À l’issue d’une bataille judiciaire longue de deux ans, le magazine allemand Multipolar a obtenu que l’Institut Robert Koch (RKI), l’agence allemande de santé publique, soit contraint de publier les procès-verbaux confidentiels des réunions sur le Covid.
Ces documents, publiés la semaine dernière, prouvent que les décideurs avaient été informés dès le début que le Covid était moins dangereux qu’une épidémie de grippe. Ils savaient aussi que la plupart des mesures seraient au mieux inutiles, voire nuisibles. Il en va de même pour les injections, dont ils ont d’emblée su qu’elles étaient au mieux inefficaces. Et finalement, on apprend que toutes les mesures de contrainte ont été ordonnées par les politiciens et les militaires, sans aucun débat scientifique, et contre des avis d’experts.
Responsables politiques choqués
Contrairement à d’autres fuites et révélations allemandes passées, celles-ci ne passent pas inaperçues. La nouvelle a été traitée par presque tous les médias allemands et a forcé les responsables politiques à prendre position.
La publication de ces documents est en effet en train de provoquer une onde de choc en Allemagne et a même conduit des partis de gauche, comme les Verts, à demander un réexamen complet de la politique Covid. D’autres partis, comme l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), vont jusqu’à réclamer une commission formelle d’enquête.
«Le public a le droit de savoir ce qui s’est réellement passé à l’époque», a déclaré le porte-parole du groupe parlementaire AfD en matière de politique de santé, Martin Sichert, à propos des caviardages encore présents dans le rapport. Il a lancé un appel aux autres groupes parlementaires : «Jetez un œil aux protocoles de l’équipe de crise du RKI et créez avec nous une commission d’enquête sur les coronavirus.»
Le vice-président du Bundestag, Wolfgang Kubicki, a quant à lui déclaré aux médias allemands: «les protocoles de l’équipe de crise du RKI, dont certains ont été rendus publics, soulèvent des doutes considérables sur la question de savoir si les mesures politiques prises pour faire face à la pandémie l’ont été sur une base scientifique.»
Même le FDP, qui fait partie de la coalition au pouvoir, réclame désormais une enquête approfondie. Le vice-président du FDP, Wolfgang Kubicki, a annoncé qu’il «veillerait à ce que l’ensemble des bases décisionnelles à ce stade soient rendues publiques». Il a également déclaré qu’il devenait de plus en plus clair «que l’Institut Robert Koch pour la politique de santé servait de façade scientifique à l’ancien ministre Jens Spahn, et probablement aussi à Karl Lauterbach (ndlr: ministre fédéral de la Santé socialiste).»
Ministre sur la défensive
Karl Lauterbach (SPD) a réagi avec véhémence aux conclusions du rapport. En tant que ministre fédéral de la Santé pendant la plus grande partie de la crise, il a souvent été désigné comme le responsable principal des mesures de contrainte.
«Un éclaircissement c’est bien, mais nous ne devons pas permettre que des théories du complot surgissent sur les réseaux sociaux à travers l’ingérence de gouvernements étrangers», a-t-il écrit sur Twitter. L’allusion à des “gouvernements étrangers” n’est pas totalement expliquée, mais dans le passé récent les responsables politiques allemands ont accusé ainsi la Russie.
Lauterbach rejette l’idée de former une commission d’enquête, et affirme que cela ne profiterait qu’à «un petit groupe de politiciens, mais aussi à des personnes qui représentent peut-être des idées radicales dans d’autres domaines». Il affirme qu’ils utiliseraient les résultats «pour faire de la politique contre l’État.»
Certains Verts ont également eu recours à des allégations “d’influence étrangère” après la publication des procès-verbaux du RKI. Le politicien vert de la santé Janosch Dahmen, l’un des partisans les plus agressifs des politiques extrêmes liées au Covid-19, a déclaré : «Il me semble que la propagation virulente de telles rumeurs mensongères est également le résultat de l’influence des services de renseignement étrangers sur notre société, dans le contexte de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, pour diviser davantage et rendre la politique incapable d’agir.»
Documents édifiants malgré la censure
De nombreuses voix s’élèvent désormais en Allemagne pour demander la publication des portions caviardées du rapport. En effet, plus d’un millier de passages sont encore expurgés, ce qui représente un tiers du texte total des notes de réunion de la “cellule de crise” prises entre février 2020 et avril 2021. En particulier, des pages entières sur les vaccins n’ont pas encore été mises à disposition du public.
