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OMS: pas de “traité pandémies” dans l’immédiat

L'attention est reportée sur la révision du Règlement sanitaire international

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Selon les dernières nouvelles, les Accords sur la prévention et la lutte contre les pandémies ne sont pas prêts d’être proposés à la 77ème Assemblée mondiale de la santé qui se tiendra du 27 mai au 1er juin. En revanche, des amendements au Règlement sanitaire international pourraient être votés. L’OMS compte aussi lancer un round de négociations pour doubler son budget dans les prochains mois.

Le traité pas équitable

Selon une dépêche de l’Agence Reuters, les discussions sont suspendues car les 194 Etats membres n’arrivent pas à trouver d’accord. Les principaux points d’achoppement concernent surtout le déséquilibre entre les pays occidentaux, influencés par les lobbies pharmaceutiques, et les pays en voie de développement.

Le texte en l’état proposait de garantir à l’OMS 10% de la production des médicaments, vaccins et tests liés à une pandémie sous forme de dons, et 10% à des prix accessibles au bénéfice des pays les plus pauvres. Des pays producteurs jugent ce seuil trop élevé.

Les discussions bloquent également sur la question de l’accès aux agents pathogènes ayant un “potentiel pandémique” que les industries espèrent breveter en vue de la fabrication des vaccins.

Les parties ont suspendu les discussions, qui avaient repris le 29 avril à Genève, à la mi-journée et s’emploient désormais à trouver les meilleurs canaux de discussion pour parachever un traité, « dans les prochaines semaines, les prochains mois, voire années », a dit l’une des sources.

Quels amendements au RSI?

Restent à présent les amendements pour la révision du Règlement sanitaire international. Le 15 mai, le Groupe de Travail International a publié le rapport intérimaire de la 8e réunion dans lequel il déclare que les amendements au RSI seront soumis de manière séparée des Accords, même si les deux instruments se réfèrent l’un à l’autre. Le texte, censé être disponible depuis le 10 mai, n’a toujours pas été communiqué.

Selon The Geneva Health Files qui suit le déroulement des négociations, les désaccords portent ici aussi sur la nécessité d’un nouveau mécanisme financier pour aider à la mise en œuvre du Règlement sanitaire international et sur la formulation relative au transfert de technologie en cas d’urgence sanitaire.

Dans la dernière version disponible, les modification à l’article 31 qui concerne la santé des voyageurs font réagir de nombreux observateurs. En cas de nécessité, il prévoit la possibilité de forcer les voyageurs à se soumettre à des mesures telles qu’un test ou examen médical, l’administration d’un vaccin ou d’une autre mesure de prévention, incluant l’isolement ou la quarantaine.

Un passe sanitaire mondial?

Si le texte global sur les Accords échoue, il n’est pas impossible que certains points fassent tout de même l’objet d’un accord commun. Cela pourrait bien être le cas du Certificat de santé numérique, qui est la clé de voûte de l’agenda de la santé mondiale et du portefeuille numérique qui pourrait bientôt concentrer toutes les données administratives, médicales et même bancaires sur un même support.

Round d’investissement

Ne renonçant pas à ses ambitions, l’OMS s’apprête à lancer un nouveau round d’investissements. L’objectif est d’augmenter le budget actuel de 4 milliards à 7,1 milliards d’ici 4 ans, principalement en attirant de nouveaux donateurs du secteur privé.

Selon l’agence: l’infrastructure unique de l’OMS en matière de données, de coordination entre les pays et de définition des priorités, crée les conditions nécessaires pour que les partenariats mondiaux et régionaux en matière de santé puissent définir et stimuler les investissements et les progrès, en vue de la réalisation des objectifs de développement durable dans le domaine de la santé.

Bill Gates, 1er financier de l’OMS, peut effectivement confirmer que ces conditions sont favorables à des philanthropes-investisseurs tels que lui. En 2019, il avait déclaré lors d’une interview à Davos que chaque dollar investi en vaccins lui rapportait 20 fois la mise. Selon le magazine Forbes, la pandémie lui aurait rapporté 10 milliards de dollars.