Pour le lancement du “sursaut des grenouilles”, une émission commune entre trois médias indépendants, Essentiel News, BAM! et Nexus, le choix du “complexe du héros” s’est rapidement imposé comme premier sujet. Des figures centrales de l’opposition au mondialisme de Davos telles que Robert Kennedy Junior, Donald Trump ou Reiner Fuellmich alimentent plus que jamais nos discussions.
Dans quelle mesure ont-il une forme de légitimité, de liberté d’action et d’authenticité? Sont-ils les personnages d’un scénario préétabli, utilisés dans des opérations de propagande pour restaurer la confiance populaire et rétablir un agenda de contrôle via un autre narratif?
Ces questions nous invitent à réfléchir aux opérations psychologiques liées à un agenda masqué, aux dimensions spirituelles de la géopolitique mondiale et à l’éthique de la résistance, dans son action individuelle et collective.
En complément à l’émission, le présent article reprend ces éléments en se concentrant sur les personnages de Donald Trump et de Robert Kennedy Junior.
Face au désespoir, le héros
Tout héros naît de la nécessité de surmonter une situation dangereuse ou désespérée. Il rassemble les forces vives de la résistance, délivre les messages de vérité et d’espoir, apporte un soutien moral et inspire l’action.
Le personnage héroïque est en partie créé par les troubadours modernes (médias en ligne, influenceurs), le public en attente de leaders et les opérations de propagande. Il se construit à travers des évènements et des paroles qui le relient à l’histoire, la mythologie ou la religion. Lorsqu’il accède à la dimension symbolique, il devient ‘intouchable’. Il n’est plus “vu” tel qu’il est, car il est investi d’une mission sacrée (ou maléfique selon les interprétations).
À partir de là, tout ce qu’il fait est interprété comme l’accomplissement de sa mission. Le héros est idéalisé par ses supporters, haï par ses détracteurs et crucifié par ceux qu’il déçoit; trois attitudes démesurées qui reflètent l’étendue du pouvoir qu’on lui a inconsciemment délégué.
Dans ce contexte difficile à la discussion, il est nécessaire de tenir compte de ces éléments pour revenir à une position mesurée où l’on sait accueillir le positif et critiquer le négatif de leurs actions, tout en observant avec détachement les nouveaux scénarios qui se dessinent et les croyances qui continuent de nous limiter.
L’aura Kennedy
Un des héros qui a émergé lors de “la crise sanitaire” est la figure de Robert Kennedy Junior. Avocat engagé depuis 20 ans dans la lutte contre les pollueurs et Big Pharma, c’est la grande manifestation du 29 août 2020 à Berlin qui lui a ouvert la voie de la légende.
Qui de plus légitime qu’un Kennedy pour dénoncer ce coup d’état mondial mené par les élites financières sous couvert de pandémie?
Ce jour-là, il a permis à des millions de personnes de comprendre que les mesures sanitaires étaient une attaque sur la démocratie et la santé publique. Son message a fait le tour de la planète en l’espace de quelques heures et les résistants du monde entier ont vu en lui une figure héroïque qui incarnait le combat pour la liberté.
En s’exprimant à Berlin devant plus d’un million de personnes, Robert Kennedy Junior a suivi les pas de son oncle et a endossé son aura. Le 26 juin 1963, le président des États-Unis était venu à Berlin pour marquer son soutien à l’Europe de l’Ouest face à la menace communiste. La célèbre phrase «Ich Bin ein Berliner» qui achevait son discours était devenue un symbole de ralliement pour tous les combattants de la liberté.
Cette “aura Kennedy” – celle du vrai bon président de l’Amérique “à sa grande époque”- revenait donc naturellement à “Bobby Junior”.
Mais de son côté, Donald Trump avait tenté de se l’approprier depuis plusieurs années…
Rappelons que la mouvance QAnon avait préparé son ascension en 2016 en faisant croire que John Kennedy Junior, le fils de l’ancien président, mort dans un accident d’avion, serait toujours vivant et qu’il préparait un grand retour aux côté de son ami Donald Trump pour sauver l’Amérique des griffes de l’État profond et “nettoyer le marais”.
