Article de Senta Depuydt publié dans La Lettre de Senta
Suite à l’émission d’Essentiel News “Trump, Musk et Kennedy”, enregistrée avec Icaros, il nous a semblé important d’exposer les informations qui justifient nos doutes face aux déclarations de “nettoyer le marais” et “d’amener la paix”, et à la représentation messianique des acteurs de la politique actuelle.
Voici donc une série de 3 articles dédiés à ce sujet:
1. Les prophéties messianiques de la fin des temps
2. Team Trump: Israël first
3. Gaza et l’âge d’or technocratique
1ère partie: les prophéties de la fin des temps
Le fait que Trump et ses partisans aient fait campagne sur la paix, la liberté et la lutte contre la corruption, ne nous éloigne pas nécessairement d’une 3ème guerre mondiale, ni de la mise en place d’une gouvernance planétaire par la technocratie au profit d’une caste de milliardaires.
Si la déchéance complète de la gauche mondialiste ne fait aucun doute, il ne faut pas tomber de Charybde en Scylla, en soutenant l’apparence de la vertu contre le vice. Pour cela, il est nécessaire d’avoir une compréhension des forces qui animent le théâtre politique actuel, en particulier les motifs spirituels ou religieux dont on ne nous livre que des éléments superficiels.
Nous présentons ici les éléments d’un scénario eschatologique lié aux “prophéties de la fin des temps”, qui pousse à la guerre sous prétexte d’une paix durable et d’un Nouvel âge d’or pour l’humanité. Ils seront instaurés et maintenus par une forme de “gouvernement mondial de droit divin” suite à la venue d’un envoyé de Dieu… le Messie.
Il va de soi que ceci concerne une partie des forces dirigeantes et qu’au sein d’un État, d’un peuple ou d’une communauté religieuse, tout le monde ne partage pas la même vision, ni les mêmes intentions.
On prendra pour preuve le mandat d’arrêt lancé contre Netanyahou par la Cour pénale internationale de La Haye, un dossier qui a principalement été constitué par le juge Theodore Meron, un rescapé de la Shoah. Ou encore les accusations de crimes de guerres prononcées par l’ancien ministre de La Défense israélien Moshe Yaalon et soutenues par de nombreux Juifs en Israël ou dans la Diaspora. Mais aussi les centaines de milliers d’Israéliens qui ont manifesté pour mettre fin à la guerre à Gaza.
Royaume de Dieu et gouvernance mondiale (un bref rappel)
Comme nous le verrons en détail dans la 2ème partie, la nouvelle équipe de Trump semble entièrement acquise à la cause sioniste et au gouvernement actuel d’Israël. Un an après les attaques du 7 octobre, l’opération qui est menée à Gaza a pris des allures de génocide et pourrait se transformer en une grande guerre au Moyen-Orient. Pour tenter de comprendre les motifs d’une attitude aussi dangereuse et aussi belliqueuse, il est nécessaire d’évoquer le contexte particulier des “prophéties bibliques de la fin des temps ».
Ces visions eschatologiques de l’Ancien testament sont attribuées aux prophètes Ezechiel, Jérémie, Daniel et Isaie. Quant à la version ‘classique’ avec les 4 cavaliers de l’Apocalypse, la bataille contre Satan, le jugement dernier et le retour du Christ, on la doit à Jean de Patmos.
Ces textes annoncent l’accomplissement des promesses de Dieu à son peuple: un âge d’or où Dieu et “le Messie” (le Messie attendu par les Juifs, ou une seconde venue du Christ pour les chrétiens) établiront le Royaume de Dieu sur le monde à partir de la ‘nouvelle Jérusalem’. Le Messie, un descendant de David, s’assoira sur le trône d’Israël, tandis qu’une nouvelle caste de prêtres lévitiques pratiquera les rites sacrificiels dans le Temple reconstruit pour sa venue.
Promesse de rédemption - V. 1-13: cf. (Jérémie 32:36, etc.; 30:15-22.) (Ézéchiel 61:4-9. Am 9:11-15.)
14 Voici, les jours viennent, dit l’Éternel,
Où j’accomplirai la bonne parole
Que j’ai dite sur la maison d’Israël et sur la maison de Juda.
15 En ces jours et en ce temps-là,
Je ferai éclore à David un germe de justice;
Il pratiquera la justice et l’équité dans le pays.
