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Les États-Unis recommandent les vaccins Covid à partir de l’âge de 6 mois

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La décision bénéfice aux producteurs de vaccins, mais les membres de la Commission vaccinale ne sont pas convaincus de son utilité.

Article de publié le 28 juin 2024 sur The Defender, Children’s Health Defense

Les conseillers des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont voté jeudi (27 juin) en faveur d’une nouvelle recommandation des vaccins Covid-19 en 2024 pour toutes les personnes âgées de 6 mois et plus. Cette décision a été prise en dépit des inquiétudes suscitées par les récents signaux de sécurité, de l’efficacité considérablement réduite au sein d’une population qui présente des niveaux d’immunité élevés, et de l’augmentation des coûts du vaccin.

L’ACIP (Advisory Committee on Immunization Practices, Comité consultatif sur les pratiques de vaccination) des CDC, a également recommandé à tous les enfants plus de 6 mois de se faire vacciner contre la grippe.

Des recommandations alignées sur la sortie de nouveaux vaccins

Le CDC a validé ces recommandations, qui prendront effet dès que les nouveaux vaccins de Moderna, Novavax et Pfizer seront disponibles, a indiqué l’agence.

Notre principale recommandation pour vous protéger, vous et vos proches, des maladies respiratoires est de vous faire vacciner”, a déclaré Mandy Cohen, directrice des CDC, dans un communiqué. “Planifiez dès maintenant pour vous et votre famille la mise à jour des vaccins contre la grippe et contre le virus Covid cet automne, avant la saison des virus respiratoires”.

Au début du mois, la Food and Drug Administration (FDA) a demandé aux fabricants de vaccins de mettre à jour les nouveaux vaccins Covid-19 afin de cibler la variante KP.2 si possible, au lieu de la lignée JN.1 – qui ne représenterait plus que 4,4% des cas – qu’elle avait cherché à cibler auparavant, a rapporté Reuters.

L’ACIP a recommandé les vaccins Covid-19 pour la plupart des Américains, tout en admettant qu’ils n’offrent qu’un faible renforcement de l’immunité, à peine quelques mois, et que la plupart des gens ont déjà acquis une immunité à la suite d’une infection ou de plusieurs doses de vaccin.

Manque de conviction

Après la présentation du groupe de travail Covid-19, le Dr Sarah Long, membre de la commission, a déclaré que l’exposé donnait l’impression qu’il ne s’agissait pas d’un excellent vaccin, sachant que les diapositives présentées semblaient plus optimistes que les données elles-mêmes.

Selon Mme Long, ces résultats semblent indiquer que le vaccin “n’a pas le type d’efficacité que nous aimerions voir si nous l’administrions à l’ensemble de la population”. Ou bien, selon elle, un plus grand nombre de personnes bénéficient d’une protection partielle en raison d’une immunité antérieure ou du vaccin.

Il est lui donc difficile de dire “si rajouter de plus en plus de vaccins aura une quelconque utilité”. Selon elle, il est frappant de constater que les hospitalisations liées au Covid-19 sont constantes dans le temps et non saisonnières, et ceci alors que l’efficacité des vaccins diminue en l’espace de quelques mois.

Karl Jablonowski, docteur en sciences, chercheur à Children’s Health Defense, a déclaré au Defender : “Cette stratégie de vaccination à courte durée d’action n’aurait de sens que si la maladie était saisonnière, c’est-à-dire si la population se faisait vacciner juste avant la saison de la maladie.”

Le Comité a examiné les données sur les événements indésirables survenus après la vaccination en 2023-2024, issues de l’analyse de la base de données sur la sécurité des vaccins du CDC. Celle-ci a révélé un signal de sécurité pour le syndrome de Guillain-Barré (SGB) associé au vaccin Pfizer chez les personnes âgées de 65 ans et plus.

Il y a également eu un signal d’AVC ischémique avec le vaccin Moderna pour les personnes âgées de 65 ans et plus et avec le vaccin Pfizer pour les personnes âgées de 50 à 64 ans.

Le Comité a estimé que le signal du SGB est “comparable à ce qui est considéré comme acceptable” et que des données supplémentaires seraient nécessaires pour confirmer si le signal d’AVC indique un réel problème de sécurité.

Dr Lakshmi Panagiotakopoulos, du CDC, a également indiqué dans sa présentation que la myocardite liée au vaccin, un risque connu, se résorbait rapidement.

