France: exclusion des soignants non-vax en passe d’être levée ?

Depuis peu, les ARS (Agences régionales de santé) écrivent aux professionnels de santé et «lèvent définitivement l’interdiction d’exercer». Cela se fait à petit à petit, de façon discrète, depuis l’avis de la Haute Autorité de santé (voir ci-dessous) exprimé le 20 février 2023: “L’obligation vaccinale contre la Covid-19 pourrait être levée pour tous les professionnels visés. Pour l’instant, cela ne concernerait que les professionnels libéraux. Mais c’est un début” estime Avocat Libre dans un tweet. Voici un exemple de lettre reçue par un libéral suspendu:

Vers la fin d’un long cauchemar?

D’après la synthèse de Thibaut Masco, Santé non censurée

Après bientôt deux ans d’obligation vaccinale, le personnel soignant en France pourrait enfin avoir le droit de choisir s’il souhaite ou non être vacciné, sans risquer de perdre son salaire (1).

C’est un débat qui a secoué la France toute entière durant la pandémie : la suspension de milliers de soignants non vaccinés (2).

Ayant, en leur âme et conscience, fait le choix tout à fait légal de ne pas être vaccinés, ceux-ci se sont vus suspendus de leur travail, sans salaire, pour une durée indéterminée (3).

Pour certains, la peur de perdre leur revenu, du jour au lendemain, les a “convaincus” de suivre les recommandations du gouvernement… Pour les autres, voilà bientôt deux ans que la situation est toujours délicate, les autorités maintenant leur exclusion des métiers de la santé.

…alors que le système de santé est en pleine pénurie

Et cela quand bien même le système médical est au fond du gouffre en raison de la pénurie de main-d’œuvre et que l’épidémie s’est sérieusement calmée.

En décembre 2022, l’Académie nationale de médecine déclarait encore aux médias que leur réintégration “restait une mauvaise option” et que “l’obligation vaccinale devait être maintenue” (4).

L’Académie invoquait notamment comme arguments (5) :

– Les dangers d’une telle réhabilitation pour la prévention des infections respiratoires.
Et cela en dépit des remarques de ses opposants, qui soulignaient les exemples d’autres pays européens n’ayant pas imposé de telles mesures drastiques à leur personnel soignant (et où tout s’était bien passé malgré tout).
De même que la diminution rapide de l’efficacité des vaccins, qui n’empêche donc pas la transmission du virus entre soignants et patients.

– La nocivité de cette réhabilitation “pour la crédibilité des politiques vaccinales”.
Ou comment ne pas vouloir admettre avoir eu tort…

– L’inutilité d’une réhabilitation pour résoudre la pénurie de soignants dans les hôpitaux et les Ehpad.

“Comprendre les brebis égarées…”

A défaut de réhabiliter ses “brebis égarées”, l’Académie conseillait plutôt d’essayer de comprendre les raisons de leur refus de vaccination et les causes du mécontentement général du personnel soignant pour “rétablir un lien de confiance réciproque entre les soignants et l’administration” (6)…

… avant “d’explorer toutes les voies qui peuvent permettre d’inciter les soignants aujourd’hui réticents à se faire vacciner, notamment en analysant le rôle des influences sociales et en mettant l’accent sur les aspects pratiques de la vaccination” (7).

Autrement dit: renouer le contact pour tenter d’imposer une nouvelle fois ses idées?

HAS: une liberté vaccinale à l’horizon

Deux mois plus tard, il semblerait que la Haute Autorité de Santé (HAS) souhaite apporter davantage de liberté au personnel soignant en matière de vaccination.
Une liberté vaccinale se profile à l’horizon pour le personnel soignant.

Car s’il est vrai que, de par leur fonction, les soignants sont davantage exposés aux maladies, ils n’en restent pas moins des êtres humains, qui devraient pouvoir choisir librement ce qu’ils souhaitent ou non pour leur santé.

Surtout lorsqu’il s’agit d’un nouveau type de vaccins dont les retombées sont encore inconnues. Et apparemment, la HAS commence à pencher dans ce sens également.

Actualiser les directives

Saisie par la direction générale de la Santé, elle a été chargée d’actualiser les directives concernant les recommandations et obligations vaccinales des professionnels du monde médical, dont le vaccin anti-Covid (8).

Et si elle n’a pas encore rendu de réponses définitives sur le sujet, elle a néanmoins annoncé lundi 20 février que “l’obligation vaccinale contre la Covid-19 pourrait être levée pour tous les professionnels visés”(9).

Cependant, elle “devrait toutefois rester fortement recommandée en particulier pour les professions pour lesquelles une recommandation de vaccination est actuellement en vigueur pour la grippe.”

Recommandations définitives attendues fin mars.

Celles-ci étant généralement suivies par le gouvernement, tout laisse à penser que les milliers de soignants suspendus pourront (enfin) retrouver leur emploi et venir prêter main forte à leurs collègues épuisés.

Reste à voir s’ils en auront encore l’envie…

Thibaut Masco, Santé Non Censurée