En Suisse, le nombre d’interventions chirurgicales d’«affirmation de genre» est en augmentation: de 248 interventions en 2019, le chiffre est passé à 525 en 2022, soit une augmentation de 115%.
Cela concerne aussi les enfants et adolescents: entre 2018 et 2021, 10 enfants âgés de 10 à 14 ans et 58 adolescentes âgées de 14 à 18 ans ont subi une «torsoplastie», un néologisme signifiant une mutilation irréversible sous la forme d’une double masectomie visant à créer un torse «masculin».
Le phénomène est mondial, et des mutilations irréversibles d’enfants et d’adolescents sont pratiquées tous les jours par des praticiens qui croient qu’elles représentent une panacée contre les troubles dysphoriques.
Malgré la multiplication des appels à la prudence, les scandales démontrant les graves irrégularités médicales sur les enfants et les adultes vulnérables, et le tabou de la «détransition» qui est en train de tomber, la tendance ne s’est toujours pas inversée.
Au contraire, lorsque d’éminents psychiatres expliquent que les patients souffrant de dysphorie de genre doivent être accompagnés et soutenus pour pallier leur trouble psychologique, et que de traiter leur dysphorie par la chirurgie reviendrait à traiter l’anorexie, un autre trouble dysphorique, par la liposuccion et l’anneau gastrique, ils sont accusés de «haine».
Au-delà des traitements hormonaux «bloqueurs de puberté» dont les effets se ressentent à vie, sans compter les mutilations chirurgicales, l’idéologie dominante sur la dysphorie de genre a également des conséquences judiciaires. Le cas de ces parents genevois dont la garde de leur enfant a été retirée l’année dernière avait beaucoup fait parler, et avait illustré la façon dont les mesures sociales et légales pour faciliter la «transition de genre» des enfants se multiplient en Suisse.
C’est dans ce contexte qu’un nouveau cas a été porté à l’attention de la rédaction d’Essentiel News. Il s’agit de celui de Sarah (prénom d’emprunt), une adolescente vaudoise qui subit depuis l’age de douze ans une «transition de genre» avec l’appui de l’institution scolaire, et contre l’avis de son père.
Le compte rendu de cette affaire, rédigé et publié par les avocats du père de Sarah, contient de nombreux détails dignes d’intérêt. Il serait notamment pertinent pour aider d’autres parents qui s’interrogent, ou s’inquiètent, de la façon dont les écoles promeuvent activement la «transition de genre» auprès des élèves (en collaboration étroite avec des organisations comme la fondation Agnodice), et des effets qu’une telle promotion est susceptible d’avoir sur les familles.
Essentiel News reproduit ci-dessous le compte rendu du cas de Sarah, rédigé par maîtres Nicolas Perret et Frank Tièche, avocats au barreau et membres de l’ordre des avocats vaudois.
Compte rendu sur le cas de Sarah
Sarah est née en 2008, malheureusement avec un fort handicap depuis la naissance, qui a donné lieu à une opération relativement lourde.
David est cotitulaire de l’autorité sur sa fille. Il a divorcé de la mère de l’enfant à l’amiable il y a environ plus d’une dizaine d’années.
La conseillère d’État Amarelle, alors en charge du Département des écoles et de la formation du canton de Vaud, a émis une décision 187 applicable à tous les établissements scolaires du canton de Vaud. Selon cette décision, tout enfant doit être accompagné dans sa transition sociale par les autorités scolaires indépendamment de son âge. Cette décision prévoit que les écoles doivent suivre le guide d’Agnodice, fondation privée qui perçoit des subsides de l’Etat de Vaud, laquelle intervient dans les écoles vaudoises pour des séances de présentation ou au cas par cas, s’agissant d’accompagnements particuliers. Agnodice collabore étroitement avec les médecins de la DISA (Division interdisciplinaire de santé des adolescents rattachée au CHUV – hôpital de Lausanne). Elle est par ailleurs membre actif de la faîtière de Transgender network Switzerland.
Alors que Sarah avait à peine 12 ans, les autorités scolaires ont décidé de l’accompagner dans sa transition sociale de genre, ceci alors même que David s’y opposait. Agnodice a prêté assistance à cette transition. Depuis lors, Sarah se fait appeler par un prénom de garçon et «il». Elle ne fait plus de cours de gymnastique et a été victime de mobbing (harcèlement) de la part d’autres élèves.
Au plan médical, Sarah, au terme d’une brève séance avec les médecins de la DISA, a été «diagnostiquée» comme dysphorique de genre. Dans un premier temps, les médecins DISA ont dit à David qu’il devait aller dans leur sens pour éviter les risques de suicide de sa fille, ce qui l’a particulièrement choqué.
