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Santé aux États-Unis: une avalanche de réformes!

Entre Trump, Kennedy et Musk, des mesures applaudies et des mesures qui choquent.

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Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, le président Donald Trump a lancé une série de réformes majeures dans le domaine de la santé aux États-Unis.

Au delà de la sortie américaine de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), déjà rapportée par Essentiel News, ces nouvelles décisions marquent un repositionnement des priorités, et annoncent une volonté de refonte du système de santé.

Si certaines décisions semblent tenir du bon sens, d’autres paraissent au contraire peu compréhensibles.

Voici un bref rappel de ces différentes actualités.

Interdiction envisagée des vaccins contre les injections Covid

L’administration Trump envisage d’interdire les injections Covid pour l’ensemble de la population américaine.

Cette décision représenterait un revirement complet par rapport à la politique précédente, notamment l’initiative «Operation Warp Speed» dont il est à l’origine, et qui avait accéléré le développement et la distribution de ces mêmes injections.

Cette proposition trouve son origine dans une pétition en ligne signée par des personnalités telles que le Dr Jay Bhattacharya, affirmant un lien causal entre les injections à ARNm et une augmentation des décès inexpliqués à travers le monde.

Des conseillers clés, dont le Dr Aseem Malhotra, ont publiquement appelé à la suspension des injections Covid pour permettre une réévaluation complète de leur sécurité et de leur efficacité. Malhotra, pressenti pour un rôle de conseiller en santé dans les nouvelles structures dirigées par Robert F. Kennedy Jr., a été particulièrement actif sur les réseaux sociaux, affirmant que les vaccins ont causé plus de tort que de bien.

La proposition suscite un débat intense entre les partisans de la mesure, qui invoquent le principe de précaution, et les opposants, qui disent craindre une “résurgence de la pandémie”, sans toutefois expliquer comment ils réconcilient leur position avec le fait reconnu que l’injection ne prévient ni l’infection, ni la transmission de la maladie.

Rappelons qu’au 2ème jour de son mandat, Trump avait pourtant annoncé le lancement du programme Stargate, consacré au développement de l’intelligence artificielle, et dont un des projets porte sur la conception de vaccins contre le cancer basés sur la technologie ARNm.

Suppression du financement fédéral des écoles imposant l’injection Covid

Une autre réforme majeure concerne l’éducation et la santé publique: un décret présidentiel stipule désormais que les écoles imposant l’injection Covid à leurs élèves ne recevront plus de financements fédéraux. Cette décision marque une rupture nette avec la politique précédente, qui encourageait fortement l’injection dans les établissements scolaires.

L’administration Trump affirme que cette mesure vise à défendre la liberté de choix des parents en matière de santé et à éviter une forme de coercition sur les enfants; elle estime que les parents doivent avoir le droit de décider des traitements médicaux de leurs enfants sans pression de l’État ou de l’institution scolaire.

De nouveau, cette initiative suscite une apparence de controverse. De nombreux “experts” estiment que cette mesure pourrait entraîner une baisse des taux de vaccination, augmentant ainsi le risque d’épidémies dans les écoles.

Certains gouverneurs d’États démocrates ont déjà annoncé qu’ils chercheraient des financements alternatifs pour maintenir l’obligation de leurs programmes d’injections.

Interdiction des traitements hormonaux et chirurgies de “réassignation sexuelle” pour les mineurs

Un autre axe majeur de la politique de Donald Trump concerne la protection des enfants face aux traitements médicaux irréversibles liés au “changement de sexe”.

Dès son retour à la présidence, Trump a annoncé qu’il prendrait des mesures strictes pour interdire les interventions chirurgicales de “réassignation sexuelle”, ainsi que l’administration d’hormones bloquantes ou de traitements de substitution hormonale aux mineurs.

Cette décision repose sur une préoccupation croissante concernant les effets à long terme de ces interventions. Les bloqueurs de puberté, souvent prescrits aux jeunes s’interrogeant sur leur “identité de genre”, peuvent entraîner des conséquences graves, notamment une réduction de la densité osseuse, une stérilité potentielle et des impacts neurologiques encore mal compris.

L’administration Trump considère qu’un enfant ou un adolescent ne possède pas la maturité nécessaire pour prendre des décisions d’une telle ampleur. Dans la plupart des domaines légaux, les mineurs sont considérés comme incapables de consentir à des choix ayant des conséquences importantes: ils ne peuvent par exemple pas voter, signer un contrat ou acheter de l’alcool.

L’équipe Trump explique qu’il est donc incohérent de leur permettre d’accéder à des traitements qui modifient leur corps de manière permanente et rappelle que la grande majorité de ces enfants finissent par se réconcilier avec leur sexe biologique à l’âge adulte.