Selon Jablonowski a déclaré que ce n’est pas exact :

L’étude la plus longue sur la myocardite induite par le vaccin montre qu’elle n’agit pas comme les autres formes de myocardite. Le tissu cicatriciel persiste beaucoup plus longtemps chez les personnes vaccinées, si longtemps que l’étude la plus longue sur les patients n’a pas duré assez longtemps que pour voir le tissu cicatriciel se résorber entièrement”.

Le public lassé des vaccins Covid

Shannon Stokley, PhD, a présenté des données montrant que la couverture des rappels récents du vaccin Covid-19 en mai 2024 était très faible : seulement 22,5% chez les adultes de 18 ans et plus, et 14,4% chez les enfants âgés de 6 mois à 17 ans.

Les membres du Comité ont fait part de leurs préoccupations face au fait que moins de prestataires recommandent les vaccins à leurs patients. M. Panagiotakopoulos a fait remarquer que le public se lasse des vaccins.

La lassitude face aux vaccins a été un thème récurrent de la réunion. Un membre du comité a même déclaré, lors de la discussion sur les vaccins anti-pneumococciques, que les gens commençaient à se sentir comme des “pelotes d’épingles”.

La présidente du Comité, le Dr Helen Talbot, a déclaré que certains prestataires ne recommandent plus les vaccins Covid-19 parce qu’ils craignent pour leur propre sécurité, lorsqu’ils les conseillent à des personnes qui n’en veulent pas.

“Les violences physiques et verbales sont de plus en plus fréquentes dans les hôpitaux et les établissements de soins ambulatoires”, a-t-elle déclaré. “Il s’agit d’un sujet très sensible pour de nombreuses personnes et certains de nos médecins peuvent ne pas le recommander en raison de préoccupations concernant leur sécurité et celle de leur personnel. Je pense que c’est quelque chose qui doit être quantifié et étudié”, a-t-elle déclaré.

Dr Camille Kotton a déclaré qu’il sera difficile de faire changer d’opinion les 40 à 50% d’Américains qui ont déjà déclaré qu’ils ne se feraient jamais vacciner contre le Covid-19.

Le Comité a également observé qu’il existe une différence significative entre les personnes assurées et les personnes non assurées qui se font vacciner. Tout au long de la réunion, les membres du comité se sont souvent inquiétés du coût des vaccins, tant pour les personnes que pour le système de santé publique.

Toujours plus de vaccins

Au cours des deux premiers jours de réunion, l’ACIP a également :
modifié les recommandations relatives aux vaccins contre le VRS pour les adultes, en réduisant le groupe d’âge recommandé aux adultes de 75 ans et plus.
• recommandé le nouveau vaccin pneumococcique conjugué 21-valent Capvaxive de Merck comme “option” pour les personnes âgées de 19 ans et plus. Ce médicament vient d’être approuvé par la FDA le 17 juin.
• recommandé deux types de vaccins antigrippaux – inactivé à haute dose et inactivé avec adjuvant – pour tous les transplantés d’organes solides âgés de 18 à 64 ans qui sont sous immunosuppresseurs, en plus des vaccins actuellement disponibles.
• abordé la question des vaccins contre le chikungunya pour les adolescents, qui seront à l’ordre du jour en octobre, et des vaccins contre la dengue, mais aucun vote n’a été proposé.
• fait le point sur la grippe aviaire aux États-Unis, affirmant qu’il ne s’agit pas actuellement d’une menace pour la santé publique, mais que le CDC surveille la situation.

Les recommandations ont été votées à l’unanimité, à l’exception d’Yvonne Moldonado, investigatrice principale à Stanford pour les vaccins pédiatriques Covid-19 et VRS de Pfizer et les essais de vaccins pour adultes contre la varicelle, qui s’est récusée de toutes les décisions en raison de son conflit d’intérêts.

Pour finir, le Comité a également discuté des vaccins contre le méningocoque, des vaccins maternels contre le VRS (et notamment des résultats de la surveillance de la sécurité) et des traitements pédiatriques à base d’anticorps monoclonaux contre le VRS. Il a aussi annoncé la formation d’un groupe de travail ACIP pour les vaccins contre le papillomavirus.

Les groupes de travail de l’ACIP sont chargés de la collecte, de l’analyse et de la préparation des informations en vue de leur présentation, de leur discussion, de leur délibération et de leur vote par l’ACIP.

Brenda Baletti, docteur en droit, est reporter principal pour The Defender. Elle a écrit et enseigné sur le capitalisme et la politique pendant 10 ans dans le cadre du programme d’écriture de l’université Duke. Elle est titulaire d’un doctorat en géographie humaine de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill et d’une maîtrise de l’université du Texas à Austin.