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Médias, parlons d’autre chose !

Julian Assange, affaire Epstein, environnement... La "crise sanitaire" a laissé de nombreux thèmes en deshérence, les journalistes étant occupés à jouer les porte-paroles du pouvoir. Mais avec des variants qui finalement touchent tout le monde, vaccinés comme non vaccinés, peut-être se lasseront-ils des articles anxiogènes et reparleront-ils d'autre chose ? Une invitation de Christian Campiche, d'Infoméduse.

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Et si on parlait d’autre chose ?

PAR CHRISTIAN CAMPICHE

Ce que l’on pressentait depuis quelques semaines devient réalité. Dégainée par Zorro, la seringue ne suffit plus à couper la population en deux. La tempête, virale ou d’autre nature, balaie tout sur son passage, elle touche indifféremment les vaccinés et les non-vaccinés. Au vu de ce nouvel élément, les médias se montreront-ils moins aveugles et manichéens?

On peut espérer que disparaîtront peu à peu les titres anxiogènes pointant du doigt les réfractaires à la piqûre. Il est à souhaiter également que les journalistes reprendront très rapidement le rôle de vigie qu’ils ont laissé échapper en devenant les porte-parole de la pharma et passeront à autre chose. Tant il est vrai que les sujets d’intérêt public ne se limitent pas aux exhortations sanitaires.

A Londres, le lanceur d’alerte Julian Assange croupit dans une prison dans l’attente de son extradition aux Etats-Unis. L’inaction de la justice britannique constituant une offense à la dignité humaine, on oserait attendre des médias qu’ils manifestent leur indignation. A New York, Ghislaine Maxwell, compagne et rabatteuse présumée du financier pédophile Jeffrey Epstein est jugée pour trafic sexuel. Pourtant ce procès majeur ne fait pas la une des journaux. Est-ce parce qu’il fait trembler la planète des célébrités? Autant de personnages de la politique que M. Epstein, trouvé mort en 2019 dans sa geôle, approvisionnait en proies mineures? En d’autres temps, on a vu la presse user de beaucoup plus de célérité, notamment quand il s’agissait de démasquer des prélats abuseurs d’enfants.

Un autre thème laissé en déshérence est l’environnement. L’échec de la COP26, présentée comme la dernière chance avant l’Apocalypse, ne mobilise plus personne, à commencer par les décideurs gouvernementaux, dont on peut se demander s’ils éprouvent encore de l’empathie pour tout ce qui ne ressemble pas à un robot. « Pour Emmanuel Macron, par exemple, interrogé par une paire de journalistes à la fois complaisants et bloqués sur des logiciels d’interprétation du monde d’un autre temps, la crise de la planète n’existe pas. Circulez, il n’y a rien à voir », se désole le webzine UP’. Rien n’obligeait pourtant le président français à se lancer dans un plaidoyer démagogique en faveur des énergies renouvelables. Tant il est vrai que le dogme du zéro carbone ne légitime pas toutes les exagérations. A Lausanne, une décision municipale de 2020 nous confronte à ces excès de zèle commis au nom de l’urgence climatique. Elle contraint les compagnies de taxis lausannois à remplacer leurs véhicules, entre 200 et 300, par des modèles électriques ou à hydrogène à l’horizon 2026, autant dire tout de suite. On voudrait éliminer une profession que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

Alors oui, laissons tomber la vaccination pour parler d’autre chose. De l’actualité politique et économique mais aussi d’espoir, de beauté et de musique. Chantons avec Gilbert Bécaud dont on commémore le vingtième anniversaire de la disparition: « Quand il est mort le poète, le monde entier pleurait ».