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Le Projet Virality, acteur clé de la «désinformation» des pro-vaccin

Un nouveau lobby de la censure s'est construit, décrypté par un célèbre journaliste d'investigation étasunien, Matt Taibbi

censure projet virality
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La crise Covid 19 a vu naître et se déployer la stratégie de désinformation la plus vaste et élaborée de l’histoire, mise en place par un panel de structures aux objectifs communs regroupant des gouvernements, des médias sociaux, des universités, des ONG… Ensemble, ils constituent un nouveau lobby présenté comme une initiative en faveur des droits de l’homme : celui de la censure. C’est l’analyse du journaliste et écrivain Matt Taibbi, auteur de nombreux dossiers sur la finance, les médias et la politique.

Un contrôle du récit politique

Parmi les membres de cette nouvelle industrie de la censure, l’Observatoire Internet de l’Université de Stanford a lancé le Projet Virality en 2020, afin de coordonner de manière centralisée la censure de la « désinformation anti-vaccin ». Il s’agit en réalité d’une surveillance des milliards de messages circulant sur les plateformes de réseaux sociaux. Cette initiative a pour but, selon le projet, de:

Détecter, analyser et répondre aux incidents de désinformation sur les vaccins Covid-19 dans les écosystèmes en ligne, et finalement atténuer l’impact de ces récits qui pourraient saper la confiance du public dans la sécurité de ces processus…

Le Projet Virality, son partenariat avec les autorités fédérales américaines et les médias sociaux, ainsi que ses objectifs de censure ciblant les informations allant à l’encontre du récit politique, ont été exposés par le journaliste Matt Taibbi dans son dossier La grande machine à mentir du Covid-19, Stanford, le projet Virality et la censure des “histoires vraies”, révélant un nouveau volet des Twitter Files. Taibbi a aussi témoigné d’une partie de ses découvertes le 9 mars 2023 devant la sous-commission de la Chambre des représentants des États-Unis sur la militarisation du gouvernement fédéral.

Le journaliste dénonce notamment:

Une nouvelle évolution du processus de désinformation, qui ne consiste plus à essayer de déterminer ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, mais à passer directement à la narration politique au détriment des faits.

Ainsi, le projet Virality ne s’appuie plus sur les faits mais sur la soumission du public à l’autorité et sur son acceptation des récits politiques. Son attitude principale envers le public est de prétendre que:

Vous ne pouvez pas gérer la vérité.

Une stratégie adaptée aux opposants à la vaccination

Le projet Virality étudie et cible particulièrement les opposants à la vaccination, en surveillant les plateformes alternatives telles que Gab, Parler, Telegram et Gettr, et en adaptant son récit à ce public spécifique. Pour parvenir à ses fins, il est capable d’utiliser le même langage que les opposants à la vaccination. Il génère également beaucoup de confusion en mélangeant habilement faits réels et désinformations sur des sujets comme les effets secondaires de la vaccination, l’immunité naturelle…

Selon l’analyse du Projet Virality :

Le mouvement anti-vaccin dispose de réseaux en ligne bien développés et d’une expertise dans l’exploitation des réseaux sociaux pour diffuser ses messages. Ces efforts d’activisme en réseau ont mis en relation des militants anti-vaccins de longue date, des influenceurs en matière de santé et de bien-être, ceux qui s’opposent aux exigences de vaccination en raison des excès du gouvernement, et des communautés politiquement motivées qui ont activement amplifié le Covid et d’autres complots. Le mouvement est expérimenté, bien financé et capable de générer une action dans la rue. Il a déjà commencé à déployer des efforts considérables pour s’imposer dans le débat général et éroder la confiance dans les vaccins contre la Covid-19.

Cibler les opposants «fauteurs de troubles»

Cet organisme partisan de la censure cible également les fauteurs de troubles « récidivistes » tels que Robert F. Kennedy Jr, président et avocat en chef de la Children’s Health Defense (CHD). Le Projet Virality utilise pour cela une «logique pré-criminelle» de type «Minority Report», afin d’être réactif face à un «volume important de contenu qui est presque toujours à signaler» et pouvoir traiter presque immédiatement les problèmes dès qu’ils surviennent. Il crée ainsi des stratégies contre certains types de contenus, en faisant fuiter des informations controversées dans le but d’avertir le public tout en contrôlant le récit, avant que les informations soient reprises par les opposants à la vaccination.

En prévenant que «les communautés établies de pseudoscience et d’anti-vaccination continueront à créer, à diffuser et à répéter des récits destinés à dissuader le public de se faire vacciner contre la Covid-19 », le projet Virality semble ne rien faire d’autre que se positionner comme un acteur de la désinformation, estiment les partisans d’un débat public ouvert sur la politique sanitaire…

Pour en savoir plus