En 2016, le président Trump avait mis la lutte contre la corruption au coeur de sa campagne électorale. Il ne parlait que de cela: assécher le marais. Aujourd’hui, il passe à nouveau pour “l’élu”, celui que Dieu et le peuple désignent pour assainir le pays. Mais, comme le fait remarquer Robert Kennedy Jr., son adversaire de campagne, dans une interview récente chez Piers Morgan, ses actes démontrent l’inverse:
Trump a nommé un lobbyiste et PDG de l’industrie pharmaceutique pour diriger le ministère de la Santé et des Services sociaux, un lobbyiste de Verizon pour diriger la Commission fédérale des communications, un ancien directeur des services d’information, DSI de Goldman Sachs pour diriger le ministère du Trésor, un PDG du secteur pétrolier pour diriger le ministère de l’Intérieur, un lobbyiste du secteur du charbon pour diriger l’Agence de protection de l’environnement, et ainsi de suite.
Aujourd’hui, le président Trump hésite entre Larry Fink, PDG de BlackRock, et Jamie Dimon, PDG de JP Morgan Chase, pour le poste de secrétaire au Trésor, s’il remporte l’élection. En d’autres termes, d’autres créatures des marais.
Il y a les mots, et puis il y a les actes… et quand il s’agit de Trump, ils ne correspondent tout simplement pas”.
President Trump campaigned in 2016 on draining the swamp, but instead he appointed a pharmaceutical lobbyist and CEO to run the Health and Human Services Department, a Verizon lobbyist to run the Federal Communications Commission, a former Goldman Sachs CIO to run the Treasury… pic.twitter.com/JyVOj1SuEh
— Robert F. Kennedy Jr (@RobertKennedyJr) July 23, 2024
Ses arguments sont limpides:
Le parti républicain a ses propres problèmes. Le président Trump, qui bénéficie à présent d’une énorme aura après la tentative d’assassinat – je le félicite pour son leadership et sa réaction lors de cet épisode – a déclaré hier hésiter entre Jamie Dimon, le président de la banque JP Morgan et Larry Fink, le président de Blackrock en tant que futur Secrétaire du Trésor.
Les gens ne peuvent pas prendre au sérieux ses promesses “d’assécher le marais”, s’il y invite à nouveau les plus grosses créatures pour gérer le pays”.
Kennedy rappelle l’exemple de Blackrock en Ukraine dont il a régulièrement dénoncé le rôle criminel:
La classe moyenne américaine n’apprécie pas vraiment Blackrock. Les gens comprennent aujourd’hui toutes les machinations de ce groupe, notamment en Ukraine, où il détient tous les contrats militaires pour faire sauter le pays, démolir tous les ponts, les écoles et les hôpitaux, mais aussi pour le reconstruire.
Blackrock possède aussi les compagnies de cartes de crédit qui ruinent les américains avec des taux d’intérêts qui atteignent 32%. Tous nos problèmes économiques sont le résultat de leur accaparement outrancier de l’argent de la classe moyenne au profit de cette oligarchie de nouveaux milliardaires. En réalité, tout cela est orchestré par Blackrock. Alors leur demander de s’occuper du Trésor, c’est franchement envoyer un mauvais signal aux électeurs. Ce sera son point faible”.
Transhumanisme et surveillance
Pour assurer l’hégémonie de la finance et des méga-corporations, rien de tel que l’appui des sociétés de surveillance contrôlées par la CIA. La nomination de J.D. Vance, ancien militaire et sénateur de l’Ohio comme futur vice-président en a fait sursauter plus d’un.
Tout comme Sam Altman (l’homme derrière OpenAI – ChatGPT, The Orb, Worldcoin), le ‘second’ de Trump est un poulain de Peter Thiel. Ce milliardaire américain d’origine allemande est un poids lourd de la Silicon Valley, connu pour avoir cofinancé PayPal, Facebook et LinkedIn, mais aussi pour ses intérêts dans le transhumanisme et le capitalisme de surveillance.
Thiel soutient par exemple des startups qui ambitionnent de créer des ordinateurs ayant une intelligence propre (et d’atteindre la “singularité”) ou dont les recherches visent à ralentir le vieillissement de l’être humain. Il vient aussi de lancer le projet de la tenue des “Enhanced Games“, des Jeux olympiques où les athlètes sont “augmentés” et dopés au maximum de leurs capacités.