Après avoir repris ses esprits, David a écrit aux différents intervenants pour leur dire que sa fille avait besoin de temps, qu’elle n’avait pas suffisamment de discernement pour des questions aussi importantes, qu’elle souffrait aussi beaucoup de son handicap, qu’elle avait besoin de l’amour et du soutien bienveillant de ses parents, ainsi que d’un soutien psychologique.
Il a insisté sur le fait que l’adolescente était dans une période de recherche intense de sa propre identité. Pour lui, il y a plusieurs causes possibles à la dysphorie ou au mal-être de sa fille et d’autres phénomènes pouvant être à l’origine de la demande de cette dernière: air du temps, influence sur internet, influence de tiers, adolescence douloureuse, éventuel problème psychologique, handicap, divorce des parents, éventuelles pathologies.
En bref, pour le père, tout cela nécessitait des investigations et des suivis sérieux et complets avant d’aller de l’avant dans la transition de genre, rappelant qu’il ne s’agit que d’une enfant et qu’une transition totalement achevée au plan médical est totalement irréversible, sans aucun retour possible.
Les autorités scolaires et médicales du canton refusent d’en tenir compte et poursuivent la transition de Sarah, malgré l’opposition de son père.
Il n’y a pas eu d’expertise familiale. Il n’y a pas eu d’expertise médicale (pour exclure d’éventuels troubles pouvant induire une dysphorie et pour examiner la capacité de discernement de Sarah). Il n’y a pas eu de suivi pédopsychiatrique général. Sarah a aujourd’hui 16 ans; au plan psychique elle va mal dès lors que les mesures d’accompagnement mises en place ne sont pas adéquates, voire délétères pour son équilibre (ces mesures sont aujourd’hui très controversées par de nombreux médecins renommés en Suisse et dans les pays alentours), et le père a appris incidemment que, depuis le début de l’année, des bloqueurs de puberté (Dienogest) étaient administrés à sa fille. Ce médicament présente une longue liste de contre-indications et des risques pour la santé (cf. compendium).
David a été très vite, et reste, tenu à l’écart par les autorités scolaires et médicales du canton au sujet de la transition de sa fille. Cette question est devenue tellement clivante qu’il ne voit plus Sarah depuis bientôt quatre ans, laquelle estime que son père fait obstruction à l’avancement de sa transition et qu’elle se repose sur le soutien des autorités précitées.
Tous les Etats précurseurs en la matière, comme notamment la Nouvelle Zélande, les pays nordiques, le Danemark, la France, l’Angleterre, l’Australie, certains Etats américains, reviennent en arrière. Des voix de plus en plus nombreuses se délient (personnes ayant achevé leur transition, médecins, scientifiques, parents) et trouvent des échos auprès de la communauté médicale et scientifique, comme auprès des instances politiques choquées par les atteintes subies par les adolescents transitionnés. Les autorités scolaires et médicales n’en ont cure.
Pire, il existe apparemment dans ce canton une politique quasi institutionnalisée de l’omerta. En effet, David a demandé au Département de la formation une décision visant à stopper la transition sociale de son enfant. La décision ne fut jamais rendue, ce qui a contraint David à saisir d’un recours pour déni de justice le Chef du Département, lequel a déclaré son recours irrecevable.
David a dénoncé le cas des médecins au Conseil de Santé. Il a demandé à participer à la procédure et à pouvoir consulter le dossier. Cela lui a été refusé.
David a dénoncé le cas aux autorités pénales (notamment pour violation du devoir d’assistance et d’éducation). Le Ministère public a rendu une décision de non-entrée en matière et n’a pas effectué la moindre des nombreuses mesures d’instruction sollicitées.
David a interpellé à différentes reprises la directrice générale de la DGEJ (protection de la jeunesse) pour lui demander de se positionner par rapport à la transition du genre/sexe du mineur en soulevant l’intérêt supérieur des enfants dont elle a la charge.
Pour toute réponse, il lui a été opposé que la transition de genre des mineurs soulève des questions éthique, médicale, juridique et sociétale, qui n’entrent pas dans le contrôle de son dicastère.
En bref, le garant suprême vaudois du bien de l’enfant refuse d’intervenir et de se positionner officiellement mais d’un autre coté – alors que la capacité réelle de discernement de Sarah n’a jamais été examinée – les autorités semblent l’admettre sans investigations d’expert. Pourtant, la DGEJ s’est faite l’écho des médecins de la DISA et a requis l’ouverture d’une enquête en limitation de l’autorité parentale de David auprès de la Justice de Paix.
Devant cette Autorité, David requiert depuis de nombreux mois à la mise en œuvre d’une expertise médicale et d’une expertise familiale et à la production des dossiers médicaux de sa fille (laquelle a donné son accord au travers de sa curatrice).
Aucune expertise n’a été ordonnée à ce jour.
Quant aux éléments médicaux, les intervenants des différents services (DISA, SUPEA, pédiatre) ont produit des éléments volontairement lacunaires extraits de leur dossier.
Des recours sont pendants contre les décisions du Conseil de Santé, du Chef du Département, et du Ministère public.
Force est de constater pour David qu’un parent est muselé et doit affronter, à grand renfort de procédures diverses, une jungle judiciaire lorsque l’école et les médecins du système ont décidé d’engager une enfant mineur sur l’autoroute de la transition, au mépris de l’intégrité des familles, des parents et du bien-être de l’enfant.
Qu’importe pour ces intervenants de briser des familles.
La Suisse a ratifié la convention d’Istanbul qui prohibe toute violence contre les femmes, y compris les enfants de sexe féminin. Parmi ce qui est prohibé figure toutes atteintes aux organes génitaux féminins y compris les atteintes à leur fonction. Elle a également ratifié la convention sur les droits de l’enfant (CDE) qui consacre l’importance du rôle de la famille, des parents, de leur autorité parentale et de leur droit d’être informés en cas d’incapacité de discernement.
Quant au discernement s’agissant d’enfants, il n’a jamais donné dans l’abstrait; il ne doit être examiné qu’au regard d’une situation concrète. Pour sa part, le législateur a pesé le pour et le contre dans de nombreux cas: on songera à la capacité de vote, de conduire, d’adopter, de disposer, d’acquérir des armes, depuis le 1er octobre 2024, de fumer, de donner ses organes, de conclure des crédits, de choisir son prénom, etc. Ce n’est qu’à partir de 16 ans qu’un enfant peut décider de ses relations sexuelles, de changer son nom, etc. Ainsi Sarah n’a pas le droit de fumer une cigarette, mais elle aurait le droit de décider seule d’entreprendre une transition médicale. C’est un non-sens.
Alors que Sarah n’a pas achevé la construction de son être et de son identité et qu’elle ne maîtrise pas les conséquences d’une transition menée à son terme, singulièrement l’irréversibilité de cette démarche, qui lui interdira la procréation, sans doute le développement harmonieux de sa vie intime, tout en subissant la prise viagère d’hormones, sans que l’état de la science ne lui garantisse la préservation de sa santé physique et psychique.
La présente affaire soulève de grands questionnements:
Quel est le rôle de la famille?
Comment concilie-t-on le devoir d’éducation, la garantie à la vie familiale et la liberté personnelle s’agissant de la prise en charge de mineurs dysphoriques?
L’autorité parentale est-elle encore un concept d’actualité ou est-ce à l’État, somme toute, d’éduquer les enfants et de décider seul de leur bien?
Le droit à l’auto-détermination d’un enfant a-t-il des limites?
Comment les médecins peuvent-ils encore se confronter au serment d’Hippocrate s’ils n’ont pas mis en œuvre les mesures d’investigations et les thérapies nécessaires pour soutenir leurs jeunes patients, avant de les pousser vers des transitions extrêmes qui mutileront irrévocablement des petits corps sains?
Comment doit-on évaluer la capacité de discernement d’un mineur?
Les mesures de transition sociale sont-elles déjà de type thérapeutique?
Quels doivent être le cadre légal, médical et éthique, les procédures et les garde-fous?
La transition médicale de mineurs doit-elle être assimilée à des expériences médicales sur des mineurs?
Est-ce la tâche des écoles de favoriser la transition de genre ou de faire la promotion du transgenrisme?
L’État peut-il diviser ainsi les familles en instaurant une sorte de triangulation quasi institutionnalisée?
Que fait le canton de Vaud des dernières études scientifiques en la matière et des retours des États précurseurs en matière de transition de genre?
Comment respecte-on, dans le canton de Vaud, la CDE et la convention d’Istanbul puisque tout ce qui est mis en place dans le cas de Sarah revient à lui supprimer ses organes génitaux féminin et déjà leur fonction puisque les médicaments qui lui sont prescrits lui bloquent déjà ses règles?
Quel est le cadre légal, médical et éthique devant entourer la transition? Est-il juste que l’État finance par un système de subvention Agnodice qui est une fondation lobbyiste et qui intervient dans les écoles du canton sans une procédure de marché public?
Ce questionnaire n’est, et de très loin, pas exhaustif.
Il faut ouvrir le débat!
Et l’Etat providence doit désormais empêcher les mises en œuvre de procédures hâtives et irresponsables tant au niveau du corps médical que des autorités scolaires, tout en interdisant les interventions d’organismes dépendant de lobbies puissants qui n’ont d’autres buts que de générer des profits au mépris du bien-être de l’individu.