16 En ces jours-là, Juda sera sauvé,
Jérusalem aura la sécurité dans sa demeure;
Et voici comment on l’appellera:
L’Éternel notre justice.
17 Car ainsi parle l’Éternel:
David ne manquera jamais d’un successeur
Assis sur le trône de la maison d’Israël;
18 Les sacrificateurs, les Lévites, ne manqueront jamais devant moi de successeurs
Pour offrir des holocaustes, brûler de l’encens avec les offrandes,
Et faire des sacrifices tous les jours.
(17:26)
Les villes de Juda qui avaient été détruites par Babylone connaîtraient elles aussi la paix et la prospérité : Dieu fournirait encore des demeures pour les bergers. Cette paix s’étendrait de Jérusalem à la montagne de Juda à l’est, aux villes de la plaine de Schephelah à l’ouest, au Néguev au sud, et au pays de Benjamin au nord (voir 17.26).
Malheureusement, avant cela il faut survivre à une grande bataille “apocalyptique” des forces du bien contre les forces du mal… et c’est ici que nous arrivons au présent et à l’arène politique.
Le nouveau Royaume de Dieu ou l’Âge d’or d’Israël est souvent assimilé à l’idée de faire de Jérusalem la capitale d’un gouvernement mondial politique et religieux. Pour l’énoncer simplement, il s’agit de réorganiser tout l’ensemble de la société humaine, “en collaboration avec les sages des nations et les sages d’Israël”.
Cette vision d’une religion mondiale est par exemple représentée dans le Noachisme qui implique deux types de lois divines: les 7 lois “noachiques”, celles que Dieu a données à Noé pour toute l’humanité et les lois de la Torah, plus complexes et plus nombreuses (613 commandements), qui sont réservées aux Juifs.
Ces derniers ont alors pour mission d’exercer un rôle de prêtrise, et en tant que nation ils sont appelés à faire appliquer les lois divines dans le monde (d’où le lien avec un gouvernement mondial).
“Accomplir” les prophéties et précipiter la fin des temps
Certains courants messianiques comme les Chabad Lubavitch ont épousé la croyance selon laquelle il faut “hâter la fin des temps” par des actions concrètes, politiques et religieuses.
Ceci implique par exemple de reconstruire le 3ème Temple de Salomon à Jérusalem (les 2 premiers ayant été détruits dans l’Antiquité), de ‘libérer la terre d’Israël’ de ses ennemis (à commencer par les Palestiniens à Jérusalem et à Gaza) et selon certaines prophéties de mener une grande guerre contre Elam (l’Iran), un épisode décrit par le prophète Ezechiel comme “la guerre de Gog et Magog”.
Or, tous ces projets sont effectivement en cours de réalisation. Des préparatifs pour la construction d’un 3ème Temple ont démarré en 1987, sous l’impulsion de Juifs orthodoxes et de l’Institut du Temple.
Des archéologues et des théologiens se sont associés pour reconstruire un ‘modèle’ du Temple (vidéo) et préparer les plans et les matériaux nécessaires. Conformément aux prescriptions, une forêt sacrée a été plantée autour du site et l’on s’évertue à importer et élever des “heifer”, des génisses rouges parfaites destinées aux sacrifices dans le nouveau Temple.
Du côté des offices, une nouvelle caste de prêtres est en formation et l’on assiste à la renaissance du Sanhédrin, une “Cour suprême” composée de prêtres lévitiques, docteurs de la loi, qui avait disparu il y a plus d’un millénaire. Ils seront censés interpréter les commandement divins et les lois noachiques et veiller à leur application.
Obstacle majeur à la réalisation de ce programme – faut-il le rappeler – le site actuel, “le Mont du Temple” est occupé par la mosquée Al-Aqsa, un des lieux les plus sacrés de l’Islam après la Mecque.
D’un point de vue pratique, la loi israélienne interdit même aux juifs de prier sur le site et ceux qui s’y rendent sont quotidiennement accostés par des musulmans, tels que les Femmes en noir, qui surveillent en permanence la présence des juifs sur le site. En outre, les autorités islamiques nient officiellement qu’un temple ait jamais existé sur le rocher.
En somme, pour que les promesses de Dieu s’accomplissent, les Palestiniens et les pays musulmans doivent être convaincus ou vaincus… avec l’approbation ou le soutien des chrétiens.
Voilà donc un rappel sommaire du contexte explosif dans lequel se déroulent les évènements actuels.
