunien Me Renaud Beauchard estime sur Ligne Droite que cette vidéo pourrait être un “dérapage contrôlé” orchestré ou utilisé par Pfizer lui-même:
