Aussi incroyable que cela puisse paraître, Robert F. Kennedy Jr, le neveu de l’ancien président John F. Kennedy et le fils de Robert Kennedy sénior, tous deux victimes d’assassinats politiques, ne parvient pas à obtenir les services de sécurité rapprochée dont bénéficie normalement tout candidat à la Maison Blanche. Il ne s’agit pas d’un ‘petit détail’, mais d’une affaire qui a pris une tournure à la fois scandaleuse et rocambolesque.
Après avoir déposé sa candidature officielle le 4 avril dernier, il était normal que Kennedy fasse appel aux services du gouvernement pour renforcer sa sécurité personnelle. Habituellement, elle se met rapidement en place, or Kennedy est le seul candidat à qui une sécurité renforcée a été refusée. De quoi halluciner !
Un tweet qui scandalise l’Amérique
Énervé par ce nouvel exemple de traitement inégal, Kennedy avait rédigé un tweet le 28 juillet, afin de critiquer les services de l’administration Biden.
Depuis l’assassinat de mon père en 1968, les candidats à la présidence bénéficient de la protection des services secrets. Mais pas moi.
Le délai d’exécution habituel pour les demandes de protection pro forma des candidats à la présidence est de 14 jours. Après 88 jours sans réponse et après plusieurs relances de notre campagne, l’administration Biden vient de rejeter notre demande. Le secrétaire d’État Mayorkas a déclaré : “J’ai déterminé que la protection de Robert F. Kennedy Jr par les services secrets n’était pas justifiée à l’heure actuelle”.
La demande de notre campagne comprenait un rapport de 67 pages de la plus grande société de protection au monde, détaillant les risques uniques et bien établis en matière de sécurité et de sûreté, en dehors des banales menaces de mort.
Délire de presse
Son message a provoqué un tel sentiment d’indignation auprès du public américain, qu’il a été relayé plus de 30 de millions de fois, démontrant l’énorme soutien dont Kennedy bénéficie déjà en ce début de campagne. Mais ce qui frappe encore plus, c’est la réaction des médias. Au lieu de relever l’injustice, ou de simplement rapporter les faits, la presse s’est lancée dans une opération de diversion ubuesque : le Huffington Post a répandu des rumeurs complotistes selon lesquelles les numéros utilisés dans le tweet de Kennedy utilisent des chiffres qui sont destinés à communiquer secrètement sa prétendue affinité pour l’idéologie néo-nazie.
Début août, dans un post intitulé ‘farce après farce‘ sur son compte Substack, Kennedy a décrit ses pérégrinations pour tenter d’obtenir ce qui semble être le minimum décent à offrir en démocratie.
Aujourd’hui, comme par magie, la question réelle de la politisation des services secrets a disparu, et est remplacée dans les médias par l’une des théories du complot les plus ridicules que j’aie jamais vues.
Ce n’est qu’à l’ère tordue et polarisée de la guerre de l’information menée par les grands médias partisans que j’envisagerais même de réfuter de telles absurdités. Voici donc très rapidement ce qui s’est passé : Les chiffres prétendument significatifs de mon tweet proviennent de Gavin de Becker, la plus grande autorité mondiale en matière de protection des personnalités publiques. Sa société gère mon équipe de sécurité depuis que j’ai annoncé ma candidature à la présidence. Il a préparé ma demande auprès du DHS et a assuré la liaison avec les responsables des services secrets. Vous pouvez découvrir son point de vue sur la folie des médias, ainsi que la chronologie détaillée à partir de laquelle les chiffres en question ont été tirés, dans les mémos internes que je partage ci-dessous.
Harcèlement politique
Entre Kennedy et le gouvernement actuel, c’est l’affrontement permanent depuis plusieurs mois. Kennedy a porté plainte dans de multiples dossiers, en particulier celui qui concerne le contrôle de l’information par la Maison Blanche et les services secrets, avec la censure des réseaux sociaux et la dissémination des récits autorisés. Son propre compte a été censuré sur Instagram, Facebook, par les services de Google et Youtube et l’affaire progresse devant les tribunaux. La liberté d’expression est le premier article de la constitution des Etats-Unis, le véritable pilier de la démocratie américaine. Le candidat en a fait son cheval de bataille et ne mâche pas ses mots :
J’espère maintenant que nous pourrons revenir à la question qui nous préoccupe. Après avoir utilisé les ressources gouvernementales pour me censurer et pour m’attaquer dans la salle de presse de la Maison Blanche, l’administration Biden a pris la décision sans précédent de refuser à un opposant politique la protection des services secrets pendant une campagne. Pire encore, cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de politisation et d’instrumentalisation des agences gouvernementales au service de la faction au pouvoir. Le ministère de la justice, l’IRS et le FBI ont tous été transformés en outils de harcèlement des opposants politiques. Le refus de la protection des services secrets n’est que le dernier exemple en date. La réaction du public a été claire, et j’en retiens la sollicitude et l’attention qu’il me porte.