Après Amazon, une entreprise française développe le paiement avec une lecture biométrique de la main.
Leader mondial du commerce en ligne, Amazon a développé un outil pour “payer avec la paume de sa main”, déjà disponible dans certains commerces aux États-Unis. En France, c’est l’entreprise Ingenico, l’un des leaders mondiaux des terminaux de paiement, qui ambitionne d’utiliser les données biométriques pour les paiements en magasin. Des tests devraient avoir lieu dans les supermarchés français dès la fin 2024.
La main est littéralement numérisée
Avec Amazon One, les utilisateurs doivent télécharger une application, s’inscrire et prendre en photo leur main. Un algorithme développé avec l’IA générative analyse alors la structure de la paume et en créé une représentation numérique et vectorielle unique. Au moment du passage en caisse, le consommateur pose sa main sur le système de paiement qui reconnaît cette image et procède à l’achat.
À l’instar de la reconnaissance faciale, la technologie utilisée par Ingenico utilise la collecte d’informations biométriques. Elle procède à l’aide d’un capteur infrarouge pour analyser le flux sanguin et le schéma veineux de la paume de la main. Cette empreinte palmaire, unique pour chaque personne, est ensuite transformée en une suite de chiffres cryptée qui va permettre l’identification.
Ainsi, la main est littéralement numérisée, puis associée à une carte bancaire pour permettre le paiement en magasin.
Beaucoup d’inconnues malgré les assurances de sécurité
Pour Romain Caulnet, responsable développement et innovation au sein d’Ingenico, cette technologie assure l’un des paiements les plus sécurisés possibles. Julien Ducerf, un expert en IA, émet toutefois des doutes légitimes au sujet de la sécurité des données capturées. En complément, nous pouvons également rappeler ce principe de bon sens: à partir du moment où des informations privées sont collectées et numérisées – y compris lorsqu’il s’agit d’éléments biométriques particulièrement sensibles – il existe un risque de fuite, de piratage ou d’utilisation abusive des données, puisqu’aucune entreprise, aucune institution ni législation ne peut prévoir dans quelle direction l’univers numérique va évoluer ou quelle sera la puissance de calcul des ordinateurs de demain.
Ce type de technologie à reconnaissance biométrique met donc l’utilisateur face à des questions de fond, à la fois éthiques et pratiques: quelles pourraient être les conséquences d’une utilisation de nos informations biométriques à notre insu ou contre notre volonté ? Quel impact sur notre avenir pourrait avoir cette association entre notre corps et un compte bancaire ?…