Qui contrôle le monde?

Le libre arbitre humain est-il assiégé par l'invisible?

Article d’Isabelle Alexandrine Bourgeois, journaliste, pour Essentiel.news, créatrice du média Planète Vagabonde

Nous vivons une époque étrange, saturée de promesses technologiques et de vérités en miettes; où les conflits éclatent comme des tempêtes scénarisées dans un théâtre mondial de plus en plus délirant. Le progrès avance comme un géant ivre, et pourtant quelque chose en nous, plus profond que l’intellect, se questionne: sommes-nous encore aux commandes? Qui gouverne vraiment notre réalité collective?

Ce que nous nommons réalité est peut-être un tissage d’influences bien plus vastes et subtiles que ce que nos sens, trop vite rassurés, peuvent percevoir. Derrière le vacarme des gouvernements, des crises, des idéologies en ruine, se cache peut-être une autre guerre, silencieuse, invisible, menée contre la souveraineté de notre conscience. Une guerre qui ne se déclare pas, mais s’insinue. Une guerre contre l’âme humaine, contre sa capacité à choisir en pleine présence.

Des forces, qu’elles soient spirituelles, technologiques, psychiques ou ésotériques, semblent travailler dans l’ombre. Elles modèlent nos perceptions, infiltrent nos émotions, manipulent nos désirs. Elles utilisent nos blessures non guéries comme points d’entrée dans nos esprits, exploitent nos peurs pour nous détourner de notre puissance créatrice. Et si, derrière les choix que nous croyons faire, s’activait tout un jeu d’influences qui nous dépasse?

Depuis l’aube de l’histoire, certains êtres lucides ont tenté d’éclairer ce théâtre secret de la domination de l’humanité par des forces invisibles. Ils ont laissé des balises, des récits, des cartes de l’Au-delà, comme une chasse au trésor pour que l’humain puisse trouver en lui la clé de sa libération. Ils n’ont pas écrit pour effrayer, mais pour éveiller. Pour appeler à une autre forme de regard, plus intérieur, plus vaste.

Voici un inventaire subjectif et non exhaustif de ces théoriciens et chercheurs à travers l’histoire qui ont tenté de cartographier ces forces cachées. Chacun à sa manière a tenté de répondre aux seuls vraies questions qui devraient faire l’objet d’études et de recherches dans toutes les écoles du monde: d’où viennent ces influences et pourquoi mettent-elles les bâtons dans les roues du progrès humain? Comment comprendre les mécanismes qui nous dépassent pour mieux nous en affranchir? Et surtout, comment distinguer ce qui relève de la manipulation extérieure, de ce qui procède de nos propres projections et conditionnements intérieurs? Car il est clair que nous avons aussi notre part de responsabilité dans cette prise en otage de notre destinée.

Explorons ensemble ces visions subversives qui osent nommer l’innommable, la capture de notre libre arbitre. Ils ont été des milliers à consacrer leur existence au déchiffrement de codes secrets de notre réalité collective. Non pour sombrer dans la paranoïa stérile ou la peur, mais pour éclairer le chemin vers notre libération intérieure et notre reconnexion à ce pouvoir créateur que chaque être humain porte en lui. Qu’ils en soient d’ores et déjà remerciés.

Avant Jésus-Christ, les esprits du mensonge et de la division

Bien avant l’émergence de la pensée contemporaine sur les forces invisibles, plusieurs sages de l’Antiquité avaient déjà pressenti que l’humanité évoluait sous l’influence d’entités subtiles, souvent imperceptibles, agissant comme des puissances occultes sur la conscience humaine. Zoroastre, il y a plus de deux millénaires, parlait déjà d’un affrontement cosmique: la lumière d’Ahura Mazda contre les ténèbres d’Angra Mainyu, esprit de mensonge et de division. Il ne s’agissait pas d’un mythe lointain, mais d’une réalité à vivre ici, maintenant, à l’intérieur de chacun de nous.

Platon, dans sa fameuse allégorie de la caverne, moult fois citée, dépeignait l’humanité comme prisonnière d’un théâtre d’ombres, suggérant que la réalité sensible n’était qu’une illusion façonnée par des manipulateurs invisibles. L’alchimiste Hermès Trismégiste, dans la tradition hermétique, évoquait les archontes, puissances astrales, gouverneurs des sphères planétaires, obstacles initiatiques pour l’âme en quête de vérité. Pour lui, ces entités ne sont pas nécessairement maléfiques, mais elles testent, elles éprouvent. Elles incarnent les attachements, les illusions, les désirs qui nous détournent de notre source. Car l’ascension spirituelle, dans cette vision, n’est pas un envol vers un ailleurs, mais un passage à travers les épreuves de soi. C’est un chemin de dépouillement, un feu intérieur qui libère peu à peu l’âme de ses chaînes invisibles.

Et puis il y a ce texte bouleversant, redécouvert à Nag Hammadi: l’Évangile selon Jean, version gnostique. On y lit l’histoire d’un dieu usurpateur, Yaldabaoth, né d’une distorsion de la Sagesse, Sophia. Ce démiurge crée un monde matériel illusoire et y enferme les âmes. Les archontes, à ses côtés, forment une barrière vibratoire empêchant l’âme de se souvenir de sa lumière d’origine.

Ces récits ne sont pas des croyances à adopter, mais des miroirs. Ils posent une question radicale: et si nous vivions dans une construction falsifiée, une matrice de perceptions déformées? Et si notre tâche, ici-bas, n’était pas tant de nous adapter à ce monde, que d’en déjouer les sortilèges?

Mais attention. Il ne s’agit pas de tomber dans la peur, ni dans le complotisme stérile. Il s’agit de marcher plus conscient. D’ouvrir l’œil du cœur. De reconnaître que nous sommes influencés, oui, mais pas condamnés. Que chaque être humain porte en lui une étincelle de vérité, un souffle inviolable, une force créatrice capable de renverser tous les systèmes d’asservissement.

C’est une œuvre lente, intérieure, souvent silencieuse. Une œuvre de discernement: apprendre à distinguer ce qui vient de l’extérieur et nous manipule, de ce qui en nous-même reproduit les vieux schémas. Il ne suffit pas d’accuser les puissances invisibles: il faut aussi oser rencontrer nos propres ombres. La libération ne viendra pas de grandes révolutions extérieures. Elle germera dans les cœurs prêts à se tenir droits, dans la clarté, à l’écoute d’une sagesse plus vaste. Ces explorateurs de l’invisible nous ont légué bien plus qu’un savoir: une invitation à regarder plus profondément. À ne plus nous contenter des apparences. À redevenir souverains, un souffle après l’autre.

Au Moyen-Âge, la captivité invisible de l’homme

Au cœur du Moyen Âge, derrière les voiles épais du dogme et de la foi institutionnalisée, certaines voix singulières ont osé évoquer l’influence de puissances invisibles sur la destinée humaine. Maître Eckhart, dans ses sermons mystiques, parle d’un monde gouverné par l’illusion, où l’homme, enfermé dans l’ego, oublie sa nature divine. Il appelle à une mort intérieure pour renaître à la présence du Soi.

Thomas d’Aquin, plus conforme à l’orthodoxie, reconnaît l’action subtile des anges déchus, capables de suggérer des pensées aux hommes et d’enchaîner les âmes par la tentation. Hildegarde de Bingen, la célèbre moniale et guérisseuse, dans ses visions prophétiques, voit des entités ténébreuses corrompant les structures du monde, et exhorte l’homme à retrouver l’harmonie céleste.

Enfin, la tradition alchimique et hermétique médiévale de Nicolas Flamel à Albert le Grand enseigne que le monde visible est une illusion, un théâtre manipulé par des forces astrales, et que seule la transmutation intérieure permet de s’en libérer.

Les siècles ont passé, mais le murmure n’a jamais cessé. Il a changé de voix, s’est glissé dans d’autres langues, plus modernes peut-être, mais toujours aussi bouleversantes. Jacob Böhme, au XVIIe siècle, décrivait l’homme comme un champ de bataille entre deux souffles: la lumière divine et l’ombre destructrice. Son écriture n’était pas doctrine, mais un cri du cœur, un appel au réveil de l’âme.

Puis vint Emanuel Swedenborg, ce scientifique devenu voyant, qui osa affirmer ce que peu osaient encore penser: que nos pensées ne nous appartiennent pas toujours, qu’elles sont parfois traversées, visitées, voire manipulées par des entités invisibles. Il ne s’agissait pas là de croire ou non, mais d’observer en soi, avec honnêteté, les flux mystérieux qui nous traversent.

Au XIXe siècle, Éliphas Lévi nous rappela que la magie n’était pas un folklore, mais une science de l’invisible. Il dénonça les pièges tendus par nos propres peurs, nos désirs non maîtrisés, et la manière dont ils devenaient portes ouvertes à des influences subtiles. L’homme, disait-il, est un temple dont il a perdu la clef.

Rudolf Steiner, dont nous avons déjà largement parlé, philosophe autrichien et fondateur de l’anthroposophie au début du 20ème siècle, a repris et développé les mises en garde de ses prédécesseurs. Dans ses œuvres magistrales comme «La Science de l’occulte» et «Le Mystère du mal», Steiner décrit un cosmos en évolution où l’humanité doit naviguer entre trois types d’entités spirituelles aux intentions contradictoires: Lucifer, entité de l’exaltation spirituelle, pousse l’homme vers un mysticisme désincarné, loin des réalités terrestres et des responsabilités matérielles. Cette influence se manifeste par l’orgueil spirituel, la fuite du monde sensible et la recherche d’expériences transcendantes sans ancrage pratique, comme le New Age ou des voyages chamaniques souvent à but commercial, encadrés par des accompagnants fantaisistes. De plus en plus de témoignages émergent, comme celui de ce jeune homme, sain jusqu’alors, qui a participé à une cérémonie avec de l’ayahuasca. Sept mois après cette première prise, il a présenté des symptômes psychotiques chroniques tels que délires et hallucinations, nécessitant une hospitalisation sous antipsychotiques. Sa vulnérabilité avait préparé le lit, les entités astrales s’y sont confortablement couchées.

À l’opposé, Ahriman, seigneur du matérialisme technologique, enchaîne la conscience humaine aux seules données sensorielles, niant toute dimension spirituelle de l’existence. Cette force se révèle particulièrement active dans notre époque de digitalisation massive, où l’homme risque de devenir l’esclave de ses propres créations technologiques s’il n’apprend pas à les maîtriser et à utiliser ces outils prodigieux à bon escient.

Plus redoutables encore selon Steiner, les Asuras, ces entités apparues plus tardivement dans l’évolution cosmique, œuvrent à la destruction pure et simple de l’âme humaine, cherchant à séparer définitivement l’être humain de son «Je» spirituel supérieur. Leur finalité? Déséquilibrer le développement harmonieux de l’étincelle divine en l’homme, qui fait de nous des êtres libres et créateurs, capables d’évolution spirituelle consciente.

Quand la guerre est un bon script

En 1917, alors que l’Europe se déchirait dans une guerre sans précédent, Rudolf Steiner posait un autre regard sur les événements. Pour lui, ce chaos n’était pas seulement le fruit d’idéologies en conflit ou d’ambitions géopolitiques: il révélait l’action souterraine de forces ahrimaniennes, ces puissances de rigidité, d’intellect froid, de matérialisme absolu qui cherchent à couper l’homme de ses racines spirituelles, à en faire un rouage, une mécanique sans âme.

Alice Bailey, quelques décennies plus tard, porta ce flambeau sur une autre scène. Elle parlait d’un combat cosmique, d’une lutte invisible entre des forces d’évolution, les hiérarchies de lumière, guides silencieux de notre éveil, et des forces de régression, qu’elle appelait la fraternité noire ou les seigneurs de la matière. Des entités qui, par-delà les dimensions, agiraient pour empêcher l’avènement de l’ère du Verseau: un temps d’unité, de coopération planétaire, de conscience élargie.

Ces forces de l’ombre, disait-elle, nourrissent les divisions. Elles attisent les conflits raciaux, nationaux, religieux. Elles se plaisent dans nos guerres sans fin, nos systèmes qui opposent, nos vérités qui excluent. Car tant que nous restons divisés, apeurés, réactifs, nous ne pouvons pas nous éveiller. Et tant que nous ne nous éveillons pas, nous restons prisonniers d’un jeu qui n’est pas le nôtre.

Mais Bailey ne cédait jamais à la peur. Elle proposait un remède: la méditation collective, le service désintéressé, l’invocation consciente d’un dessein plus vaste. Pour elle, chaque âme humaine, quelle que soit sa condition, est appelée à devenir un canal de lumière. Et c’est par l’union de ces petites flammes, discrètes mais sincères, que le monde pourra, un jour, se réenchanter.

Plus récemment, une autre voix, plus radicale peut-être, a tenté de lever le voile sur une autre forme d’asservissement: celle qui passe par les symboles, les mots et les images. Jordan Maxwell, chercheur infatigable et autodidacte, a consacré sa vie à déchiffrer les langages secrets du pouvoir. Il voyait dans chaque logo, chaque devise, chaque mot officiel, la trace d’un rituel oublié, d’un héritage ésotérique que certains utilisent pour maintenir les consciences dans le sommeil. Dans son livre «Mainmise sur la planète Terre», il raconte comment «rien dans ce monde ne fonctionne comme nous le pensons.»

Ainsi, le nom « Exxon » avec ses doubles X ferait référence à la croix de Saint-André, symbole de domination et de sacrifice dans la tradition occulte; le logo de Starbucks représenterait la déesse Ishtar, séductrice et aquatique, tandis que Columbia, avatar d’Isis, trône dans les sphères politiques et culturelles américaines. Le symbole médical du caducée, avec ses deux serpents, ne renverrait pas à la guérison mais au dieu Hermès, protecteur des voleurs et des commerçants. «Hermès, qui aime le vol et la ruse, le conducteur des rêves, des paroles et des âmes.» (Hymne homérique à Hermès, v. 13–15).

Il décompose les mots, les noms propres et les titres officiels pour en révéler le sens caché. Ainsi, «Vatican» viendrait de «Vatis» (prophète) et «Can» (serpent), faisant du Vatican la «colline du serpent prophète». «Government» se décomposerait en «Govern» (contrôler) et «Ment» (mental) ou «ment/mensonge» en français, révélant la nature de contrôle mental du gouvernement.

Même les mots les plus anodins prennent un tout autre sens: «bank», qui vient des berges d’un fleuve, serait liée au «courant monétaire», le currency. Pour Maxwell, l’humanité évolue dans un monde saturé de codes vibratoires occultes, où la symbolique visuelle n’est pas décorative mais rituelle, et où chaque logo, chaque acronyme participe silencieusement à un système de contrôle global fondé sur l’ignorance du profane.

Dans ses dernières recherches avant de s’éteindre en mars 2022, Maxwell allait plus loin encore. Il évoquait des influences non humaines, multidimensionnelles, qui auraient transmis ces savoirs symboliques à certaines lignées, créant une caste d’intermédiaires entre des entités supérieures et une humanité maintenue dans l’oubli.

Que l’on adhère ou non à cette vision, elle pose une question essentielle: et si nous étions maintenus dans une matrice mentale, non par des chaînes visibles, mais par le langage même qui nous entoure? Et si le début de la libération passait non par une révolution extérieure, mais par la réappropriation du sens, par le regard qui ose interroger, décoder, et finalement choisir?

Et si, au lieu de chercher un sauveur, nous devenions chacun un veilleur? Un être debout, dans la nuit du monde, tenant sa lanterne allumée. Non pour convaincre, mais pour éclairer. Non pour dénoncer, mais pour révéler la beauté d’une conscience qui se souvient.

