L’art d’Hippocrate traverse une crise générale, qui semble avoir culminé avec la période Covid. C’est là que des médecins, ayant à cœur la santé de leur patients, ont été empêchés d’exercer librement leur profession dans le respect de leur serment initial. Le domaine de la santé vit une profonde révolution… Parmi les initiatives porteuses d’avenir, l’Académie libre de médecine intégrative, lancée en septembre 2023 à Genève, donne un nouvel élan aux soins en croisant les disciplines complémentaires et en transmettant une formation globale au sujet des médecines dites alternatives.
Un vif intérêt du public envers les médecines alternatives
Fondée par Béatrice Milbert, médecin généraliste et spécialiste des médecines alternatives, et Shima Sazegari, pharmacienne, homéopathe et enseignante, cette académie des médecines du futur s’adresse à tout public, et particulièrement aux étudiants en médecine, aux médecins et thérapeutes de toutes disciplines.
L’école participe à répondre à l’intérêt du public pour les médecines intégratives. Selon une étude réalisée en Suisse par la Fondation Leenaards, une majorité de la population s’intéresse aux médecines intégratives et
«souhaitent que les professionnels de santé proposent ce type d’approche intégrative pour répondre à leurs besoins de soins.»
En Suisse, il existe une reconnaissance particulière des médecines et thérapies alternatives, ce qui rend ce type de soins plus accessible à la population, grâce notamment à une prise en charge des soins par les mutuelles de santé. Ce qui n’est pas le cas en France où, en comparaison, les médecins généralistes ont souvent une très mauvaise image des médecines “non conventionnelles” (en particulier de l’homéopathie) en raison d’une désinformation sur ce sujet dans le milieu professionnel de la santé et dans les universités.
Former une nouvelle génération de médecins
De façon générale, les soignants issus de la médecine conventionnelle ne sont pas du tout préparés à guider les patients dans un choix vers les médecines alternatives. Par exemple, dans le cas d’un patient qui préfère être opéré en utilisant l’hypnose plutôt qu’une anesthésie classique, la plupart des généralistes ne saurait pas vers qui se tourner… Ou bien dans le cas d’une femme enceinte qui souhaite avoir recours à l’homéopathie, à l’acupuncture, à la phytothérapie pendant sa grossesse, l’accouchement ou la période post-partum: des possibilités de traitements non toxiques pour une femme allaitante sont nombreuses mais nécessitent une formation adéquate.
L’Académie libre de médecine intégrative propose une approche de la santé qui inclut toutes les disciplines, avec cette volonté de former une nouvelle génération de médecins et de thérapeutes à une ouverture d’esprit sur les soins alternatifs et innovants. Selon l’Académie
«La médecine est si complexe et si vaste qu’il faut beaucoup de temps, d’expérience, et d’ouverture d’esprit pour amener à une synthèse utilisable pour soigner l’humanité d’aujourd’hui.»
Un très vaste programme
Dans son cursus, elle aborde un programme extrêmement vaste et complet. À raison d’un module par mois, cette formation couvre une multitude de sujets parmi lesquels l’acupuncture, la phytothérapie, l’homéopathie, la médecine ayurvédique, la médecine traditionnelle perse, la médecine anthroposophique, l’herboristerie, l’aromathérapie, la gemmothérapie, la toxicité environnementale par les ondes électromagnétiques, les pesticides et les métaux lourds, la santé du cerveau, la thérapie par les sons et la musique, la géobiologie…
Inspirée par l’approche scientifique de chercheurs comme Jacques Benveniste ou Luc Montagnier, l’Académie invite des intervenants renommés dans leur discipline pour présenter des sujets pointus comme la physique quantique, la biorésonance, les découvertes thérapeutiques russes…
Ré-apprendre l’art de soigner
L’intention originale des fondatrices de l’Académie est de transmettre cette passion pour l’art médical qui vient de l’antiquité :
«La médecine est véritablement un Art, l’Art de guérir l’être humain dans sa globalité, dans son entièreté, c’est-à-dire aussi bien l’aspect matière du corps humain, mais aussi son aspect énergétique connu depuis plus de cinq mille ans en Chine et l’aspect spirituel qui est toujours exploré en premier chez un malade dans la médecine tibétaine.»
Dans une période difficile où nous avons l’impression que beaucoup de repères en médecine volent en éclats, où la sécurité dans un système de soins n’est plus assurée, l’art de la médecine peut agir comme un fil conducteur, un moteur dans la transformation qu’elle doit connaître. À travers cette approche tournée vers l’essentiel, le soignant peut se rappeler que, comme tout artiste, il est invité à requestionner son art et sa capacité à créer de belles choses.
Il peut s’interroger sur les fondamentaux de la médecine, considérer le médecin non pas uniquement comme prescripteur de médicaments mais comme enseignant d’un art de vivre où l’hygiène de vie permet de retrouver la santé. Il peut prendre le temps d’écouter véritablement ses patients…
Cette philosophie de l’art de soigner, qui est complètement à renouveler dans le paysage actuel de la santé, s’intègre à la vocation de l’Académie libre de médecine intégrative.
Pour en savoir plus
Le site de l’Académie libre de médecine intégrative : acalmi.ch