Malgré la censure partielle, les documents restent édifiants. Ils démontrent par exemple clairement que le changement, proclamé le 17 mars 2020, d’une classification de risque “modéré” à “élevé” n’était basé sur l’expertise d’aucun scientifique. Au contraire, le changement a fait suite aux instructions directes d’un “acteur politique”, dont le nom dans le rapport est dissimulé. C’est cette révélation qui fait titrer à l’Agence de presse autrichienne (OTS) que «les protocoles RKI montrent que les mesures liées au coronavirus étaient une mise en scène sans preuve de la part des politiques et de l’armée.»
Le rapport révèle de surcroît que les mesures de contrainte (confinements, masques, etc.) feraient en réalité plus de mal qu’autre chose, et que cela était déjà bien connu. Concernant les vaccins, il en va de même: dès le 8 février 2021 les autorités sanitaires allemandes savaient que les vaccins ne prévenaient ni l’infection ni la transmission, et savaient aussi qu’ils ne protégeaient pas contre les symptômes graves. Les propos de l’agence de presse autrichienne ne présentent aucune ambiguïté:
Il est documenté depuis le 8 février 2021 que les décideurs étaient pleinement informés que la vaccination ne protège pas contre l’infection. Cependant, on pensait que cela pourrait éviter de graves complications – ce qui s’est finalement avéré être une fausse hypothèse. Ceci est pertinent car les messages véhiculés par les politiciens et les médias à l’époque étaient complètement différents : on disait aux gens que la vaccination les protégerait et protégerait les autres – un mensonge contre leur meilleur jugement.
D’autres documents prouvent qu’il n’y avait aucune justification technique pour accorder des privilèges aux personnes testées par rapport aux personnes non testées. De même, rien ne justifie de donner la préférence aux personnes vaccinées. Parce que tous ces groupes pourraient très bien être infectés et transmettre la maladie.
Le rapport révèle aussi que le “pass vaccinal”, au moins en Allemagne, devait servir à «permettre d’enregistrer les effets de la vaccination, les effets à long terme, etc., et non pas pour servir de base à des catégories et à des privilèges.»
Concernant les effets indésirables des injections, l’OTS note aussi que «les protocoles RKI contiennent beaucoup de détails – mais que ceux-ci restent pour l’instant cachés, de nombreuses pages pertinentes étant masquées.»
Succession de révélations accablantes
Ces révélations ne sont pas les premières en Europe; elles font notamment écho aux “lockdown files” anglais et aux fuites d’emails en Italie. A ce stade, il est trop tôt pour connaître les répercussions politiques qu’elles auront.
On peut noter malgré tout que lors de l’exercice “Scénario de Pandémie SPARS”, organisé en 2017 par le “Johns Hopkins Center for Health Security” et dont l’objectif affiché était de simuler une pandémie de coronavirus, le rapport final contient cette prédiction (pages 73-75):
Le groupe [de conseillers en communication de risque] a vigoureusement débattu de la question de savoir s’il était approprié que le président reconnaisse le sacrifice que les personnes vaccinées avaient fait pour la communauté ou qu’il les console dans leur douleur.
Au fur et à mesure que la pandémie diminuait, plusieurs politiciens influents et représentants d’agences se sont retrouvés sous le feu des critiques pour avoir fait du sensationnalisme sur la gravité de l’événement dans le but d’en tirer un bénéfice politique.
Les détracteurs [du président] au sein du parti républicain ont saisi l’occasion pour dénigrer publiquement le président et la réponse de son administration à la pandémie […]. Un vaste mouvement sur les médias sociaux, mené principalement par des parents d’enfants affectés [par le vaccin] qui s’expriment ouvertement, associé à une méfiance généralisée à l’égard de “big pharma”, a étayé l’idée que le développement des vaccins n’était pas nécessaire et qu’il était le fait de quelques individus à la recherche de profits.
Des théories du complot ont également proliféré sur les médias sociaux, suggérant que le virus avait été créé à dessein et introduit dans la population par des sociétés pharmaceutiques ou qu’il s’était échappé d’un laboratoire gouvernemental testant secrètement des armes biologiques.
De nombreuses questions restent donc en suspens: pourquoi ce genre de révélations accablantes se succèdent-elles désormais? Comment l’exercice SPARS a-t-il fait pour le prévoir? Et surtout, quel sera le point d’inflexion de ce scénario? L’avenir nous le dira certainement.