Ils marchent parmi nous

Il est des histoires qu’on préfère reléguer aux marges, les taxer de délire ou de fiction pour préserver, peut-être, le fragile équilibre de notre réalité consensuelle. Pourtant, dans les silences entre les faits, dans les interstices de l’inexplicable, certains chercheurs s’aventurent là où d’autres détournent le regard. C’est le cas de David M. Jacobs, historien de formation, qui depuis près de quarante ans consigne avec une rigueur méthodique les témoignages d’enlèvements attribués à des entités non humaines.

Dans «Ils marchent parmi nous», il avance une hypothèse glaçante: un programme d’hybridation serait en cours, tissé dans l’ombre par une intelligence étrangère à notre humanité. Des êtres, ni tout à fait humains ni tout à fait autres, seraient formés à mimer nos gestes, nos émotions, nos systèmes… pour mieux infiltrer les lieux de pouvoir. Non pour détruire, mais pour assimiler. Lentement, silencieusement. Une colonisation douce, par l’intérieur.

Jacobs ne parle ni d’anges ni de démons, mais de technologie. D’une volonté froide, méthodique, qui s’immisce dans la génétique et dans la culture comme une main invisible altérant le destin. Il ne nous laisse guère de refuge mystique, peu d’espace pour la foi en une lumière supérieure. C’est une alerte, presque désespérée, qui résonne à travers ses lignes: celle d’un monde qui aurait oublié de veiller sur son humanité. Dans «They Live»Invasion à Los Angeles» en français), le film culte de John Carpenter, un ouvrier découvre des lunettes spéciales qui révèlent que l’élite dirigeante est en réalité une race extraterrestre manipulant les humains par messages subliminaux. Il entre alors en résistance contre ce système d’endoctrinement invisible.

David Icke, ou le cri de l’âme piégée

Puis il y a David Icke, dont le nom provoque instantanément le scepticisme ou l’admiration, rarement la neutralité. L’ancien journaliste sportif devenu lanceur d’alerte n’a cessé, depuis les années 1990, de dénoncer un théâtre bien plus vaste que ce que nos yeux perçoivent. Selon lui, nous serions enfermés dans une cage vibratoire, une matrice illusoire maintenue par des entités qu’il nomme Archontes, un écho lointain à la sagesse gnostique.

Ces êtres, selon lui, ne dominent pas le monde à la manière des dictateurs visibles. Ils manipulent nos fréquences, altèrent notre ADN, conditionnent nos esprits par l’éducation, les médias, les symboles. Leurs pions? Certaines lignées humaines, mélanges d’humanité et de sang reptilien, occupant les sièges dorés de la finance, du pouvoir, des dynasties séculaires. L’histoire qu’il raconte est troublante, vertigineuse, parfois déroutante… mais étrangement cohérente si l’on accepte, ne serait-ce qu’un instant, de suspendre le jugement.

Ce que David Icke dénonce, au fond, ce n’est pas un ennemi extérieur. C’est notre oubli. L’amnésie de notre nature véritable, qui serait, dit-il, infinie, libre, multidimensionnelle. Nous ne serions pas nos corps, ni nos peurs, ni nos mémoires. Mais pure conscience, éternelle, emprisonnée dans une illusion mentale soigneusement entretenue.

Pour lui, comme pour ses prédécesseurs, la libération ne viendra pas d’une révolution extérieure, mais d’un réveil intérieur. Ce n’est qu’en cessant d’avoir peur, en refusant les récits imposés, en résonnant autrement, dans notre chair, dans notre cœur, dans notre vibration, que nous pourrons déchirer le voile.

Et si, au fond, au-delà des reptiliens, des hybrides et des technologies de contrôle, ce que ces récits cherchent à nous dire, c’est la même chose: que notre humanité se perd si elle s’oublie elle-même. Que notre vérité ne peut émerger que si nous acceptons de regarder en face ce qui nous dérange, ce qui nous effraie, ce qui nous dépasse.