Cette nouvelle politique marque donc encore une fois une rupture claire avec l’approche de ces dernières années. En mettant l’accent sur la prudence médicale et la protection des jeunes, l’administration Trump entend privilégier une approche plus conservatrice et encadrée des questions liées à “l’identité de genre” chez les mineurs.

Robert F. Kennedy Jr. s’attaque aux conflits d’intérêts dans les agences de santé publique

Le nouveau secrétaire à la Santé et aux Services sociaux (HHS), Robert F. Kennedy Jr., a pris des mesures radicales pour réduire les conflits d’intérêts au sein de son département. Il a exhorté tous les employés ayant des liens étroits avec l’industrie pharmaceutique à démissionner immédiatement.

Kennedy, connu pour ses positions critiques envers l’industrie pharmaceutique, estime que ces relations compromettent l’indépendance des agences de santé et influencent indûment les politiques publiques. Il souhaite ainsi rompre avec la longue tradition de collaboration entre les laboratoires pharmaceutiques et les régulateurs fédéraux; en effet, l’industrie pharmaceutique est depuis longtemps celle qui déverse le plus d’argent sur le lobbyisme à Washington.

Cette initiative pourrait entraîner une vague de démissions et une réorganisation majeure du HHS. Certains observateurs cités par les médias institutionnels craignent que cette purge ne fragilise l’expertise interne du département et ne ralentisse les processus de régulation des nouveaux traitements médicaux.

Vague de licenciements dans les agences de santé

Le département DOGE, mené par Elon Musk, a lancé une restructuration importante des agences de santé fédérales, notamment le “Center for Disease Control and Prevention” (CDC), la “Food and Drug Administration” (FDA) et le HHS. Cette vague de licenciements touche environ 1 500 employés de l’Institut National de la Santé (NIH), anciennement dirigé par le Dr Anthony Fauci et 1 300 employés du CDC, l’agence qui gère les politiques vaccinales.

Ainsi, le Service de renseignement des épidémies du CDC a été réduit de moitié, et tous les “agents de détection de nouvelles maladies” ayant moins d’une année de service ont été remerciés.

C’est également le cas d’un grand nombre d’employés de la division sur l’intelligence artificielle à la FDA, chargés d’autoriser et de réglementer l’afflux d’innovations médicales faisant appel à l’IA. Il s’agit d’un département avec lequel Elon Musk entretient des relations tendues, puisqu’il avait initialement refusé l’autorisation de conduire des études cliniques concernant les puces d’interface “cerveau-ordinateur” Neuralink, en raison d’un nombre trop élevé de risques. La compagnie du milliardaire avait finalement bénéficié d’un passe-droit similaire à celui accordé à Blackrock Neurotech en 2021 pour le même type de technologie.

Bien que l’objectif affiché soit toujours de rationaliser les dépenses et d’éliminer les postes jugés inutiles, ces suppressions de postes sont emblématiques des orientations du nouveau gouvernement. Elles inquiètent les experts, qui disent redouter une réduction de la capacité des États-Unis à répondre aux “futures crises sanitaires” ou aux dangers posés par les nouvelles technologies.

Kennedy soutient l’Institut de Santé Indien

L’Indian Health Service, le département consacré à la santé des indiens autochtones, où Musk comptait supprimer 950 postes, a été épargné par Robert Kennedy Jr. Fierce Healthcare, le nouveau Secrétaire à la santé, a déclaré que:

Le service de santé indien a toujours été l’enfant pauvre de la santé et des services sociaux. Mon père s’est souvent plaint que l’IHS manquait chroniquement de personnel et de fonds. Le président Trump veut que je rectifie cette triste histoire. Les Indiens souffrent du plus grand nombre de maladies chroniques de tous les groupes démographiques. L’IHS sera une priorité au cours des quatre prochaines années.

Kennedy a un engagement de longue date auprès des tribus indiennes des États-Unis. Durant les audiences menant à sa nomination, il avait d’ailleurs réaffirmé son intention de renforcer l’aide à cette partie de la population, dont les conditions de santé sont parmi les plus précaires du territoire étatsunien. Kennedy a promis de créer un poste de représentation de la communauté amérindienne au sein de son bureau central afin de répondre aux préoccupations des nations tribales.

Il s’efforcera également d’accroître la représentation des Amérindiens dans d’autres domaines d’action et de programmes où les populations amérindiennes et autochtones de l’Alaska (AI/AN) sont historiquement défavorisées.

La commission “Make America Healthy Again” et les maladies chroniques chez les enfants

Trump a aussi signé un décret créant la commission “Make America Healthy Again”, dirigée par Robert F. Kennedy Jr. Cette commission a pour mission d’enquêter sur les causes profondes de la crise sanitaire américaine, avec une attention particulière portée aux maladies chroniques chez les enfants.