David, le père de Sarah, n’a pas aujourd’hui d’autre choix que d’en appeler à la conscience de tous par la voie médiatique, pour sauvegarder s’il le peut encore l’intégrité de son enfant et celle de nombreux mineurs victimes potentielles d’acharnements thérapeutiques non maîtrisés mais inventés pour offrir une bonne conscience et une quiétude apparente à notre société.
Nyon, le 10 octobre 2024
Pour David,
Nicolas Perret, av.
Frank Tièche, av.
L’image mise en avant provient de la couverture du livre Irreversible Damage: The Transgender Craze Seducing Our Daughters, de Abigail Shrier, Regnery Publishing (2020)
Aller plus loin :
Suisse. Christian Brönimann, devenu Nadia il y a vingt-six ans, est la femme trans la plus célèbre du pays. Aujourd’hui, elle estime que l’opération était une erreur et se sent coincée dans son rôle féminin. L’égérie des transgenres regrette son changement de sexe
Interview de France-Soir, Lyo Kessler regrette sa transition transgenre : “Je suis victime d’un mouvement”. Témoignage choc.
Merci pour ce compte rendu très bien fait, et les questions indispensables, bien pensées, qui arrivent à la fin.
Je vais partir du… diagnostic “dysphorie de genre”, car il me semble que beaucoup peut être dit depuis déjà ce diagnostic. Ce qu’on peut dire déjà, c’est qu’il s’agit d’une affirmation de détenir un savoir expert sur quelque chose ou quelqu’un, et un savoir SUR quelqu’un est forcément objectivant. Pourquoi pas ? Allons plus loin : le radical “dys” dans “dysphorie de genre” établit qu’il s’agit de quelque chose qui n’est pas normal et qui identifie celui qui le porte comme déficient par rapport à la norme. La norme ? QUELLE NORME ? Comment établit-on la norme en matière d’identité sexuelle, et surtout pendant l’enfance et l’adolescence, une période où dans les têtes, l’être humain est forcément… TRES INSTABLE dans son identité ? Gros problème. Ensuite, on a le terme “genre” pour parler de ce qu’à mon époque pas si lointain que ça, on appelait “sexe”. On parlait du sexe de quelqu’un et non pas de son genre pour dire “homme”, “femme”, “garçon”, ou “fille”. On est passé de “sexe” à “genre” depuis l’américain, au moment où aux U.S., on a commencé à parler de “GENDER” studies dans les facs américains, je crois. Pourquoi ? Probablement (parce qu’on ne peut jamais être certain dans ces cas…) “gender”, étant du bon gros latin bien fait pour des experts qui font des expertises, il faisait plus sérieux, moins péquenaud que “sex(e)” (et puis, ne sous-estimons jamais l’influence d’un puritanisme larvé, si, on peut procéder à des mutilations sur les enfants et des ados, et plisser son nez en entendant le mot “sexe”. Si. Et enfin, probablement, au moment où on a décidé de fabriquer l’objet d’étude du monde depuis la séparation entre les sexes, le mot “gender” était plus pratique. Cela a du compter.
Mais… les mutilations restent des mutilations, de mon point de vue. Surtout les mutilations sur ce qui permet de transmettre la vie d’une génération à une autre, par la voie d’un corps vivant, sur ce qui permet de NOURRIR cette vie aussi. Et bien entendu, les femmes sont particulièrement vulnérables, surtout dans la mesure où nous vivons dans un monde où le féminin, ce qui s’appuie sur l’intériorité du sexe féminin comme organe caché à la vue, est attaquée à tout prix par hommes, et femmes de manière indifférenciée, et ceci, malgré un discours militant sur la violence faite contre les femmes.
Enfin, le rôle de l’Etat dans son activité de porter atteinte à l’institution familiale, première instance socialisante de l’enfant est très grave. On est de nouveau dans des sphères où Antigone n’est pas loin. On se souviendra qu’à la fin de la pièce de Sophocle, le tyran Créon qui a gagné la partie, et garde le pouvoir politique intacte, a perdu la guerre, car sa famille privée est détruite. Plus personne ne reste debout, vivant, pour le suivre…
Je suis outré, mais pas étonné de voir le pouvoir que prend l’État sur les familles.Cela relève de la plus haute gravité.
Je ne suis pas étonné non plus de voir le pouvoir judiciaire engendrer le pas dans ces injustices. Ce pouvoir est miné par la religion transgenre, lgbt, et il faudra du temps, trop de temps pour épurer les rangs de ces manipulateurs cupides et sans loi autre que le légal, qu’ils travestissement sans cesse.
Il nous faut de toute urgence ouvrir nos PROPRES écoles privées.