Interprétations et alliances
Pour certains juifs, la mosquée doit être détruite et le Temple doit s’ériger sur ses cendres, alors que pour d’autres, on pourrait le reconstruire sur le rocher, juste à côté de la mosquée.
Ainsi, le Grand Rabbin d’Israël, David Lau, avait déclaré au Times d’Israël:
Pour le construire, il ne serait pas nécessaire d’enlever l’un des lieux saints musulmans qui se trouvent sur le mont du Temple, où il y a beaucoup de place pour « les Juifs, les Chrétiens, les Musulmans, tout le monde”.
La mosquée Al Aqsa, sur le Mont du Temple
Mais tout le monde ne partage pas cet avis. Depuis quelques décennies, deux mouvements qui semblaient s’opposer se sont réunis: les juifs orthodoxes qui aspirent au rétablissement du Royaume de Dieu et les sionistes israéliens. A l’origine, le sionisme était un mouvement nationaliste ethnique non religieux qui vise l’autodétermination politique du peuple juif par la formation d’un foyer national juif et d’un État indépendant en Eretz (Israël), la terre promise par Dieu aux Enfants d’Israël selon la Bible hébraïque.
Mais aujourd’hui, leurs objectifs politiques et religieux convergent vers une version plus radicale de l’accomplissement des prophéties de la fin des temps.
L’extrait d’un dialogue de 1990 entre Benjamin Netanyahou et le Rabin Mendel Schneerson de la secte Chabad Lubavitch reflète cette alliance qui dure depuis plusieurs décennies. Le Rabin y remerciait le jeune Netanyahou pour “les progrès déjà accomplis”, mais lui demandait toutefois avec insistance de faire des efforts supplémentaires pour accélérer la venue du Messie.
Et, il n’y a pas qu’en Israël que ces visions eschatologiques influent sur la vie politique et religieuse. Elles trouvent aussi un écho auprès de certains mouvements chrétiens, principalement aux États-Unis.
Pour le sionisme chrétien, un courant du christianisme évangélique, la création de l’État d’Israël en 1948 est en parfait accord avec les prophéties bibliques et prépare le retour de Jésus comme le Christ en gloire de l’Apocalypse.
Ses adeptes considèrent que l’existence même de l’État d’Israël ramènera Jésus sur terre, le fera définitivement reconnaître comme Messie et assurera le triomphe de Dieu sur les forces du mal. Selon leurs croyances, les juifs qui se convertiront au christianisme seront sauvés (voir par ex. “One for Israël”) (C’est en quelque sorte à qui convertira l’autre).
Aux USA, ce mouvement a gagné en popularité et est devenu une composante de la droite évangélique et bénéficie de la bienveillance d’un certain conservatisme social.
Enfin, on ne pourrait parler de Temple sans évoquer la Franc-Maçonnerie, puisque la reconstruction du Temple de Salomon est le grand chantier qui unit toutes les obédiences, et que la Loge réunit les frères qui oeuvrent à une gouvernance mondiale “illuminée”.
Tous ces mouvements peuvent donc se retrouver dans une politique commune où il s’agit de “faire de la place et débarrasser Israël de ses ennemis” pour hâter la venue du Messie et d’un nouvel âge d’or.
Benjamin Netanyahou semble bien s’y employer avec l’appui des États-Unis (le principal lobby juif, l’AIPAC, soutient autant les démocrates que les républicains). Et les frappes au Liban ou en Syrie font craindre une guerre générale en Iran et dans tout le Moyen-Orient… Sommes-nous en route vers l’Armageddon (du nom de la plaine de “El Meggido”) où la fameuse bataille biblique du bien contre le mal est censée se produire?
Trump, “la main de Dieu”
Il n’a échappé à personne que la campagne présidentielle de 2024 a beaucoup joué sur les arguments religieux, notamment en réaction à l’assaut des démocrates sur des sujets de moralité que l’on qualifiera facilement de “provocation satanique” (l’avortement jusqu’à la naissance au nom de l’égalité des femmes, la propagande sur les transitions de genre, etc.).
Lors d’un meeting électoral, Trump déclarait à ses partisans: “la gauche (les démocrates) essaie de faire honte aux chrétiens. Ils essaient de nous faire honte. Je suis très fier d’être un chrétien”. La comparaison au Christ ou à Saint-Sébastien se poursuit encore lorsqu’il affirme être persécuté avec la mascarade des attaques du 6 janvier. “Je prendrai toutes ces flèches pour vous. Je suis heureux de le faire”.
