Lors d’une rencontre exclusive début janvier 2024 à la Roche-sur-Foron, notre rédaction s’est entretenue avec la Sénatrice de la Haute-Savoie Sylviane Noël, le Dr Vincent Bonaldi et Louis-Marie Bonnet-Eymard, chef d’entreprise et conjoint d’une soignante suspendue : De quelle liberté dispose-t-on en France en matière de santé au regard de l’activité politique du pays aujourd’hui ? Quels sont les dangers du projet de loi contre les dérives sectaires ? Quelle est la situation des soignants suspendus ? Des questions auxquelles ils répondent dans cette vidéo :
La situation des soignants suspendus continue d’inquiéter en France
Pour lutter contre l’inactivité des parlementaires sur cette question, Louis-Marie Bonnet-Eymard, Sylviane Noël, et le Dr Vincent Bonaldi avaient organisé et participé le 7 novembre 2023 à une rencontre au Sénat entre une délégation de soignants suspendus et des sénateurs pour tenter de rétablir un dialogue.
À l’issue du décret du 4 mai 2023 qui suspendait l’obligation vaccinale des soignants sans l’abroger, Sylviane Noël relève que:
La communication de ce décret a engendré un flou: les parlementaires ont cru que les soignants avaient été réhabilités alors que ce n’était absolument pas le cas. Il s’agit seulement d’une suspension. Du jour au lendemain, le ministre de la santé peut très bien décider de la remettre en vigueur.
Nous souhaitons inviter les parlementaires à l’action pour qu’ils jouent leur rôle d’élus de la république, et non pas de simples spectateurs d’un décret sur lequel ils n’auraient pas la main.
Un nouveau rendez-vous est prévu en janvier
Entre le 4 mai et le 7 novembre 2023, il n’y a pas eu d’évolution de la situation concernant la problématique des soignants suspendus. Un nouveau rendez-vous est prévu en janvier avec Cécile Cukierman, la présidente du groupe communiste qui avait déposé la proposition de loi visant à supprimer l’obligation vaccinale.
Notre objectif aujourd’hui est de militer pour que cette proposition de loi du groupe communiste soit reprise au niveau du Sénat afin d’être inscrite à l’ordre du jour pour qu’elle soit examinée, adoptée dans les mêmes termes et qu’elle puisse entrer en vigueur.
« Nous ne sommes pas encore tirés d’affaire »
Louis-Marie Bonnet-Eymard, Sylviane Noël, et le Dr Vincent Bonaldi partagent également leurs sentiments au sujet du projet de loi concernant les dérives sectaires, actuellement débattu en procédure accélérée parmi les parlementaires. Selon Sylviane Noël:
Le premier vice du projet de loi contre les dérives sectaires, c’est qu’il mélange volontairement les vraies dérives avec la liberté de disposer de son corps et le fondement même de certaines médecines non conventionnelles. Si demain ce texte est adopté, et si demain l’obligation vaccinale revient à l’ordre du jour, les peines encourues pourraient être très lourdes pour ceux qui appellent à la prudence concernant le vaccin.
Elle ajoute:
Il faut se souvenir que dans l’histoire de notre médecine, de grands scandales comme le Médiator, le Lévothyrox… ont été dénoncés par les patients victimes des effets secondaires eux-mêmes. Est-ce que ces gens auraient eu la même capacité à dénoncer ces scandales s’ils encouraient les mêmes peines que celles de ce projet de loi ? Nous sommes en train de franchir un seuil très dangereux. Au Sénat, le rapporteur du texte a été sensible à nos arguments et a décidé de supprimer l’article 4 du texte. Mais rien ne nous dit qu’il ne sera pas rétabli plus tard. Nous ne sommes pas encore tirés d’affaire. Le grand danger de ce texte, c’est qu’il peut être appliqué à n’importe quel appel à ne pas suivre un traitement.
Pour en savoir plus
Sont présentées dans ce lien différentes interventions qui ont eu lieu au Sénat le 7 novembre dernier, par des médecins, avocat ou victimes, sur invitation de la Sénatrice de Haute-Savoie, Mme Sylviane Noël, pour un échange sur la proposition de loi 991 du 04/05/2023, portant abrogation de la loi du 5 août 2021, de l’obligation vaccinale contre la Covid-19 dans les secteurs médicaux, paramédicaux et d’aide à la personne et visant à la réintégration des professionnels et étudiants suspendus.