Le médecin vaudois Philippe Saegesser a été le témoin durant sa longue carrière de la marchandisation progressive de la médecine moderne, qui la détourne selon lui de ses principes fondateurs.
Ce constat détaillé d’un praticien expérimenté – qui avait avant 2020 une image positive de l’OMS – a été un moment fort de la manifestation du 27 mai 2023 à Genève, soutenue par une quarantaine d’organisations. Il s’exprimait devant une foule inquiète de la privatisation de cette organisation par de puissants lobbys.
Qui est le Dr Saegesser?
Philippe Saegesser s’est toujours voulu professionnellement très engagé, non seulement sur le terrain médical auprès des patients, mais également dans le domaine de la politique de la santé.
En tant que médecin-chef au sein d’hôpitaux et de membre du comité de la Société vaudoise de médecine pendant plusieurs décennies, il s’est trouvé souvent confronté à la difficulté de concilier les exigences de directives administratives, parfois hors-sol, avec des soins pragmatiques visant à soigner et sauver.
Il parle aussi de la déresponsabilisation à la nouvelle génération de médecins, à laquelle on demande d’appliquer des actes médicaux sans plus réfléchir au bien-fondé de ceux-ci.
En période Covid, il a défendu la liberté de prescrire des traitements précoces face à une administration sanitaire farouchement opposée à des remèdes bon marché et efficaces comme l’hydroxychloroquine et l’ivermectine. Il a été fortement attaqué par son propre milieu pour ses positions et est intervenu dans le documentaire suisse sorti début 2023 “Médecins suisses, que reste-t-il de la liberté thérapeutique?” de Daniel Rousseau.
La santé soumise au profit
Dans son discours du 27 mai 2023 à Genève lors de la manifestation contre les réformes en matière de santé mondiale, il parle de cette marchandisation progressive de la médecine, où les patients sont devenus des clients. “Plusieurs manquements récents” de l’OMS l’ont alerté.
Selon lui, le partenariat entre le secteur public et le secteur privé, présenté comme vertueux, masque en fait “une dérive vers une logique de profits dans un système soumis aux lois d’une économie de marché”, voulue par des donateurs privés de l’OMS qui influencent majoritairement son évolution.
Actuellement l’OMS occupe plus de 7000 collaborateurs et est financée à 80% par des organismes privés qui ont une grande influence sur la nature et les objectifs des projets menés par l’organisation.
Les citoyens sont les “dindons de la farce”
Les dépenses faramineuses accordées à la santé sous pression politique de ces lobbys sont au final réglées par l’argent des contribuables et l’augmentation des primes d’assurance maladie. Ce sont donc les citoyens qui sont contraints de “participer à la progression du chiffre d’affaires de l’industrie biomédicale et pharmaceutique”.
Du statut de patient, ce système de pensée nous a fait passer à celui de consommateur puis aujourd’hui à celui d’un simple “produit” que l’on traite comme du “bétail”.
“Le système ne vous sert plus, il se sert de vous pour maximiser le profit.” Dr Philippe Saegesser
Philippe Saegesser dénonce aussi en vrac «le saccage de l’éthique médicale et la violation des principes élémentaires du droit des patients, la nonchalance et l’arrogance des organes de surveillance à la fois juges et parties et bourrés de conflits d’intérêts, l’ingérence des organes de santé publique cantonaux au service de la censure et de la répression, l’absence de place pour un débat scientifique, l’intimidation et les pressions sur certains collègues.» Il s’inquiète de la stigmatisation des «réfractaires».
Réformes controversées de l’OMS
L’Organisation Mondiale de la Santé est actuellement en train de capitaliser sur la pandémie qui vient de se terminer “pour consolider son contrôle sur la santé mondiale”, poursuit le médecin. D’une part avec un traité sur les pandémies et d’autre part en modifiant le Règlement Sanitaire International (RSI).
Le traité sur la pandémie va beaucoup loin que la seule santé humaine car il met l’accent sur l’agenda «Une seule santé», qui englobe la santé des humains, des animaux et de l’environnement. “Dans le cadre de cet agenda, l’OMS aurait le pouvoir de prendre des décisions concernant l’alimentation, l’agriculture et l’élevage, la pollution et bien plus encore,” avertit Philippe Saegesser.
La fin de la souveraineté des pays
Le directeur général de l’OMS a récemment affirmé sur les réseaux sociaux que ce nouveau traité n’affecterait pas la souveraineté de chaque pays. Cependant, précise le médecin, c’est que parallèlement à l’Accord ou traité sur la pandémie, “certains des amendements au Règlement sanitaire international RSI de 2005 conféreraient une autorité sans précédent à l’OMS au point d’enlever la souveraineté des États”.