En parallèle à la mouvance Qanon qui désigne Trump comme le héros qui va “nettoyer le marais”, Trump est souvent porté aux nues comme si Dieu l’avait choisi (comme dans la vidéo “God made Trump”).
Ainsi des millions d’Américains pensaient que Trump a été choisi par Dieu pour être président. Lui-même n’hésite pas à entretenir cette mystique comme on le voit dans cet extrait vidéo (I am the chosen One) où il se disait “avoir été choisi” en regardant le ciel.
Trump à la Convention nationale des médias religieux (CPAC)
Mais cette image messianique vaut tout autant du côté juif. En 2019, il avait retwitté les éloges délirantes d’un journaliste radio qui l’avait interviewé:
Le président Trump est le plus grand président pour les Juifs et pour Israël dans l’histoire du monde, pas seulement l’Amérique, il est le meilleur président pour Israël dans l’histoire du monde…
« Et le peuple juif en Israël l’aime… comme s’il était le roi d’Israël. Ils l’aiment comme s’il était le second avènement de Dieu.
Arrive le moment culminant de cet évangile, le jour de “l’attentat du 13 juillet” lorsqu’une “balle magique” qui le frôle lui assure instantanément la victoire électorale. En un instant, Trump devient “celui que Dieu a épargné par miracle pour accomplir sa mission” et dont le destin fait écho à celui du légendaire président assassiné JF Kennedy. C’est d’ailleurs précisément suite à cet épisode que son rival, Robert F. Kennedy Jr., se rallie officiellement à lui, venant le seconder dans une “Dream Team” de légende pour sauver la nation.
Sauvé par l’argent des Rothschild
Trump a maintes fois évoqué Dieu pendant sa campagne, mais qu’il soit porté par la foi chrétienne, juive ou maçonnique, cette voie mystique (qui augure aussi de plantureux bénéfices) semble avant tout passer par Jérusalem et l’argent de ses banquiers.
Les liens étroits entre Trump et Israël remontent au début de sa carrière. On le présente souvent comme un indépendant “auto-financé”, une caractéristique qui lui vaudrait d’être haï par l’état profond qu’il affirme combattre.
Pourtant Trump est bien “tenu” par l’argent. Durant les années 1990, à l’époque où il investissait des fortunes dans les casinos, ses affaires l’avaient mené à une dette personnelle de près d’1 milliard de dollars. Il fut alors “sauvé” (ou racheté) par Wilbur Ross, un investisseur de la banque Rothschild Inc, bras droit de la famille durant 24 ans.
En 2016, Trump s’était présenté comme un “supporter de longue date et un véritable ami d’Israël” lors de son discours devant l’AIPAC (le plus influent lobby juif de la politique américaine).
Le principal financier de sa campagne était un milliardaire mafieux du nom de Sheldon Adelson, qui avait fait fortune dans les casinos et était considéré comme l’un des Juifs les plus influents de la planète. Sorte de “parrain politique de Trump”, Adelson l’a toujours poussé à démontrer un soutien absolu à Israël.
Après son décès en 2021, sa veuve Miriam a continué de financer la campagne de Trump avec notamment un don de 100 millions de dollars pour les élections 2024. Le Jerusalem Post la classe actuellement parmi les 20 personnalités juives les plus influentes de la planète.
L’“auto-financement” de Donald Trump est pour le moins discutable… Il est évident qu’avec de tels montants, il y a des contreparties.
Le Roi d’Israël
L’on dit même que c’est sous l’influence d’Adelson que Trump a transféré l’ambassade des États-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, lors de son 1er mandat, contribuant ainsi à la reconnaissance de la ville sainte comme nouvelle capitale.
Pour honorer sa décision, Trump a reçu la Keter, “la couronne de Jérusalem” des mains de David Katz, le Rabin directeur de la fondation pour l’héritage d’Israël.
Trump reçoit la Keter des mains du Rabin David Katz
L’évènement, qui est considéré comme une étape majeure dans l’accomplissement des prophéties, a aussi été célébré de manière solennelle par le 1er ministre Netanyahou qui lui a remis une monnaie frappée à son effigie.