Le fait que les crocodiles soient restés au gouvernement lors de son premier mandat ne l’a pas empêché de redoubler ses promesses lors des campagnes suivantes, mais l’entrée dans la course à la Maison Blanche d’un vrai Kennedy lui a manifestement compliqué la tâche. Et c’est probablement la raison pour laquelle Trump a courtisé RFK Junior durant sa campagne.
Le faux attentat
Une énième balle magique dans l’histoire américaine, photographiée en plein vol par un journaliste ‘de la maison’, des agents de sécurité qui s’écartent pour laisser Trump se relever avec un poing victorieux, un impact qu’il qualifie de “gros moustique”, alors qu’il est censé avoir fait un mort, une oreille qui cicatrise à toute vitesse…
Nous formulons ici l’hypothèse que le fameux attentat auquel Donald Trump a échappé est une énième mise en scène des services américains. Il est destiné à faire accepter le ralliement de RFK Jr à son rival et à positionner Trump dans cette figure du sauveur de l’Amérique.
Dans les faits, c’est bien ce qui se passe. En l’espace de quelques jours, Robert Kennedy Junior s’annonce convaincu du leadership de Trump et renonce à sa propre candidature. Afin de ‘faire passer la pilule’ auprès de l’opinion publique, une conversation “confidentielle”– mise sur haut parleur, enregistrée par erreur et diffusée sans autorisation sur les réseaux sociaux- “témoigne de la bonne foi” et de l’intérêt d’une alliance entre les deux protagonistes. Les deux hommes semblent désormais liés par “le destin”.
L’attentat “esquivé” est unanimement qualifié de miracle. C’est comme si le président Kennedy ressuscitait d’entre les morts, comme si l’Amérique avait pu prendre une revanche sur l’histoire et guérir son plus grand traumatisme. Cet instant absolument magique signe la victoire électorale de Trump.
Le sauveur
Trump est confirmé dans son rôle d’élu. Il a été “sauvé par la main de Dieu” qui l’a choisi pour réaliser sa mission spirituelle: non seulement rendre sa gloire aux États-Unis, comme à l’époque du président Kennedy, mais aussi pour accomplir les “prophéties bibliques de la fin des temps”.
De nombreux courants religieux juifs (le mouvement Lubavitch) ou chrétiens (‘la droite évangélique’), mais aussi franc-maçons et adeptes du New Age entretiennent l’idée que notre monde touche à sa fin et qu’une destruction générale est inévitable et même nécessaire, pour qu’advienne une nouvelle ère de paix et de prospérité sur la terre, appelée Royaume de Dieu ou Âge d’or.
Pour ces fanatiques de l’apocalypse, Jérusalem est destinée à devenir la capitale d’un futur gouvernement mondial d’inspiration religieuse, dirigé par ‘la grande Israël’. La prophétie se réalise par la construction du 3ème Temple d’Israël, la guerre contre Gog et Magog (l’Iran et probablement le reste du Moyen-Orient ou du monde), à l’issue de laquelle beaucoup mourront, et l’arrivée d’un nouveau messie qui régnera sur le monde.
“Et Il m’a chargé de lui construire un temple à Jerusalem”, monnaie commémorative en l’honneur de Trump suite au déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem.
La religion des puissants
Si la thèse d’un agenda eschatologique et d’une dimension spirituelle au projet mondialiste peut sembler risible ou délirante, nos articles consacrés à Trump et au 3ème temple d’Israël et à l’adhésion de toute son équipe à ce programme, révèlent qu’il est appliqué à la lettre par son gouvernement.
Un tel scénario ne se comprend que si l’on introduit l’hypothèse d’une forme de “religion secrète des puissants” qui sous-tend une mise en scène rituelle et occulte des grands évènements de ce monde. Or, l’analyse détaillée et systématique de nombreux grands évènements (cérémonies d’investiture, jeux olympiques etc.) nous révèle la manière dont ils sont soigneusement orchestrés.
L’on prendra pour exemple les attentats du 11 septembre qui sont une réactualisation symbolique de la destruction du temple de Salomon.
A bien regarder, il semble que cette ‘fin du monde’ soit non seulement attendue, mais aussi accélérée et il faut se demander si la mise en place de certaines politiques poursuit une véritable intention de destruction de la société.
