Depuis septembre 2021, de multiples corps de métiers se retrouvent au ban de la société parce qu’ils ont choisi d’appliquer un élémentaire principe de précaution face à ce qu’ils considèrent comme une injection expérimentale élaborée à la hâte.
Au moment où le collectif Les Essentiels lance un appel pour les aider à survivre, l’obligation vaccinale et le pass sanitaire les concernant ont été validés le 29 décembre 2022 par le Conseil d’Etat.
Le Dr Louis Fouché raconte la détresse des soignants et autres professionnels suspendus qui se retrouvent sans aucune source de revenus depuis le 15 septembre 2021, dans l’interview d’Éric Morillot « Les Incorrectibles ».
130’000 professionnels suspendus
Il rappelle que le Syndicat Liberté Santé a été créé pour aider les professionnels suspendus au niveau psychologique, juridique, financier (via une cagnotte solidaire), pour faciliter la réintégration à leur poste ou les guider dans une transition voire réorientation professionnelle.
Michèle Rivasi, députée européenne EELV a récemment parlé de 130’000 professionnels suspendus. Elle base ces chiffres sur les données des ARS et des hôpitaux.
Le suicide d’une soignante, mère de deux enfants
Karine C., une soignante suspendue, mère de 2 enfants de 7 et 3 ans, s’est suicidée en novembre 2022. Elle n’est hélas pas la seule. Afin de faire cesser ces drames, Jean-Louis, fondateur du collectif “Les Essentiels”, composé de photographes bénévoles qui dressent le portrait de ces professionnels pour les réhabiliter dans leur dignité et les faire connaître, appelle la population à leur venir en aide.
Il raconte, dans une interview de France Soir, l’histoire d’une mère qui ne peut pas bénéficier d’un logement social (pour accueillir ses fils que le père bat), parce qu’elle a eu des loyers impayés depuis sa suspension.
Il ne reste que la solidarité populaire
Quand l’administration n’est plus en mesure d’assurer la sécurité des citoyens, il ne reste plus que la solidarité populaire pour aider les plus fragiles à faire face aux multiples défis qu’ils rencontrent. Tous n’ont pas la chance d’avoir une famille ou des amis soutenants, d’autant plus après toutes les tensions générées par cette crise au niveau des relations.
La loi du 5 août 2021 ne concerne pas que les personnels soignants, mais tous les agents qui exercent dans un établissement de santé, les pompiers, ambulanciers, psychologues, kinés, médecins, dentistes, éducateurs spécialisés, secrétaires, étudiants en médecine, etc. La France est le seul pays d’Europe à ne pas avoir réintégré ses soignants non-vaccinés.
Convoqués par la police
Comme si cette lourde sanction ne suffisait pas, certains soignants suspendus ont été convoqués par la police. L’avocat David Guyon, qui représente plus de deux cent cinquante d’entre eux, en a révélé les raisons : ils sont soupçonnés d’avoir accepté un autre travail alors que leur statut d’agent de la fonction publique ne les y autorise pas.
Les débats font rage à l’Assemblée Nationale. Sylviane Noël, une sénatrice de Haute-Savoie qui défend la réintégration des soignants suspendus depuis plus d’un an, a participé au Doctothon rebaptisé Dosumani (une dose d’humanité) du 9 & 10 décembre 2022. Elle a rappelé qu’il n’y a plus aucune justification scientifique et sanitaire au fait de ne pas réintégrer les professionnels suspendus depuis que l’on sait que les vaccins covid n’empêchent pas la contamination.
Mobilisation d’élus haut-savoyards
L’hebdomadaire Le Messager du 27 décembre 2022 titre : Haute-Savoie : le coup de gueule des élus locaux pour la réintégration des personnels non vaccinés. Sylviane Noël s’y exprime, ainsi qu’une dizaine de maires en soutien aux professionnels suspendus (voir liste en bas de page).