La fin des droits humains
Parmi les changements proposés les plus inquiétants pour le praticien vaudois figure “la suppression d’une clause obligeant l’OMS à tenir compte des droits humains d’un individu dans l’application du RSI”. L’OMS serait donc habilitée à émettre des exigences contraignantes pour les confinements, les masques, les quarantaines, les fermetures de frontières, les restrictions de voyage, les vaccinations obligatoires et d’autres mesures qu’elle juge appropriées.
“L’OMS est non seulement devenue une menace pour notre souveraineté mais aussi, telle qu’elle s’est construite aujourd’hui, une menace pour la santé mondiale.” Philippe Saegesser
L’intervention complète du Dr Philippe Saegesser en vidéo ainsi que la transcription de son discours se trouvent ci-dessous. Toutes les interventions de cette journée sont publiées sur YouTube.
Intégralité du discours du Dr Saegesser du 27 mai 2023 OMS/Genève
Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais mettre en perspective et en cohérence le traité OMS avec les changements que j’ai pu constater durant 30 ans d’activité médicale et d’engagement dans le domaine de la politique de la santé. Il y a trois ans, comme sans doute pour la majeure partie de la population encore aujourd’hui, je restais sur une représentation positive de l’OMS. Celle d’une organisation fondée par des hommes aux commandes des destinées de nations souveraines financées par des Etats membres soucieux de promouvoir la santé.
La crise Covid, le profil des donateurs actuels et plusieurs manquements récents de cette organisation m’ont fait radicalement changer ma vision. Durant ces 20 dernières années, la marchandisation progressive de la médecine a été un grand défi pour les systèmes de santé, celui de continuer à prendre appui sur des principes éthiques tout en s’intégrant à des enjeux commerciaux toujours plus envahissants.
Autorités politiques soumises aux intérêts privés
Ce qui était décrit comme un partenariat vertueux entre le secteur public et le secteur privé masquait en fait une dérive vers une logique de profits dans un système soumis aux lois d’une économie de marché. De patients nous sommes devenus clients. La crise a renforcé cette évolution. Les relations entre décideurs politiques et puissants acteurs économiques de la santé a consacré, dans les faits, une relation de subordination des autorités politiques aux intérêts des grandes entreprises.
Le partenariat privé public ou PPP si souvent loué et porté par le slogan publicitaire d’une opération « Win-Win » était en fait un jeu de dupes dont la population assumerait les frais, au propre comme au figuré.
Bénéfices des pharmas financés par nos impôts
Les conflits d’intérêts pudiquement présentés comme des liens d’intérêts aboutissant au final à l’asservissement du monde politique pour une maximisation du profit d’entreprises présentées comme nécessaires à la prospérité de la nation. Les dindons de cette farce c’est nous, qui participons à la progression du chiffre d’affaires de l’industrie biomédicale et pharmaceutique.
Nos impôts et nos primes d’assurance maladie comblant les déficits grandissants du secteur public tout en alimentant le business florissant qu’est devenu la santé. Ceci est particulièrement vrai s’agissant des injections à ARNm, sujettes à de nombreux effets secondaires, commandées en excès et sans garantie, qui ont permis d’engranger des bénéfices démesurés aux fabriquants, et qui vont contribuer à la prochaine hausse annoncée de nos primes d’assurance.
Crise sanitaire surestimée et surmédiatisée
Prenez conscience que cette «crise sanitaire» surestimée et surmédiatisée, gérée par la peur, est le coup d’envoi d’une révolution radicale du système de santé. Celle où le pouvoir décisionnel des entreprises supplante celui de nos « dirigeants » politiques. Au prétexte de la nécessité, nos autorités politiques ont donc verrouillé l’espace avec une loi d’urgence au contenu liberticide contraire à la lettre et à l’esprit de notre Constitution.
Cette logique a entraîné le saccage de l’éthique médicale et la violation des principes élémentaires du droit des patients, la nonchalance et l’arrogance des organes de surveillance à la fois juges et parties et bourrés de conflits d’intérêts, l’ingérence des organes de santé publiques cantonaux au service de la censure et de la répression, l’absence de place pour un débat scientifique.
Intimidation et stigmatisation
L’intimidation et les pressions sur certains collègues, la censure et la stigmatisation de «réfractaires » taxés d’antivax ou de complotistes et l’instauration de cette honte que représente le Pass sanitaire sans aucune validité autre que celle de vous étiqueter comme du bétail, pour en prendre conscience. A l’heure de voter une nouvelle fois le 18 juin prochain vous devez vous en souvenir.
Dans le nouveau modèle économique de santé, le fond de commerce est inépuisable et le business plan est parfait. Vous n’êtes plus désormais l’inévitable consommateur de soins mais devenez également le produit. Le système ne vous sert plus, il se sert de vous pour maximiser le profit.