Le ‘Temple Coin’ : “Et Il m’a chargé de Lui construire une maison à Jérusalem” (= le 3ème Temple)
Selon, le quotidien “Israel National News”:
L’idée principale véhiculée par ces pièces est que le président Trump initie un processus prophétique qui finira par faciliter, le moment venu, la reconstruction du troisième Temple. Ses actions reflètent celles du roi Cyrus (un descendant de David) qui déclara au peuple juif, en exil depuis 70 ans, que “Hachem, le Seigneur du monde, m’a chargé de Lui construire une maison à Jérusalem”.
Plus tard, le Rabin David Katz s’est encore rendu à la résidence de Mar-a-Lago pour lui offrir aussi une Ménorah, le fameux chandelier à sept branches.
Le Jewish News Syndicate écrivait à cette occasion:
Outre les accords d’Abraham, les réalisations de Trump concernant Israël comprennent le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à la capitale du pays, la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur les hauteurs du Golan et la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur les communautés de Judée et de Samarie. A cette occasion, le Rabin David Katz lui a remis une Ménorah qui représente la lumière éternelle sur le monde.
Autre élément intéressant, sa propre fille Ivanka s’est convertie au judaïsme lorsqu’elle a épousé Jared Kushner, un escroc juif qui gère des opérations bancaires pour les Emirats arabes. Les deux époux ont eu un rôle important durant le 1er mandat du président, avant de se retirer de la vie politique.
Jared Kushner a été l’artisan de l’Opération Warp Speed (la fabrication des vaccins Covid) et des accords d’Abraham. Ces accords ont scellé la paix (ou créé une alliance stratégique préalable?) entre les Émirats Arabes Unis, le Maroc, le Bahrein et le Soudan.
En mars dernier, Jared Kushner avait suggéré l’idée de la déportation massive des Palestiniens de Gaza. Et, même si son gendre ne fait plus officiellement partie de l’équipe actuelle, le personnage reste inquiétant.
Par ailleurs, il faut aussi s’interroger face à la nomination de son père, Charles Kushner, comme ambassadeur des États-Unis pour la France. Charles Kushner a fait de la prison pour fraude fiscale, corruption et subordination de témoin. Il avait bénéficié d’une grâce présidentielle à la fin du 1er mandat de Trump.
Autre signe explicite d’allégeance: selon The Pittsburg Jewish Chronicles, Trump s’est rendu sur la tombe du Rabin Schneerson, lieu central du culte Chabad Lubavitch à New York, pour la commémoration des attentats du 7 octobre:
Debout à côté de la tombe, aux côtés de représentants de Chabad, M. Trump s’est livré à une série de pratiques de deuil juives traditionnelles. Il a revêtu une kippa, lu un chapitre des Psaumes cité dans la prière pénitentielle juive quotidienne, déposé un mot sur la tombe et déposé une petite pierre sur la stèle. Il a également allumé une bougie commémorative de Yahrzeit.
Se prend-il réellement pour un élu, ou pour le fondateur d’une dynastie messianique ou est-ce un pur exercice démagogique qui sert ses intérêts personnels? La Trump Tower qu’il a fait construire à New York a bien des allures de Temple. La notion selon laquelle différents éléments de l’architecture et de la décoration de cette tour – dont il a personnellement approuvé les plans – s’inspirent de symboles maçonniques voire ‘sataniques’ et/ou d’objets rituels juifs (le temple pourrait aussi représenter le chandelier de la Ménorah) mérite bien le détour…
Tout ce que l’on sait, c’est qu’il y a une foule de fanatiques dans son sillage et que son équipe adhère aux mêmes visions.
(suite dans la 2ème partie: Team Trump, Israël first)
Les piliers du Temple dans l’appartement de Donald Trump?
Pour aller plus loin dans l’exploration de cette thématique:
À lire: Israël et la guerre mondiale des religions de Youssef Hindi et Pierre-Antoine Plaquevent
Une très longue vidéo, mais qui vaut vraiment la peine d’être écoutée: l’Alta Doxa. On y parle de l’exploitation de la dialectique des deux narratifs : “la doxa”, “la doxa alternative de la résistance” et l’Alta Doxa (la connaissance supérieure qui poursuit la mise en oeuvre d’un agenda gnostique en manipulant ces opposés (note: on y parle aussi de l’épisode de la balle magique). Très intéressant pour mieux comprendre le concept du Noachisme, etc.
Un complément historique, avec une analyse de l’ascension du mouvement messianique juif Chabad Loubavitch pour mieux comprendre l’actualité :