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Les nuages contiennent des bactéries “résistantes aux anti-microbiens”

Quelles nouvelles "politiques" les humains auront-ils à subir pour s'accommoder à la vie des vents et des microbes?

green grass field near mountain under cloudy sky during daytime
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Saviez-vous que des bactéries vivent dans les ? L’eau contenue dans les cumulonimbus et autres cirrus constitue un environnement favorable pour la vie bactérienne et les échanges génétiques. Des recherches récentes confirment que certains de ces gènes sont “résistants aux antimicrobiens” et que leur concentration est variable. Les scientifiques s’interrogent à présent sur l’opportunité d’influencer ces émissions. Au-delà de l’anecdote, ce genre de publication illustre la volonté actuelle de chercher des liens entre la santé et le climat pour instaurer de nouvelles politiques de contrôle des “activités humaines”.

Résistance aux antibiotiques

En mars 2023, des scientifiques de l’université de Laval au Québec et de Clermont en Auvergne ont « aspiré » l’eau de nuages passant au dessus du Puy de Dôme,  pour comprendre comment l’ peut être un moyen de dissémination de gènes de aux antibiotiques.

Sur une période de deux ans, les chercheurs sont allés douze fois au sommet du endormi pour récupérer l’eau des nuages et en analyser les compositions bactériennes. Ils ont calculé qu’il y avait en moyenne 8’000 bactéries par litre d’eau de nuage. Par contre, les concentrations étaient très variables d’une récolte à l’autre: entre 300 et 30’000 bactéries par litre selon les échantillons.

L’analyse de l’eau a révélé qu’en moyenne, chaque millilitre d’eau de nuage contient 20’000 copies de gènes résistants aux anti-microbiens. Il s’agit d’un phénomène naturel, mais qui pourrait être influencé par l’utilisation d’antibiotiques en et en médecine.

Microbes dans l’air

Pour Florent Rossi, chercheur à l’université de Laval et principal auteur de l’étude :

Notre étude montre que les nuages sont une voie de dispersion importante des gènes de résistance aux antibiotiques, sur de courtes et sur de longues distances. Idéalement, nous aimerions pouvoir localiser les sources d’ attribuables aux activités humaines, afin de limiter la dispersion de ces gènes.

Station météo au Puy de Dôme

Dans cette étude, publiée dans la série “Science of the Total environment”, l’objectif affiché n’était pas de s’intéresser à ce qui vit dans les nuages, mais de rechercher spécifiquement dans quelle mesure ils entrent dans la thématique des nouvelles menaces à surveiller.

L’idée d’inclure les processus microbiens dans la modélisation du climat n’est pas récente. En 2011, l’Académie américaine de microbiologie avait déjà organisé un colloque intitulé “Incorporer les processus microbiens dans les modèles climatiques” afin de “combler le fossé entre deux domaines apparemment dissemblables”. L’initiative avait été poursuivie par un second rapport en 2016, sans véritable développement. Mais depuis 2021 la question a trouvé un regain d’intérêt. La santé liée au changement climatique et la lutte contre la résistance anti-microbienne font désormais partie des grandes priorités de l’OMS. Il était évident que leurs interactions le soient également.

Concernant les microbes dans l’air, le rapport “Microbes and Climate Change – Science, People, Impacts” mentionne par exemple comment “les microbes voyagent par voie aérienne” et suggère des mesures de surveillance du trafic aérien des pathogènes, ainsi que l’intégration de ces données dans des modèles de gestion de la santé publique et de l’environnement.

À mesure que les courants atmosphériques changent et que les tempêtes deviennent plus violentes, la mobilisation des microbes, des spores et de leurs toxines peut augmenter, introduisant ces micro-organismes dans de nouveaux environnements et augmentant l’exposition humaine. La surveillance aérienne des agents pathogènes permettra de contrôler en temps réel la qualité de l’air, et ces données pourraient être intégrées dans des modèles de gestion de la santé publique et de l’environnement afin d’éclairer les politiques.

Une science du vent ?

On a vu avec la pandémie et son cortège de mesures à quel point une politique fondée sur la modélisation du comportement des virus a nui à l’ensemble des activités humaines. Si la compréhension des phénomènes naturels et de la vie sur terre sont toujours intéressants, l’on peut s’interroger sur la pertinence de telles approches. Pourquoi vouloir à tout prix investir des ressources dans de présomptueuses tentatives d’influencer le climat et les forces naturelles, plutôt que de se concentrer sur les manières de s’y adapter? Quelles nouvelles “politiques” les humains auront-ils à subir pour s’accommoder à la vie des vents et des microbes ?  Il y a fort à parier qu’il s’agit d’une appropriation des ressources communes et privées (eaux, terres agricoles), de l’instauration de nouveaux modes de contrôle (élevage, gestion des trafics, confinements, zones interdites), de nouveaux modes de surveillance et de collecte de données, en plus de toute une batterie de tests et de produits que l’on pourra écouler sur de nouveaux marchés. C’est en tout cas, le business modèle de la santé liée au climat et de la “Santé globale” ou “Une seule santé”, telle que prônée par l’OMS, l’ONU et le Forum économique mondial.

La santé globale selon le Forum économique mondial

Faut-il étudier et craindre les gènes des bactéries dans les nuages ?… L’homme sait depuis l’aube de l’humanité que le ciel influence sa condition physique. Pour l’anecdote le terme ‘flu’ que l’on utilise pour désigner la grippe en anglais et auquel le virus ‘influenza’ est associé, provient du latin médiéval “Influenza dalle stelle” ou “influence des étoiles”. Les nuages, des courants d’air, on sort, on se couvre… Y a-t-il quelque chose de neuf sous le soleil ? Le bon sens ne devrait il pas rappeler que l’être humain a plus de chances de survivre en déployant ses facultés d’adaptation aux circonstances naturelles qu’en essayant de modifier les différents paramètres du climat?

Quant à la menace de pathogènes résistants aux antibiotiques, sachant que des millions d’habitants de la planète n’ont pas d’eau potable et pas de traitement des eaux usées, n’y a-t-il pas une priorité absolue à y remédier ? Il est probable que les ‘politiques de santé globale’ estiment plus urgent de mesurer le déplacement des microbes à travers la planète, et de développer une nouvelle batterie de tests et produits. Va-t-on devoir souffler dans un ballon à l’aéroport  et s’acheter des parapluies “FFP2” imprégnés de nanoparticules bactéricides ?