« Deux-tiers des intox sur le Covid sont créés par douze personnes », titre « Le Matin Dimanche » du 2 janvier 2022. Et de baser son article d’une page entière sur des données du Center for Countering Digital Hâte (CCDH), une ONG anglo-saxonne « qui a fait de la désinformation en ligne son cheval de bataille ». Pourquoi pas. Le problème est de savoir si le censeur en question ne participe pas lui-même à l’intox qu’il dénonce. Et d’abord de quelle source parle-t-on? Le CCDH a été créé en 2018 par Ahmed Imran, une personne se présentant sur la toile comme « une autorité reconnue dans la dynamique sociale et psychologique des médias sociaux ». La réalité est plus prosaïque: cet ancien employé du trader Merrill Lynch a oeuvré en coulisses pour le ministre fantôme travailliste britannique Hilary Benn opposé au Brexit, si l’on en croit toujours son maigre CV diffusé sur le site de Cumberland Lodge , un think tank affilié à la nébuleuse d’influenceurs londonienne Chatham House. Quant à Wikipedia, le dictionnaire numérique ne lui consacre pas une ligne. La source du journal dominical est-elle crédible?