L’objectif étant de provoquer le chaos pour “Build back better”, reconstruire plus vite un autre monde, selon la formule bien connue “Ordo ab Chao”.
L’adhésion des masses
La transition vers un nouveau système passe nécessairement par un moment “disruptif” (une 3ème guerre mondiale, un crash économique, une pandémie, l’arrivée des extra-terrestres) et l’arrivée des figures qui prendront une série de mesures radicales tout en suscitant l’enthousiasme des foules.
La Dream Team est comparée aux ‘pères fondateurs’ et doit rendre légitime une nouvelle forme de gouvernance, en l’occurrence celle qui sera imposée “par le haut” (le président élu) avec l’aide de grands justiciers (ou “nettoyeurs”) assistés par la science, la technologie et une IA “incorruptible et efficace”.
Pour opérer un tel changement, il est indispensable d’avoir un soutien massif. Dans les années 60, à l’époque Kennedy, 75% des américains avaient confiance dans la parole et l’action du gouvernement et des médias. En 2024, seuls 19% de la population “croit encore ce qu’on lui raconte”. Or, s’il est facile de contraindre une minorité, il est quasi-impossible de forcer le changement sur une majorité de citoyens, surtout si ceux-ci possèdent encore des armes.
L’action du duo Kennedy-Trump reflète cet objectif prioritaire: rétablir la confiance entre le peuple, la Maison Blanche et son administration. Ainsi, un nouveau type de gouvernance pourra être accueilli sous un tonnerre d’applaudissements et reproduit à l’échelle mondiale. (Musk a déjà suggéré de suivre le bon exemple en Europe “Make Europe Great Again”).
L’agenda de contrôle, d’un scénario à l’autre
Le scénario davossien d’un nouvel ordre mondial qui se constitue en réponse commune à des menaces extérieures telles que les pandémies ou les catastrophes climatiques, n’a pas convaincu les foules.
Il fallait s’attendre à ce que ce plan A “à la chinoise” engendre une réaction opposée: la soumission au mondialisme et à l’idéologie “One World”, où tout le monde sacrifie sa liberté pour le bien commun, a provoqué un repli nationaliste et le triomphe de l’égo, magistralement incarné par la personne du président Trump.
Quelles que soient les critiques que l’on adresse à ce nouveau scénario et à ses acteurs, il est incontestable que le fait de quitter l’autoroute de la dystopie orwellienne est une réelle victoire. Et ce résultat n’est pas tant l’œuvre des héros précités que de l’action individuelle et collective partout dans le monde. Sans la résistance d’une part importante de la population, nous marcherions déjà au pas de Pékin.
Mais il est impératif de se demander si “le plan B” présenté comme le rejet de ce scénario mondialiste, ne nous emmène pas à la même destination par une route nationale. On change certes d’organisation et d’arguments, mais les moyens de surveillance et la technologie de contrôle figurent toujours au programme.
Sur le site “info covid” de la Maison Blanche, Trump impose sa nouvelle version de l’origine de la pandémie.
On le devine avec l’intervention de Trump pour imposer une nouvelle version officielle sur les origines de la pandémie: la menace des rhumes de chauve-souris, a cédé le pas aux virus de gain-de fonction provenant du labo de Wuhan.
Cette fois, il s’agira de garantir la sécurité face à des ennemis désignés dans une rhétorique guerrière: la Chine, l’Iran, Fauci, les virus de gain de fonction etc.
En attendant, les innovations de tout type continueront de bénéficier d’une réglementation allégée puisqu’il faut “être compétitif face à la Chine”, et l’identité numérique et l’IA sont présentées comme les clés du grand “come back” américain. C’est en tous cas ce qui transparaît de l’annonce du projet ‘Stargate’ faite par Trump au 2ème jour de son nouveau mandat.
Des paroles aux actes
La rupture radicale avec le gouvernement précédent a eu lieu dès le premier jour de son second mandat, avec la signature de plus de 200 décrets présidentiels. Parmi ceux-ci: la sortie de l’OMS, l’arrêt de l’agenda climatique zéro carbone, des politiques transgenre ou de l’immigration de masse à la frontière mexicaine, en somme tous les dadas de la “gauche wokiste” qui ont provoqué la colère d’une grande partie de la population.
