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Macron suspend le passe vaccinal le 14 mars: juste un répit printanier… et électoral?

Le sésame pourra être rétabli en cas de nouveau variant ou refroidissement d'ici l'automne. Le mode d'emploi des mesures dites sanitaires est au point. Il peut être réactivé voire augmenté en tout temps.

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C’est le Figaro qui l’annonçait le jeudi 3 mars: «Emmanuel Macron a décidé lors d’un Conseil de défense sanitaire mercredi de lever purement et simplement le passe vaccinal à partir du jeudi 14 mars prochain.» Alors qu’une bonne partie des pays européens levaient les mesures «sanitaires» dès janvier, la France persistait dans sa politique d’imposition musclée de la “vaccination” anti-Covid. Ce revirement marque-t-il un retour à la normale? Beaucoup d’observateurs indépendants en doutent.

L’information a été confirmée sur TF1 par le premier ministre Jean Castex, à la place du président «accaparé par la guerre en Ukraine et par l’imminence de sa candidature» selon le Figaro.

Véran garde le doigt sur la gâchette

Mais le gouvernement ne baisse pas entièrement la garde. Les hôpitaux, maisons de retraite et autres établissements de santé continueront d’exiger le passe. Le masque restera obligatoire dans les transports publics. L’obligation vaccinale reste imposée aux soignants, alors que l’Angleterre a décidé l’inverse. Et les «non-vax» devront subir un test pour être soignés.

Le ministre de la santé Olivier Véran prévenait le 22 février, au Sénat: «Je n’exclus pas qu’il y ait d’autres variants qui puissent émerger çà et là sur la planète et qui nous imposent de revenir sur des dispositifs que nous sommes progressivement en train d’alléger.» Il assurait aussi que sa «main ne tremblera pas» si la 4e dose de vaccin s’avérait nécessaire, évoquant d’ores et déjà l’échéance d’octobre.

La désaffection vaccinale ne laissait pas d’autre choix

Cette suspension provisoire d’une bonne partie des mesures dites sanitaires était dans l’air depuis quelques semaines. Olivier Véran, ainsi que le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, l’ont évoquée publiquement.

A l’approche des élections présidentielles, 4 à 5 millions de Français n’ayant pas fait leur 3e dose ont perdu en février le bénéfice de leur passe [1]. Parce que la population constate que le variant Omicron n’est pas la terreur annoncée et que le Covid recule dans les faits. Du coup, «le rapport bénéfice/risque de la vaccination revient au centre des débats, alimenté par la commission d’enquête du Sénat sur les effets secondaires [2]», constate Rodolphe Bacquet, rédacteur en chef d’Alternatif bien-être.

Initiateur d’une pétition contre le passe vaccinal ayant récolté 1,5 million de signatures, Bacquet ajoute: «Une part croissante de la population a compris que l’obsession vaccinale du gouvernement comporte d’autres objectifs de long terme (…) et se montre plus méfiante.»

Selon beaucoup d’observateurs, dans ce contexte de désaffection vaccinale, l’Etat n’avait plus guère d’autre choix que d’annoncer l’abandon du passe de la discorde. Non sans affirmer, comme le fait Olivier Véran, que c’est grâce à cet instrument qu’on a «vaincu le danger».

Happy End… ou simple répit ? Trois scénarios

1. Abrogation totale et définitive du passe vaccinal. C’est l’option la plus souhaitable et la moins probable, redoutent les sceptiques. On reviendrait à l’Etat de droit, au respect des libertés, à une pratique médicale pluraliste et non contraignante.

Cependant, l’État a investi des moyens considérables dans le tout-vaccinal, et martelé en force le message «le passe vaccinal est bon pour vous». Or il est dangereux pour une autorité sanitaire de reconnaître une erreur ou un échec – que ce soit sur les effets secondaires et l’efficacité réelle des vaccins géniques imposés, sur les masques obligatoires ou les confinements, etc. Elle risquerait de perdre sa crédibilité pour pouvoir imposer de nouvelles mesures, conclut de son côté le journaliste scientifique Xavier Bazin, auteur de Big Pharma démasqué (éd. Trédaniel)

2. Suspension provisoire, réactivation cet automne. Le virus du Covid étant devenu endémique, nous pourrons avoir régulièrement des épisodes de contagion comme avec la grippe. Les autorités pourront réactiver le pass vaccinal dès la fin de l’été, même comme mesure préventive. Les libertés seront conditionnées à une nouvelle dose.

3. Réactivation et extension du pass vaccinal. Redonnons la parole à Rodolphe Bacquet qui craint que ce scénario soit le plus probable: «L’État va considérer que le principe d’un pass vaccinal a désormais été acté, par les assemblées législatives de notre pays, mais aussi par la société civile. Je l’écrivais dans ma pétition de décembre dernier : le pass vaccinal est un point de non-retour vers un nouveau modèle de société.

Aujourd’hui, rien n’empêche l’État d’étendre l’application du passe à d’autres vaccins.» Ceux-ci incluraient la grippe, une combinaison grippe-covid[3], le DTP, les oreillons, la rougeole, etc.

Le «pass vaccinal augmenté» pourra, à terme, faire partie intégrante du projet d’identité numérique officiellement porté par l’Union Européenne. Un projet qui pourra se combiner avec un accès facilité à son compte bancaire[4] – de quoi geler nos avoirs si nous ne sommes pas à jour dans nos injections.

On espère se tromper…

Exagération? Complotisme? Les observateurs qui redoutent de telles évolutions (scénarios 2 et/ou 3) aimeraient bien sûr se tromper.

Mais ces deux dernières années ont vu s’imposer dans nos sociétés des mesures draconiennes qui étaient inimaginables avant cette crise.

Les gouvernements ont maintenant les “modes d’emploi” pour contraindre et surveiller les populations en les soumettant au pouvoir médical. Ils ont rencontré une résistance relativement faible jusqu’ici, ce qui pourrait les encourager à aller encore plus loin selon les agendas politiques, économiques et sociétaux.

Sources et références :

[1] Marcellin J (10.02.2022). Pass vaccinal : 4 à 5 millions de personnes vont le perdre le 15 février, êtes-vous concerné ? Midi Libre
[2] Mollier-Sabet L (09.02.2022). Saisi par une pétition sur les effets secondaires des vaccins, le Sénat veut « répondre aux inquiétudes qui s’expriment ». Public Sénat.
[3] CNews (08.09.2021). Un vaccin à la fois anti-grippe et anti-covid en cours de développement.
[4] (03.06.2021). Bruxelles veut mettre en place une identité numérique européenne. 24 heures.