Le téléphone portable nuit à la fertilité masculine

Une grande étude réalisée en Suisse montre que l’utilisation du téléphone portable nuit à la fertilité masculine.
medically accurate illustration of human sperms
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Une vaste étude réalisée en Suisse démontre la dangerosité des ondes électromagnétiques.

Une équipe de l’Université de Genève a publié en octobre 2023 une importante étude réalisée en collaboration avec l’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH). Les résultats de l’étude prouvent que la qualité du sperme est directement impactée par les ondes électromagnétiques des téléphones portables.

Une baisse de 21% de la concentration en spermatozoïdes

Réalisées entre 2005 et 2018 auprès d’une population de 2886 hommes âgés de 18 à 22 ans recrutés au sein de six centres de conscription militaire du pays, les recherches ont montré l’impact nocif des fréquences émanées par les téléphones portables sur la fertilité. L’étude conclut que plus l’utilisation du téléphone portable est importante, plus la concentration des spermatozoïdes diminue, ce qui peut conduire à un état d’infertilité.

Les données récoltées jusqu’en 2018 établissent une baisse de 21% de la concentration en spermatozoïdes chez les utilisateurs fréquents (>20 fois/jour) par rapport aux utilisateurs rares (<1 fois>).

Générations 4G et 5G plus dangereuses

Cependant certains propos présentés dans la communication de l’étude peuvent facilement mener à un biais d’interprétation ou à un malentendu. En effet, l’équipe de recherche explique que la nocivité des ondes sur la fertilité était plus importante pendant la première période d’étude (2005-2007) et a progressivement diminué avec le temps (2008-2011 et 2012-2018). Martin Röösli, professeur associé au Swiss TPH, détaille :

Cette tendance correspond au passage de la 2G à la 3G, puis de la 3G à la 4G, qui a entraîné une réduction de la puissance d’émission des téléphones.

Cette déclaration donne le sentiment que les anciennes technologies fonctionnant avec la 2G sont plus dangereuses que les nouvelles (3G, 4G). S’il est vrai que la 2G est plus nocive que la 3G, et que les fréquences spécifiques à la 2G peuvent être plus particulièrement dangereuses pour la fertilité comme le montre l’étude, il serait faux de conclure que les fréquences des nouvelles technologies (3G, 4G et la 5G) sont moins dangereuses pour l’ensemble de l’organisme. Bien au contraire, la puissance des ondes émises par la 4G et la 5G sont bien plus dangereuses pour la santé.

Une nouvelle recherche a démarré

La technologie ayant beaucoup évolué depuis 2018, une nouvelle recherche financée par l’Office Fédéral de l’Environnement (OFEV) a démarré en 2023. Cette étude a pour but de mesurer précisément et directement l’exposition aux ondes électromagnétiques, les types d’utilisation – appels, navigation web, envois de messages –  et d’évaluer leurs impacts sur la santé reproductive masculine.

Ondes électromagnétiques: conférence le 8 mars en Suisse

Pour la première fois en Suisse, le Professeur Belpomme, cancérologue spécialisé dans l’impact de l’électrosmog sur la santé humaine, viendra expliquer lors d’une conférence publique à Martigny l’état de la science et des connaissances actuelles en la matière. Le Professeur Belpomme est l’un des rares médecins en France à reconnaître et à s’intéresser aux effets nocifs des ondes électromagnétiques sur la santé. Il partagera l’affiche avec le Dr Philippe Irigaray, Olivier Bodenmann et Pierre Dubochet.

Plus d’informations

Un reportage réalisé par France 3 le 10 janvier 2024 résume les résultats de l’étude de l’Université de Genève :