Une crise qui n’est pas que sanitaire
C’est ce modèle que le traité avec l’OMS mettra en place s’il est ratifié. L’enchaînement des crises qui se succèdent et/ou se profilent – militaire, économique, climatique, énergétique, agroalimentaire – fait prendre conscience que la crise n’est pas que sanitaire. Elle est systémique. Le lien entre tous ces éléments, c’est la prise de pouvoir d’une alliance de décideurs politiques avec les grands complexes technologiques et industriels (Big pharma, complexe militaro-industriel, agroalimentaire, géants d’internet).
Les méthodes pour y parvenir ont pour noms : corruption, trafic d’influence et fraude sur fond de propagande de médias sous influence ou carrément aux ordres. « On ne mord pas la main qui nous nourrit» : tel est le principe sur lequel se déclinent toutes les formes de corruption, des plus grossières aux plus sournoises, basées sur la perte de votre liberté, de votre indépendance et de votre souveraineté et qui englobent selon l’étymologie du terme « les mécanismes visant à briser, détériorer physiquement ou moralement ». La marchandisation de la santé comme la financiarisation de l’économie ont accouché de monstres incontrôlables pervers et destructeurs.
Financée (et orientée) à 80% par des fonds privés
Aujourd’hui l’OMS comprend plus de 7000 collaborateurs. Elle est financée actuellement à 80% par des organismes privés et réalise ce que ses bailleurs de fonds attendent de l’organisation. C’est dans ce contexte que cette agence onusienne cherche à consolider son contrôle sur la santé mondiale avec son traité sur les pandémies tout en modifiant le Règlement Sanitaire International (RSI). Le traité accorderait à l’OMS un pouvoir bien plus important que les réponses à une quelconque pandémie.
Il met l’accent sur l’agenda «Une seule santé», qui combine la santé humaine, la santé animale et les préoccupations environnementales en un seul. Dans le cadre de cet agenda, l’OMS aurait le pouvoir de prendre des décisions concernant l’alimentation, l’agriculture et l’élevage, la pollution de l’environnement et bien plus encore. Plusieurs démarches actuelles confirment cette approche qui offre à l’OMS d’intervenir largement avec l’alibi de protéger la santé. D’autres actions illustrent l’ingérence de l’OMS dans notre quotidien et dans l’éducation.
Par exemple: le rapport de l’OMS de 68 pages relayé par l’UNESCO «Les standards de l’éducation sexuelle en Europe», qui préconise activement une éducation aux jeunes enfants sur le plaisir sexuel dès le plus jeune un âge, au prétexte que la sexualité est présente dès la naissance, pendant que dans le même temps est promu le concept que l’identité de genre n’est pas inné mais se construit.
Pas de menace pour la souveraineté des pays?
Vous savez peut-être que le directeur général de l’OMS a récemment affirmé sur les réseaux sociaux que ce nouveau traité n’affecterait pas la souveraineté de chaque pays.
Cependant, ce qu’on ne vous dit pas, c’est que parallèlement à l’Accord ou traité sur la pandémie, des amendements au Règlement sanitaire international RSI (2005) ont été proposés et sont en cours de négociation. Certains de ces amendements conféreraient une autorité sans précédent à l’OMS au point d’enlever la souveraineté des États.
Habilitée à dicter des mesures contraignantes
Parmi les changements proposés les plus inquiétants figure la suppression d’une clause obligeant l’OMS à tenir compte des droits humains d’un individu dans l’application du RSI. L’OMS serait donc habilitée à émettre des exigences contraignantes pour les confinements, les masques, les quarantaines, les fermetures de frontières, les restrictions de voyage, les vaccinations obligatoires et d’autres mesures qu’elle juge appropriées. Ces deux instruments complémentaires de droit international sont actuellement en cours de négociation.
Regardant de plus prêt la définition de la santé selon l’OMS, qui la décrit comme un état complet de bien-être physique, mental et social, on ne peut que déplorer l’absence du mot spirituel, qualité dont semble dépourvue cette organisation devenu tentaculaire, déshumanisée et hégémonique. La chaise cassée de la place des Nations où nous nous trouvons représente le symbole du juste combat contre ces armes obscènes que sont les mines anti-personnelles. Aujourd’hui elle est selon moi le symbole d’une autre rupture, celle de la confiance qui normalement se donne, mais qui ne peut se prendre. La menace est très grande.
Il ne s’agit pas de donner un pouvoir à l’OMS pour tenter de répondre au défi de la santé dans le monde mais de lui accorder les pleins pouvoirs pour l’implémentation d’un totalitarisme sanitaire mondialisé défini par des régies et fondé ni par le droit ni par nos valeurs et encore moins par l’éthique. L’OMS est non seulement devenue une menace pour notre souveraineté mais aussi, telle qu’elle s’est construite aujourd’hui, une menace pour la santé mondiale.