L’initiative vise à examiner l’augmentation des pathologies telles que l’autisme, les allergies, l’asthme et les maladies auto-immunes, qui ont connu une hausse spectaculaire ces dernières décennies. Kennedy Jr. a déjà suggéré que des facteurs environnementaux, y compris les vaccins et certains produits chimiques, pourraient être en cause.

Une 1er rapport est attendu d’ici trois mois, et les conclusions de cette commission pourraient entraîner des changements substantiels en matière de politique de santé publique.

Aux États-Unis, 1 enfant sur 2 souffre d’une maladie chronique et 70% de la population en âge de servir le pays est en incapacité de prester un service militaire.

Réintégration des militaires licenciés pour refus de l’injection Covid

Le président Trump a signé un décret ordonnant la réintégration immédiate des membres de l’armée qui avaient été renvoyés pour avoir refusé l’injection Covid. Cette décision annule l’une des mesures les plus controversées adoptées sous l’administration Biden, qui avait imposé l’injection obligatoire aux militaires en 2021, entraînant le renvoi de milliers d’entre eux.

L’argument avancé par l’administration Trump est que ces licenciements constituaient une violation des libertés individuelles. De nombreux soldats et vétérans avaient intenté des actions en justice pour contester leur renvoi, indiquant que leur refus de s’injecter était motivé par des préoccupations médicales ou religieuses.

Avec cette nouvelle mesure, Trump dit vouloir rétablir la confiance au sein de l’armée, et témoigner d’un engagement envers ceux qui, selon lui, ont été injustement pénalisés.

Les militaires réintégrés recevront un statut rétabli avec effet rétroactif, permettant à certains de récupérer leurs grades et prestations.

En même temps, cette décision rencontre une opposition des “experts” cités par les médias de masse, qui estiment qu’elle sape la protection de l’armée contre les “pandémies futures”. Encore une fois, ils n’expliquent pas la compatibilité de leur position avec le fait désormais unanimement reconnu que ladite injection ne prévient ni l’infection, ni la transmission de la maladie.

Réévaluation de l’utilisation des médicaments psychiatriques pour la gestion du poids

Donald Trump et son équipe ont mis en lumière un autre problème de santé publique émergent: l’utilisation croissante de médicaments psychiatriques pour la perte de poids. La nouvelle administration a demandé une enquête approfondie sur cette pratique et sur les risques potentiels liés à ces prescriptions.

L’usage détourné de certains antidépresseurs et antipsychotiques pour perdre du poids, dans un pays où l’obésité est en effet endémique, est une tendance qui inquiète de nombreux professionnels de santé.

La prescription de ces médicaments hors indication, alors qu’ils ne sont pas initialement destinés à traiter l’obésité, s’est développée ces dernières années en raison d’études suggérant que certains traitements psychiatriques peuvent avoir comme effets secondaires une perte importante de poids.

L’administration Trump souhaite s’assurer que ces prescriptions sont fondées sur des preuves scientifiques solides. Cette mesure s’inscrit dans une volonté plus large de revoir les pratiques médicales qui pourraient être disproportionnées ou abusives.

Certains experts de la santé saluent cette initiative, tandis que d’autres estiment qu’elle pourrait freiner l’innovation et limiter l’accès à des traitements qui, pour certaines personnes, s’avéreraient efficaces.

En conclusion: une refonte radicale du système de santé

Les réformes récemment engagées par Donald Trump en matière de santé publique témoignent de la volonté de restructurer en profondeur le système de santé américain.

En mettant l’accent sur la liberté individuelle, la réduction des dépenses publiques et la lutte contre les conflits d’intérêts, ces mesures marquent une rupture avec les politiques précédentes, y compris la sienne lors de son 1er mandat. Si certains changements sont attendus de longue date et acclamés par une grande partie du public et de la communauté scientifique, d’autres suscitent de sérieuses craintes.

En particulier, la suppression d’une grande partie du personnel IA à la FDA, qui pourrait potentiellement stopper ou lourdement entraver la réglementation de l’Intelligence artificielle dans le domaine de la santé.

Avec les conflits d’intérêts majeurs d’Elon Musk, l’annonce de l’opération Stargate injectant 500 milliards de dollars dans l’IA, et la suppression par Trump de la Loi de réglementation de l’intelligence artificielle votée sous l’administration précédente, il s’agit d’une situation particulièrement alarmante.

Transparence et lutte contre la corruption côté Kennedy, conflits d’intérêts et dérégulation de l’autre (Musk), retrait ou maintien des technologies ARNm, certaines orientations paraissent pour le moins contradictoires. Reste à voir si Kennedy, Trump et Musk parviendront à s’accorder sur ces “petits détails”.