La peur comme instrument, la vérité comme sentier

Ole Dammegard, lui, tend l’oreille autrement. Cet ancien musicien suédois devenu enquêteur infatigable, que j’ai eu l’occasion d’interviewer plusieurs fois, explore depuis des années les coulisses des tragédies contemporaines. Non pour nourrir la peur, mais pour mieux la désamorcer. Dans «Coup d’État en slow motion», il déroule, patiemment, les fils invisibles d’un théâtre global où le réel semble parfois mis en scène avec une précision chirurgicale.

Ce qu’il étudie, ce sont les opérations sous faux drapeau, ces événements tragiques, souvent traumatiques, qui se présentent comme spontanés, mais qui porteraient, selon lui, la signature d’un pouvoir dissimulé. Un pouvoir qui utilise la peur comme levier, qui recycle des scénarios éprouvés pour justifier le contrôle, l’ingérence, l’état d’exception devenu norme.

Dammegard ne parle ni de reptiliens ni d’archontes. Il nomme des hommes. Des réseaux. Des agences. Des entreprises. Il s’attache aux détails: les visages qui reviennent d’un attentat à l’autre, les incohérences dans les récits officiels, les motifs symboliques répétés, les réactions politiques trop promptes à suivre la terreur. Une grammaire de la manipulation, dit-il, qui trahit une industrie du choc émotionnel, huilée, mobile, presque impersonnelle.

Le journaliste affirme que plusieurs attentats médiatisés, de Boston à Charlie Hebdo, d’Oslo à Nice, présentent des incohérences majeures qui suggèrent des mises en scène. Il pointe la présence de «crisis actors», des individus prétendument blessés ou témoins, souvent repérés sur d’autres scènes similaires, ainsi que des réactions peu crédibles ou des éléments visuels artificiels (sang suspect, absence de panique, gestuelles anormales). Selon lui, ces opérations viseraient à manipuler l’opinion publique par la peur, en utilisant toujours les mêmes réseaux d’acteurs pour imposer un narratif politique préétabli. Son site propose plus de 40 ans d’archives et de preuves en images. Passionnant!

Mais plus encore que ses révélations, c’est son attitude intérieure qui touche. Il ne crie pas. Il ne pointe pas du doigt avec haine. Il propose. Il invite à voir, à se poser, à observer autrement. Il parle de paix. De refus actif de la peur. De notre droit inaliénable à comprendre ce qui nous touche. Car selon lui, et c’est peut-être là le cœur de son message, c’est notre peur, notre consentement paralysé, qui alimentent ce système oppressif. Il nous rappelle que la vérité n’est pas toujours confortable, mais qu’elle est, toujours, un chemin vers la liberté intérieure.

Refuser la peur, dit-il, ce n’est pas fuir la réalité. C’est refuser de la laisser nous détruire. C’est reconnaître, au creux même de l’effroi, que quelque chose en nous demeure libre. Entier. Et profondément vivant.

Pierre Hillard ou l’eschatologie inversée

Il est des voix qui dérangent, non parce qu’elles sont nécessairement justes, mais parce qu’elles osent relier les lignes de faille entre le visible et l’invisible, entre le pouvoir et le sacré. Pierre Hillard est de celles-là. Géopoliticien et historien au regard acéré, il explore depuis plus de vingt ans les soubassements spirituels du mondialisme contemporain, non comme simple idéologie politique, mais comme projet métaphysique. Une eschatologie inversée, dit-il. Un ordre global qui se construit non par le chaos, mais dans le chaos, pour imposer, au nom de la paix et de l’unité, une soumission des âmes.

Dans ses ouvrages comme «La Marche irrésistible du nouvel ordre mondial», Hillard tisse le fil d’une logique glaçante: celle d’un gouvernement mondial promu par des élites déracinées, inspirées, selon lui, non par une volonté simplement technocratique, mais par une essence sataniste. Le projet ne serait pas seulement politique: il serait spirituel, une tentative d’éteindre la lumière divine en chaque être, de disloquer l’âme collective en dissolvant ses repères traditionnels.

