Fake news. Les autorités de santé et les gouvernements, relayés par les médias grand public, accolent désormais cette étiquette à toute information divergente ou remise en question d’affirmations officielles. Les opposants aux mesures dites sanitaires considèrent pour leur part que ce sont les gouvernements et la presse qui, désormais, sont devenus les principaux producteurs de fake news.
Quant a-t-on commencé à exploiter cette étiquette ? L’événement fondateur identifiable est peut-être la réponse aux questionnements relatifs à l’origine, naturelle ou artificielle, du Sars-CoV-2 au printemps 2020.
Vingt-sept chercheurs de renom avaient alors publié une tribune dans la revue médicale The Lancet, cataloguant comme “conspirationniste” l’affirmation selon laquelle le nouveau coronavirus aurait pu s’échapper du laboratoire P4 de Wuhan. Ceci avait donné le “la” de la version “officielle” et du travail de dénonciation des fake news par les médias (subventionnés).
Confusion au sein de la population
Une année et demie plus tard, il apparaît non seulement que cette hypothèse est plausible, mais encore que 26 des 27 signataires en question ont des liens d’intérêts directs avec le laboratoire de Wuhan.
- Article du Telegraph “Revealed: How scientists who dismissed Wuhan lab theory are linked to Chinese researchers” (en anglais)
- Article de Marseille News “Covid : des scientifiques rejetant une fuite de laboratoire de Wuhan « contaminée politiquement » par des liens avec la Chine”
La question de la fiabilité des informations se pose donc plus que jamais, avec pour résultat une grande confusion dans la population : “Qui croire face à toutes ces affirmations contradictoires ?” ou encore “Je n’arrive pas à croire que les autorités nous mentiraient” sont des phrases que l’on entend souvent.
La presse joue-t-elle encore son rôle ?
Comme l’a souligné Jean-Dominique Michel (référent en santé publique de Covidhub) dans une présentation, le 30 septembre dernier, au Conseil scientifique indépendant (CSI), le “débunkage” ou fact-checking avait pour vocation, à l’origine, de vérifier les affirmations des autorités.
Or depuis 18 mois, le fact-checking est devenu presqu’exclusivement un instrument idéologique servant à dénigrer (à tort ou à raison) tout ce qui s’écarte de la narration officielle.
Au cours de sa présentation, l’anthropologue de la santé a rappelé les principes éthiques devant prévaloir en santé publique et relevé leurs nombreuses transgressions. Exemples à l’appui, il documente les dérives de propagande actuellement mises en œuvre par les autorités et les médias.
- Conférence en ligne de Jean-Dominique Michel : Éthique, manipulations et propagande au temps du Covid (début à la 41ème minute. Première présentation : Hélène Banoun : immunité naturelle vs immunité vaccinale)
France : une enquête sur la “harcélosphère”
France Soir vient de publier plusieurs articles d’investigation sur la “harcélosphère”, cet agglomérat d’acteurs professionnels ou privés, engagés activement dans des campagnes de dénigrement de certaines personnes, associations et institutions. Parmi leurs cibles de prédilection : le Pr Christian Perronne, l’IHU Méditerannée-Infection ou encore le collectif Réinfo-Covid.
- Article de France Soir : “La “harcelosphère” contre l’IHU-Méditerranée et le professeur Raoult : de l’obscène aux menaces”
- Article de France Soir : “La “harcelosphère” s’attaque aussi à RéInfo Covid”
En Suisse…
Les Amis de la Constitution (association citoyenne à l’origine de deux referendums contre la loi Covid et de différentes initiatives populaires) viennent de dénoncer pour leur part les propos tendancieux et même parfois fallacieux énoncés récemment par leur gouvernement : “Lors de sa conférence de presse du 27 septembre 2021 au sujet de la votation sur les modifications de la loi Covid 19, le Conseil fédéral a présenté au public des informations erronées, de la propagande et des propos alarmistes” avance ainsi l’association, donnant la liste détaillée des propos contestés.
Aux États-Unis…
Le Sénateur Johnson a pour sa part produit devant le Sénat une démonstration de l’opacité, selon lui volontaire, des données présentées par les autorités fédérales, servant à induire en erreur la population. “Ces informations si importantes que je partage ici avec vous, provenant des autorités de santé britanniques et israéliennes, nos compatriotes ne les ont jamais entendues. Elles me vaudront d’être attaqué, vilipendé et censuré. Elles seront supprimées sur les réseaux sociaux” dit-il en conclusion de son exposé.
Une “fabrication de l’ignorance” ?
Sauf à imaginer que les professionnels des agences de santé et les journalistes aient perdu tout leurs savoir-faire et leurs références éthiques en dix-huit-mois, il semble probable que nous nous trouvions face à ce processus décrit par les sociologues comme “la fabrication de l’ignorance”, dont un documentaire récemment diffusé sur Arte montre la logique et les procédés.
L’avantage des publications comme celles des Amis de la constitution, de RéinfoCovid ou de France Soir est donc de permettre à chacun de soumettre à un examen critique et contradictoire le discours officiel, aussi bien que celui des opposants.