Parallèlement à son interview sur le rôle des médias et le «Suicide du journalisme», le sociologue Laurent Mucchielli, directeur de recherches au CNRS, a partagé les conclusions de son ouvrage La Doxa du Covid lors de nos Rencontres de Cara, à Genève.
Mucchielli analyse dans cet exposé le «système de propagande de guerre» qui s’est instauré dès le début de la crise sanitaire. Son travail a été commenté et complété par 50 scientifiques de toutes disciplines, dont plusieurs médecins.
Il observe la fabrication de la peur, avec une instrumentalisation des chiffres et une médecine aux ordres. Pour instaurer un «état d’urgence», qui justifie la suspension des contre-pouvoirs et des règles démocratiques. Le tout s’accompagne, ajoute-t-il, d’une corruption des institutions, où les frontières entre secteurs public et privé deviennent floues.
Les scientifiques indépendants n’ont pas fait pencher la balance
Le sociologue constate qu’une réaction solide des milieux scientifiques indépendants aurait pu faire pencher la balance. Or les critères qualitatifs de la recherche scientifique (désintéressement, liberté, acquisition de savoir indépendamment des idées reçues et de ses propres convictions, travail au service de la population et non du gouvernement, travail d’équipe et intelligence collective) ont été largement écartés. Il explique pourquoi.
Laurent Mucchielli insiste sur une précision importante. La rigueur scientifique doit s’appliquer des deux côtés :
- Tenants de la doxa : ne pas écarter tout débat en désignant l’adversaire par le terme insultant de «complotiste», prendre en compte les points de vue divergents
- Critiques de la doxa : éviter les procès d’intention, écouter et observer, démontrer ce qu’on affirme haut et fort
Dans les deux cas, l’étiquette («complotiste» ou «criminel», etc.) est une incantation conformiste et rhétorique, un refus de penser. Tout le défi du chercheur est de rester sur une ligne de crête entre propagande officielle et conspiration supposée. La crédibilité de la «résistance» est à ce prix.
Dans cette vidéo, le chercheur décrit les quatre axiomes de la doxa du Covid et leur absence de base scientifique.
Les quatre axiomes de la Doxa du Covid
- Menace mortelle
- On ne sait pas soigner
- Il faut se cacher (confinement)
- Le seul salut viendra du vaccin
C’est un peu l’histoire du Grand Méchant Loup, finalement terrassé par le chasseur et son fusil. Mucchielli démontre méticuleusement l’invalidité de ces allégations.
Concernant le vaccin ARNm présenté officiellement comme la solution miracle pour en finir avec l’épidémie, le chercheur constate :
1) que la vaccination de masse n’a stoppé l’épidémie dans aucun pays,
2) que la prétendue “efficacité à 95%” contre la maladie individuelle est un slogan relevant du marketing et non de la science,
3) que les vaccins à ARNm provoquent beaucoup plus d’effets indésirables graves qu’aucun autre vaccin administré en population générale de par le passé.
Enfin, Laurent Mucchielli décortique qui propage et impose la doxa. Les gagnants sont bien sûr les producteurs de vaccins et les pharmas, mais aussi les actionnaires, les grandes banques, les autorités, les groupes médias, les géants d’internet. Il met en garde cependant contre des conclusions trop simplistes de collusion généralisée. Une hypothèse certes, mais à ce jour pas démontrée. Des intérêts croisés assurément, mais pas de conclave qui tire toutes les ficelles, conclut-il.
• La Doxa du Covid : Tome 1: Peur, santé, corruption et démocratie (janvier 2022)
• Tome 2 : Enquête sur la gestion politico-sanitaire de la crise du Covid (septembre 2022), Éd. Eoliennes
https://www.laurent-mucchielli.org/