Elle précise: «Il y a une catégorie de personnel dont on ne parle jamais, c’est celle de ceux qui sont interdits d’exercice, c’est-à-dire les libéraux : les kinés, les sages-femmes, les médecins généralistes, ceux qui n’ont pas le statut de fonctionnaire. Ils ne sont pas suspendus, ils sont interdits d’exercice.
Certains syndicats parlent de 15 à 20’000 soignants sur le territoire national qui seraient dans ce cas. Un médecin généraliste interdit d’exercice laisse potentiellement une patientèle de 600 à 800 personnes sur le carreau. Des gens qui se retrouvent du jour au lendemain sans médecins, sans solutions, et qu’on va retrouver aux urgences».
“On punit aussi la population”
Sabrina Ancel, maire de Saint-Jean-de-Tholome, ajoute: «Il faudrait se demander qui est-ce qu’on punit le plus ? Est-ce que c’est les soignants qu’on a suspendus ou est-ce que c’est la population ? La population qui n’a plus de médecin, et qui en a besoin ! On a des villages entiers dans des zones rurales qui se retrouvent sans médecins. Il y a des gens très malades qui ont besoin de suivis médicaux et du jour au lendemain, ils n’ont plus de suivi, ils ne peuvent même plus avoir une ordonnance pour avoir leur traitement. Ces gens-là n’ont rien demandé, on se retrouve dans une situation de mise en danger de certaines personnes. C’est un vrai problème».
Anne Duperey, actrice, a été une des rares artistes connues à oser prendre publiquement position. Elle a exprimé un coup de gueule au ministre de la santé François Braun et au gouvernement sur la chaîne TV C8, dans l’émission « Chez Jordan ».
Une lueur d’espoir
Le 16 juin 2022, indique France Soir, Me Tarek Koraïtem, avocat au barreau de Versailles a obtenu la réintégration immédiate d’une infirmière sophrologue « avec effet rétroactif et versement des arriérés de salaires ». Cette décision du tribunal devrait faire jurisprudence.
Projections d’un film: les dates
Le 10 décembre 2022, jour de mobilisations dans plusieurs villes françaises pour témoigner des effets secondaires graves des injections covid, l’anthropologue de la santé Jean-Dominique Michel a également adressé un réquisitoire en vidéo au gouvernement français, et publié cet article une semaine plus tard : « Des suspendus, des (in)humains et des chiens… ».
Un documentaire leur est consacré : « Suspendus… des soignants entre 2 mondes ». Des projections sont organisées partout en France, les dates sont annoncées sur le site https://soignants-suspendus.fr/
De nouvelles propositions de lois vont être déposées et soutenues par différents partis en 2023, qui peinent à faire front pour cette cause, sans compter que le gouvernement a fait obstruction lors du dernier vote.
Pour soutenir les soignants suspendus
Cette position semble d’autant plus incompréhensible, vu l’explosion du nombre de décès et d’effets indésirables graves dans les pays les plus vaccinés. Des effets aujourd’hui dénoncés par un nombre grandissant de professionnels médicaux, de pompes funèbres et d’assurances. En attendant que le vent tourne, voici les liens des cagnottes pour leur venir en aide :
Syndicat Liberté Santé : https://www.syndicat-liberte-sante.com/don/
Collectif Les Essentiels : https://lesessentiels.org/faire-un-don/
Voir aussi
- Soignants suspendus: un an de suspension sans salaire depuis le 15 septembre 2021
- Soignants suspendus : pourquoi le gouvernement les laisse crever ?
- Affaire des convocations de soignants suspendus par la police: l’analyse de Me Guyon | FranceSoir
Les élus qui ont pris position
Sylviane Noël, sénatrice de Haute-Savoie
Charlotte Boettner, maire de Villy-le-Pelloux
Xavier Brand, maire de Vovray-en-Bornes
Boris Avouac, maire de Saint-Laurent
Luc Patois, maire de Marcellaz
Sabrina Ancel, maire de Saint-Jean-de-Tholome
Antoine Valentin, maire de Saint-Jeoire
Sylvie Andres, maire de La Rivière-Enverse
Pierre Chautemps, maire de Burdignin
Laurent Perthuiset, maire de Meillerie