Comment tenir bon lorsqu’on se sent menacé par une dérive totalitaire dans notre société? Surtout face à tant d’autres citoyens, scientifiques, journalistes, enseignants, qui restent incapables de penser que nos gouvernements, notre système médico-pharmaceutique ou nos médias puissent nous faire du mal.
La psychologue et psychanalyste Amandine Lafargue, spécialisée dans la protection de l’enfance, et l’expert en santé publique Jean-Dominique Michel, en duo à la Salle des fêtes de Saint-Laurent (Haute-Savoie), ont esquissé les ressources nécessaires pour trouver une résilience face au risque totalitaire.
Construire son hygiène intérieure face à l’inversion accusatoire
Et cela d’autant plus que, selon J.-D. Michel, les personnes conscientes du caractère «liberticide et destructeur» des mesures draconiennes prises contre le Covid depuis 2020 font l’objet d’une inversion accusatoire: ce sont ces personnes qui passent pour folles (ou encore complotistes, d’extrême-droite, sectaires, antisémites, etc.) alors que les mesures «délirantes» sont déclarées «normales».
Amandine Lafargue se réfère à la Résistance contre le nazisme. A cette époque, une majorité de gens ont obéi passivement à des mesures discriminatoires pour éviter des ennuis. Alors que d’autres se construisaient une hygiène intérieure consistant à ne pas accepter des actes que leur conscience regretterait un jour.
Il s’agit de se préserver face aux pressions du groupe et aux dénigrements. La lucidité n’est pas une chance donnée à tout le monde, rappelle J.-D. Michel qui a lui-même été victime d’un manipulateur dans sa carrière.
Pour une résistance élégante
C’est cette expérience traumatisante qui lui a donné les outils pour comprendre comment la «crise sanitaire» a pu «prendre en otage» la majorité des gens. «Maintenant, l’adversité me stimule», affirme-t-il. C’est comme l’amarante, cette plante qui résiste à tous les produits chimiques, glisse son interlocutrice. De même, il y a des gens qui sont naturellement réfractaires à toute pensée toxique.
Amandine Lafargue recommande une «résistance élégante», dépourvue de colère et de vengeance, allant même jusqu’à pardonner à ceux qui ont cédé aux pressions. Il s’agit de se réapproprier sa douleur, de reprendre peu à peu le contrôle de son émotionnel, de restaurer son calme intérieur. Et à partir de là, rencontrer d’autres personnes avec qui on pourra réparer solidairement un traumatisme qui est collectif.