Ce film voulait «briser la loi du silence». Il a failli être bâillonné. Mais malgré tous les rejets, obstacles et censures, «Totalitarisme helvétique?!» a vu le jour et percé son chemin vers le public. Il est sorti en avant-première à l’auditorium Arditi à Genève le 17 janvier. En présence de 600 personnes, qui ont ensuite suivi un débat avec le réalisateur Daniel Künzi, l’anthropologue Jean-Dominique Michel, le Pr Christian Perronne, les Dr Astrid Stuckelberger et Pablo Buono, Chloé Frammery, assistante de production du film, Raphaël Rouiller d’Actions Suisse, et le fils du réalisateur.
Une répression qui semble disproportionnée
Le documentaire de 72 minutes dresse le bilan – à travers les témoignages de victimes – d’une répression qui apparaît disproportionnée, parfois brutale, souvent grotesque. Elle a frappé de nombreux opposants pacifiques aux mesures sanitaires suisses de 2020 à 2023. Rien qu’à Genève, 9000 personnes ont subi des procédures pénales: emprisonnement, arrestations, amendes, casier judiciaire.
Des personnes non masquées ont été tabassées. Ou ont perdu leur travail. Même un policier zurichois a été licencié séance tenante parce qu’il avait adhéré au mouvement de fonctionnaires soucieux des droits des citoyens, Wir für Euch (Nous pour Vous). Un mouvement dont les membres doivent cacher leur identité !
Un cinéaste estimé et primé qui se voit privé de tout soutien
Daniel Künzi a réalisé une vingtaine de films critiques sur des thèmes d’engagement social, dont certains ont été primés. Beaucoup ont été co-produits avec la Radio-Télévision suisse (RTS) et soutenus par l’Office fédéral de la culture. Mais pour Totalitarisme helvétique, toutes les portes se sont fermées.
Et les salles de cinéma, même celles qui proposent des films dérangeants, se sont presque toutes défilées.
Décidément, ce sujet déclenche l’hostilité et tue le débat. Ni le ministre de la santé Alain Berset, ni les responsables de la politique sanitaire n’ont voulu s’exprimer. Ils ont été remplacés par des marionnettes qui disparaissent dès qu’on leur pose une question.
«Si on ne donne qu’une seule opinion, c’est une dictature»
Des voix de haut niveau s’inquiètent, dans le documentaire, d’une dérive de notre démocratie: «Si on n’accepte pas la discussion et qu’on ne donne qu’une seule opinion, c’est une dictature, conclut la professeure de droit Suzette Sandoz, ex-parlementaire fédérale. «Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête des gens qui ont accepté cela?» se demande le journaliste Jacques Pilet, fondateur de nombreux médias.
Daniel Künzi enseigne par ailleurs au Cycle d’Orientation (élèves de 12 à 15 ans). Quand il demandait aux enfants combien le Covid avait tué de jeunes de moins de 20 ans, la réponse fusait : «Des milliers!» A la fin, il leur montrait les statistiques officielles: zéro ! A la suite de quoi, il a été réprimandé par son directeur. Or même ce dernier ignorait les chiffres publics !
Cet exemple en dit long sur l’information anxiogène et orientée des médias. Et aussi sur le refus de donner la parole aux avis divergents. Comme si le fait de s’interroger sur les décisions des autorités les disqualifiait d’emblée, relève J. Pilet.
L’étonnement de Christian Perronne
Lors du débat qui a suivi, Christian Perronne s’est d’abord montré étonné : vu de France, la Suisse apparaissait durant la crise Covid comme relativement libre et tolérante. Cependant pour lui, ce film relate les dérapages et injustices sans agressivité. Ce qui peut aider aujourd’hui les gens à ouvrir les yeux.
Le Dr Pablo Buono, qui avait été inquiété lorsqu’il soignait ses patients Covid avec l’ivermectine, est du même avis. Face aux pressions et aux «mensonges énormes», la méthode gagnante est : «Ne jamais perdre son calme». Etre vu comme porteur de paix donne plus de résultats que les revendications. Il souligne à quel point cette crise lui a occasionné une «progression spirituelle».
Diffusions annoncées (cette liste pourra être augmentée)
- MERCREDI 24 JANVIER – GENÈVE
Cinéma CDD – Rue des Charmilles 23 – 1203 Genève - VENDREDI 26 JANVIER – DELÉMONT
Cinéma La Grange – Rue des Granges 13 – 2800 Delémont
Puis projection le 3 février à 20h. - JEUDI 7 MARS – LAUSANNE
Zinema – Rue Maupas 4 – 1004 Lausanne - JEUDI 14 MARS – NEUCHÂTEL
Cinéma Minimum – Quai Philippe-Godet 20 – 2000 Neuchâtel
Ensuite programmation régulière. - JEUDI 21 MARS – FRIBOURG
Cinéma Corso – Boulevard de Pérolles 15 – 1700 Fribourg
Ensuite programmation régulière.
Bande-annonce du film :