Peter Thiel est souvent qualifié de néofasciste et bien qu’il affirme défendre les libertés, il est en réalité l’un des principaux financiers des systèmes de contrôle de la population par la technologie. Il est le fondateur de Palantir, une société qui travaille exclusivement pour la CIA et dont l’activité consiste à établir des profils de chaque citoyen, notamment dans le cadre de programmes de détection de personnes et d’activités présumées criminelles.
Il est aussi derrière l’entreprise Clearview AI, qui s’est spécialisée dans la reconnaissance faciale par l’intelligence artificielle, notamment à partir de l’exploitation des photos postées sur Facebook. Clearview est aussi un des acteurs clé de la guerre en Ukraine avec des systèmes d’armes dirigées.
On voit donc que, si l’administration Biden s’est engouffrée dans la gouvernance par la surveillance sous l’influence du démocrate Eric Schmidt, ancien patron de Google, le camp républicain n’est pas en reste avec Peter Thiel. Tous deux sont actuellement considérés comme les personnages les plus influents du groupe Bilderberg et tous deux sont parmi les principaux financiers du fonds d’investissement Narya Capital de J.D. Vance, le vice-président de Trump. Peu après la nomination de Vance comme “VP” de Trump, Palantir a d’ailleurs fait un don de 45 millions de dollars pour soutenir la campagne républicaine.
Des paroles aux actes
En 2016, Trump avait promis la liberté vaccinale et une enquête sur la sûreté des vaccins, mais un mois après son arrivée à la Maison Blanche, le projet était déjà enterré. C’est aussi lui qui avait permis la signature du Prep Act, une loi qui a transféré les compétences de santé aux mains des militaires dans le cadre d’une urgence sanitaire, avec une exonération absolue de toute responsabilité du secteur pharmaceutique, et cela quelques semaines avant la déclaration de pandémie du H1N1.
Sans oublier son soutien inconditionnel à l’Opération Warp Speed et aux injections génétiques qu’il a qualifiées de “miracles”.
Jouant sur le registre de la complicité avec les adeptes des mouvement Qanon, qui attendent le jour où il dirigera une opération planétaire qui détrônera les élites corrompues, et sur le registre messianique par ses invocations de la volonté divine, les actions de Trump ne cessent pourtant de contredire ses paroles. Cela s’est vu durant son mandat, et cela se poursuit de la même manière.
Malgré cela, lorsqu’ils sont confrontés à ces contradictions flagrantes, ses partisans assoiffés de liberté préfèrent croire à un scénario où leur sauveur avance masqué, jusqu’au jour J où il interviendra comme un Deus ex-machina pour pourfendre les corrompus qui l’entourent. Pourtant l’homme est réputé pour donner l’impression de faire le contraire de ce qu’il leur vend.
Entre des démocrates qui ont passé des mois à nier et camoufler l’évidente incapacité de leur président à remplir ses fonctions et à mener une campagne et des républicains qui persistent à croire les promesses d’un sauveur qui s’entoure des plus grands oppresseurs, le public américain tout entier semble aujourd’hui souffrir d’une forme de dissonance cognitive. Une situation qui ne rassure pas…
A lire sur J.D. Vance, l’article de Whitney Webb:
Continuons à chercher un chat noir dans une pièce sombre, ce n’est pas facile, surtout s’il n’y a pas de chat.
je vous lis : Trump est corrompu, son vice-président aussi et c’est la RTS (votre nouvelle référence…) qui le dit, soutenu par un Romuald Sciora qui compare le déboulonnement de statue avec le changement de notre papier peint à la maison et d’autres amalgames et raccourcis pour adoucir la féroce volonté du wokisme d’effacer nos références. Donc, voici le chat, le Kennedy nouveau est notre sauveur, mais pas celui des Palestiniens. Notre chat noir est tout trouvé….vraiment?
Les chefs des US, ce sont les milliardaires qui possèdent les banques et Blackrock et autres, qui ont volé et financiarisé quasiment tout sur la planète.
Kennedy ne changera rien. S’il est élu, il obéira à ses chefs, c’est tout. Et le cirque continuera. Il doit probablement le savoir.
Pour changer son pays, il devrait savoir qu’il faut d’abord supprimer le pouvoir que se sont arrogées les banques privées par la création monétaire et la dette par jeux d’écriture, et remettre la création monétaire dans les mains de l’Etat. En bref, il faut réformer entièrement le système bancaire et aussi supprimer les paradis fiscaux, aussi dans son pays… Il ne le propose pas, il ne le ferait pas.
La démocratie occidentale est une vaste pièce de théâtre. Elle est un leurre et une tromperie.
Kennedy ne va rien changer, car il n’a aucun vrai pouvoir.