Diffamation: plongée au coeur de la lutte contre l’antisémitisme

Frappé par la mention permanente de l’antisémitisme dans les médias nationaux, un jeune israélien, Yoav Shamir, décide d’explorer cette notion d’antisémitisme. De quoi parle-t-on vraiment? Quels sont les faits rapportés? Quel est le rôle des associations comme l’ADL, la Ligue anti-diffamation, qui est devenue un lobby important en matière de politique nationale et internationale israélo-américaine? Son reportage suit aussi de jeunes adolescents en voyage de classe à Auschwitz et interroge la manière dont la mémoire du génocide juif est transmise. Consignes de sécurité permanentes, couvre-feu, jeux de rôles pour « revivre l’horreur », l’importance d’honorer la mémoire des victimes exige-t-elle de transmettre une lourde empreinte d’angoisse, de colère et de soif de vengeance aux jeunes générations?

Ce documentaire de 2009 est intéressant à plus d’un titre, il aborde aussi le rôle joué par de telles associations dans la défense du sionisme et de l’Etat israélien, en particulier sur la politique palestinienne. Mais on est également surpris de voir le lobby exercer son influence en Ukraine ou au Vatican. Aux dirigeants ukrainiens, on recommande ainsi de ne pas faire usage du mot « génocide » en ce qui concerne la grande famine « Holodomor » provoquée par les Russes en 1933, ce mot est « chasse gardée ».

15 ans plus tard, la situation s’est lourdement aggravée. À titre d’exemple de la monopolisation de la mémoire de l’holocauste, en 2022 Vera Sharav, une juive qui a passé 3 années de son enfance dans un camp de concentration et qui a osé faire un parallèle entre les politiques autoritaires de la pandémie et la montée du nazisme, avait été accusée de porter atteinte à la mémoire de la Shoah par le Forum juif, une association de lutte contre l’antisémitisme en Allemagne. Il lui a même été interdit de s’exprimer en public et une plainte pénale a été introduite à son encontre. Sharav nous a ensuite expliqué que certains journaux et associations qui l’ont attaquée en Allemagne étaient en partie financés par des descendants de milliardaires nazis. En parallèle à cela, le fait de lancer la campagne de vaccination Covid lors de la fête d’Hannukah en rappelant qu’Albert Bourla, le CEO de Pfizer, est un descendant de la Shoah, n’a pas été dénoncé comme une tentative d’instrumentalisation, mais au contraire largement soutenu par les diverses associations sur la mémoire juive.

Enfin, il est désormais limpide que la censure de toute critique envers le gouvernement israélien actuel dans les médias, ou même dans les universités américaines, est l’exemple ultime de l’utilisation de la notion d’antisémitisme comme une véritable arme psychologique et politique.

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