Il parle d’immigration de masse comme arme de confusion, de déchristianisation comme stratégie de vidange intérieure, de syncrétisme spirituel comme nouvelle religion mondiale sans colonne vertébrale. Le rêve universaliste deviendrait, selon lui, un piège: une humanité homogénéisée, manipulable, ayant perdu le sens de ses racines et la force de ses fidélités.

Mais Hillard n’invite pas à la haine, ni au rejet. Il appelle à l’enracinement. À la lucidité. À la fidélité. Selon lui, la seule issue se trouve dans la redécouverte d’une foi vivante, humble, incarnée dans les communautés naturelles, dans les liens du cœur et de la terre, dans la mémoire intacte d’une Europe encore animée par une mystique chrétienne. Ce retour à l’essentiel, à la famille, à la nation, à Dieu, devient une forme de résistance intérieure au rouleau compresseur du relativisme global.

Face au vertige d’un monde en bascule, Hillard nous confronte à une question vertigineuse: à quoi avons-nous renoncé, collectivement, pour qu’un tel vide spirituel permette l’émergence de cette gouvernance sans âme?

Laura Knight-Jadczyk, ou l’intelligence d’un autre plan

À l’opposé apparent de cette vision catholique et enracinée, une autre voix s’élève, venue de la recherche ésotérique: celle de Laura Knight-Jadczyk. Et pourtant, à y regarder de plus près, les deux perspectives se rejoignent dans l’intuition d’un combat invisible, qui dépasse les formes et traverse les siècles.

Knight-Jadczyk, installée en France, a fondé le Quantum Future Group et développé une approche singulière où se rencontrent physique quantique, histoire occulte, conscience multidimensionnelle et channeling. Selon elle, l’humanité n’est pas seule. Et surtout, elle n’est pas libre. Elle serait sous l’influence d’entités multidimensionnelles négatives, des forces du «service de soi», qui orchestreraient souffrances, guerres, traumatismes pour se nourrir de notre énergie émotionnelle. Comme si nos larmes, nos colères, nos renoncements leur servaient de festin.

En effet, ne sommes-nous pas, d’une certaine manière, déjà pris dans une matrice où nos émotions sont marchandisées, où nos croyances sont modelées, où notre consentement est constamment manipulé? Et si nous étions le garde-manger émotionnel d’entités prédatrices qui, coupées de leur ligne direct avec les circuits de l’intelligence universelle, créaient par procuration leur réalité à travers le pouvoir de création en l’Homme?

Knight-Jadczyk va plus loin: elle parle de cycles cosmiques, de passages, d’effondrements nécessaires à la naissance d’un monde nouveau. Elle propose une issue, exigeante mais libératrice: une quête sans relâche de vérité, une observation sans fard de soi-même, et une solidarité avec d’autres chercheurs sincères, afin de bâtir ensemble une forme de système immunitaire psychique. Un rempart de conscience face aux intrusions subtiles.

Qu’il s’agisse du regard catholique de Hillard ou du prisme quantique de Knight-Jadczyk, ces approches, si différentes et pourtant si proches dans leur essence, nous posent à tous une même question: sommes-nous encore capables d’habiter ce monde sans en être possédés? De traverser la nuit sans perdre la direction du cœur? Oui, bien sûr!

De la servitude programmée à la mémoire de l’étoile

Les livres ardus mais captivants d’Anton Parks «Le Secret des Étoiles Sombres», «Le Réveil du Phénix» ne racontent pas une fiction, mais une origine, une genèse oubliée, transmise non pas par des archives conventionnelles, mais par un souffle intérieur qu’il dit recevoir depuis l’adolescence. Une mémoire cellulaire, une transmission, un appel.

Parks évoque une humanité conçue non pas comme l’apogée d’une évolution naturelle, mais comme l’artefact d’une volonté étrangère. Les Gina’abul, lignées reptiliennes venues des étoiles, auraient créé l’homme pour les servir, pour exploiter la Terre, cette perle bleue si convoitée. Et pourtant, dans ce geste d’asservissement s’est glissée une anomalie: une étincelle, un feu intérieur que rien ne pouvait totalement éteindre. En voulant piller la maison humaine, les voleurs ont oublié le coffre-fort, notre parcelle de conscience libre. C’est elle que Parks nous invite à reconnaître comme la clef de notre libération. Car tant que nous restons coupés de notre origine stellaire, nous vivons à genoux.