Autre promesse tenue: la nomination de Kennedy à la tête de la santé publique. En 3 mois de temps, l’avocat a mis les bouchées doubles avec des réformes structurelles de tout le domaine de la santé. Et, Kennedy s’attaque à des problèmes qui minent le secteur depuis des décennies: on parle enfin des causes de l’autisme, de la sécurité des vaccins, du libre choix thérapeutique, des maladies chroniques et de contrôler le pouvoir abusif de Big Pharma.
Depuis quelques jours, les vaccins Covid sont également mis sur la sellette. Même si l’on aurait pu espérer un retrait complet et immédiat de ces injections expérimentales, on voit que des efforts sont entrepris pour les éliminer progressivement (retrait du calendrier pédiatrique, refus d’approuver les boosters, demandes d’essais cliniques, nouvelles études etc.)
Il faut être doublement vigilant sur les contreparties qui se profilent (la médecine numérique, les technologies transhumanistes, le programme Stargate, les technologies ARN etc.), mais ces changements monumentaux méritent d’être célébrés, car ils sont avant tout le fruit du travail acharné de milliers de personnes, certains depuis des décennies.
Le “fait du héros” ne serait rien sans l’action individuelle d’une foule d’individus qui l’ont porté et précédé.
Scénario et adaptation
Que penser de tout cela?
Lorsque l’on cultive le doute comme une vertu et que l’on se livre à un décryptage systématique du “théâtre des évènements”, au delà de leur analyse première et explicite, on en vient forcément à se demander dans quelle mesure tout est le déroulement d’un scénario préétabli; un script mis en oeuvre par les agences de l’État profond au service d’un cartel financier malade et obscurantiste.
Cette question de l’orchestration des évènements politiques implique aussi celle du contrôle des dirigeants. Dans quelle mesure des personnages comme Kennedy, Trump ou d’autres individus au sommet d’un système – ministres, présidents de banques, de cour de justice, patrons d’industrie etc.- ont-ils une liberté d’action?
À ce niveau de responsabilité, l’idée d’acteurs indépendants tient plutôt de la fable. Commençons par rappeler que le “self made man” Trump a plus d’un milliard de dollars de dette personnelle auprès de la banque Rothschild Inc. et que Kennedy semble pratiquement tenu en laisse par l’insupportable Rabin Shmuley Boteach de la secte Loubavitch.
Trump, Melania et Jeffrey Epstein, voisin et ami de longue date.
Par ailleurs, les dossiers Epstein et les témoignages de très nombreuses victimes de réseaux pédocriminels montrent aujourd’hui comment les acteurs de la mondialisation utilisent la menace et le chantage comme clé d’accès aux plus hautes sphères de la société. A peu de choses près, il semble que tout le monde ait “un dossier” à la patte.
Ceci n’exclut ni les initiatives spontanées, ni les prises de position individuelles. La venue de Kennedy à Berlin ne faisait pas partie d’un script (l’auteur en a été l’initiatrice). Bien au contraire, elle a mis en difficulté les autorités allemandes. Et Trump semble tout à fait motivé et sincère dans son désir de rendre la prospérité et la santé aux américains ou même de rechercher les causes de l’autisme…
Mais peut-on réellement imaginer une gouvernance honnête qui ne soit pas aux mains de marionnettistes milliardaires? La solution passe-t-elle par une révolution ou par la non-participation?
A nous d’y réfléchir pour changer les règles du jeu et rester vigilants face aux puissants…
Sur le même thème NEXUS publiera un entretien avec Michaël Ballweg l’organisateur de la grande manifestation à Berlin. Ballweg a payé son initiative de 9 mois de prison préventive pour ‘suspicions de fraude’ (non confirmés).
Concernant l’avocat Reiner Fuellmich, dont on parle aussi dans l’émission nous vous conseillons aussi:
La persécution de Reiner Fuellmich, prisonnier politique
Manifestation à Genève pour la libération de Reiner Fuellmich
et un entretien exclusif avec Reiner Fuellmich à découvrir prochainement sur BAM.