«Nous devons accepter les harcèlements résultant des mesures sanitaires – c’est pour notre bien!»
Dans notre vidéo, la psychologue et philosophe Ariane Bilheran tente d’expliquer cette énigme historique: comment tant de «gens bien» peuvent-ils basculer dans la déviance, en adhérant à la maltraitance (voire en y collaborant) infligée aux populations par des régimes autoritaires?
Interrogée par l’anthropologue Jean-Dominique Michel, cette experte internationale de la Psychopathologie du totalitarisme (ouvrage à paraître en septembre 2023 aux éditions Trédaniel) relève que Hannah Arendt elle-même, grande spécialiste des idéologies fascistes, n’a pas répondu à cette question.
Un système parano
Pour Ariane Bilheran, on a affaire hier comme aujourd’hui à une maladie de civilisation, Elle démontre que le totalitarisme est un système paranoïaque dans lequel les pathologies perverses, sadiques, transgressives et psychopathes sont au pouvoir. Pas seulement au niveau politique, mais dans l’ensemble des relations humaines.
Ainsi, le système totalitaire s’attaque à des valeurs cardinales : la différenciation des sexes (avec la flambée de l’idéologie transgenre), l’interdiction du meurtre (avec des campagnes de harcèlement et de diffamation qui «tuent» la réputation des esprits dissidents) et l’interdiction de l’inceste.
Attaques aussi contre l’enfance
Cela se traduit par l’explosion de la pédocriminalité parmi les élites (voir son ouvrage L’Imposture des droits sexuels, 2017). Et d’une manière générale par des attaques contre l’innocence de l’enfance, avec par exemple la diffusion actuelle des programmes de l’OMS pour les droit sexuels des enfants – qui tendent à légitimer la pédophilie.
La perversion qui s’installe au pouvoir fonctionne avec l’inversion accusatoire, affirme Ariane Bilheran : ce sont les sains d’esprit qui sont taxés de psychopathes. Le harcèlement des dissidents est ainsi justifié comme une légitime défense de la société.
Le système pousse une série de gens à devenir pervers à leur tour en rejetant ces «déviants». Ce qui, analyse la docteure en psychopathologie, est en fait pour eux une protection pour ne pas devenir fous. Ne pas vouloir savoir – les faits révélés par les critiques du système – évite l’angoisse de regarder en face ce qui nous arrive.
Les nazis n’ont pas disparu
Contrairement à d’autres observateurs, comme le professeur Matthias Desmet spécialiste de la psychologie de masse («Tout délire totalitaire a pour vocation de s’auto-détruire»), Ariane Bilheran ne se montre guère optimiste sur la possibilité de sortir prochainement de la «transe hypnotique» dans laquelle nous sommes plongés.
Son livre L’Internationale nazie (2022) retrace comment, après 1945, de hauts dignitaires hitlériens, acquittés ou exfiltrés, se sont retrouvés à des postes clés aux Etats-Unis, en Europe, à l’ONU, à l’OTAN. Leurs héritiers reprennent les méthodes du IIIe Reich pour imposer un contrôle numérique et transhumaniste. Non plus seulement en Allemagne, mais au niveau mondial.
Néanmoins Ariane Bilheran comme Jean-Dominique Michel esquissent des moyens de se protéger individuellement et psychiquement face à l’évolution totalitaire qu’ils décrivent dans cette vidéo.