Quand la science rejoint le souffle du cœur

À mille lieues des récits de domination galactique, mais tout aussi bouleversante, l’œuvre de Gregg Braden tisse un pont entre la physique la plus fine et la sagesse la plus ancienne. Il parle d’un champ unifié, invisible mais omniprésent, dans lequel notre conscience sculpte la matière. Un champ que nos émotions, nos croyances, nos peurs impriment en silence.

Dans «Fractal Time», il montre que notre histoire obéit à des cycles. Rien n’arrive par hasard, tout se répète, comme une onde fractale qui revient avec insistance jusqu’à ce qu’on ait compris. Et pourtant, il ne s’agit pas d’un déterminisme fataliste. Braden croit, profondément, en notre pouvoir d’agir. Il croit à la cohérence du cœur, à l’intelligence vivante qui surgit quand le mental cède la place à l’intuition.

Pour lui, notre chaos collectif est le reflet d’un désalignement intérieur. Et la guérison commence en chacun de nous, dès lors que nous réapprenons à ressentir, à aimer, à créer consciemment. À redevenir, comme il le dit si justement, les artisans de notre propre réalité.

Et si la matrice n’était qu’un mirage de l’esprit?
Au fond, que nous parlions d’extraterrestres dominateurs, d’élites cachées ou de programmations collectives, un même motif revient: celui d’une force extérieure qui nous dépossède de notre liberté. Mais dans la tradition non duelle, qu’elle vienne du bouddhisme, de l’Advaita Vedanta ou du tantrisme shivaïte, une autre voix s’élève pour nous dire: rien de tout cela n’est réel.

Pas dans le sens où tout serait illusion vide, mais dans celui où ce que nous croyons être extérieur est en réalité projeté par notre esprit. Le piège n’est pas dehors. Il est dans nos identifications: au corps, aux pensées, aux blessures, aux histoires. Ce sont elles qui nourrissent les forces obscures, qui ne sont que des reflets de nos ombres non aimées.

Mooji, un enseignant spirituel d’origine jamaïcaine et profondément influencé par l’Advaita Vedānta, dit simplement: «Ce qui te gouverne est ce à quoi tu t’identifies. Si tu t’identifies au corps, tu seras gouverné par les peurs du corps. Si tu t’identifies aux émotions, tu seras ballotté par leurs fluctuations. Si tu t’identifies aux pensées, tu seras esclave de leurs contradictions. Mais si tu retrouves ton être véritable, la Conscience pure qui observe tout cela, alors plus rien ne peut te gouverner.»

La libération, alors, ne passe pas par une guerre contre l’ombre. Elle passe par l’accueil. Par la reconnaissance. Par une désidentification patiente. Et surtout, par la méditation, non comme technique, mais comme retour au silence vivant d’où tout émerge.

Merci à ces penseurs, à ces lanceurs d’alerte d’un autre temps, de Zoroastre à David Icke, qui parfois au péril de leur vie, nous lancent les clés pour sortir de notre Alcatraz individuelle et collective, pour nous échapper de notre Bastille intérieure. Ils ont été des milliers, célèbres ou non, reconnus, adoubés ou conspués, à dénoncer la domination de l’Humanité par des forces invisibles et selon un scénario plus ou moins identique. D’où recevaient-ils ce savoir et cette sagesse commune? Notre absence de réponse ne doit pas invalider ou enterrer leurs théories. Car tous n’ont pas pu se tromper.

Tous ces héros ordinaires extraordinaires, à leur manière, nous rappellent que nous ne sommes pas condamnés à subir. Mais qu’il nous faut choisir. Choisir de voir. Choisir de nous souvenir. Choisir d’aimer ce que nous avons rejeté. Et dans ce choix-là, il y a déjà le germe d’un autre monde.