Le régime nord-coréen, qui laisse son peuple mourir de faim tout en développant des armes nucléaires, a été récompensé par un poste de premier plan au sein de l’Organisation mondiale de la santé. C’est ce que dénonce à Genève l’ONG UN-Watch.
L’Assemblée mondiale de la santé, rassemblement annuel des États membres de l’OMS, qui s’est terminée le 30 mai, a élu la Corée du Nord au Conseil exécutif de l’OMS, en compagnie de neuf autres pays dont la Suisse.
«Cela signifie que l’un des régimes les plus horribles du monde fait désormais partie d’un groupe qui établit et applique les règles de la gouvernance mondiale des soins de santé. C’est un épisode absurde pour une agence clé de l’ONU qui a un grand besoin de se repenser et de se réformer», a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif d’UN Watch.
UN Watch est un groupe non gouvernemental indépendant de défense des droits humains à Genève (ndlr. Cette ONG défend souvent des positions favorables à Israël et aux Etats-Unis).
Une élection très confortable
La Corée du Nord a été largement élue dans une liste avec les autres candidats au scrutin secret: 123 nations votant oui, 13 abstentions et 6 bulletins nuls ; 35 pays étaient absents. Normalement, les élections se font par consensus, mais comme la Russie contestait la nomination de l’Ukraine, un vote a été organisé.
«Le bon signal de l’ONU au régime nord-coréen serait un renvoi à la Cour pénale internationale et un appel à enquêter et à poursuivre les crimes odieux contre l’humanité de Kim Jon Un – et non une élection à une organisation qui établit les normes de la santé mondiale», ajoute Neuer.
«Le pire message possible à un moment précaire pour l’OMS»
Les autres pays qui rejoignent le conseil d’administration sont l’Australie, la Barbade, le Cameroun, les Comores, le Lesotho, le Qatar, la Suisse, le Togo et l’Ukraine.
Neuer a ajouté que la Corée du Nord restera membre du conseil d’administration de l’OMS pendant au moins les trois prochaines années, permettant à l’actuel dictateur Kim Jong Un d’influencer l’agence, les politiques et les nominations de l’OMS.
«Si l’OMS doit être efficace et crédible, l’agence doit être tenue aux normes les plus élevées», estime Neuer. «Malheureusement, l’élection de la Corée du Nord envoie le pire message possible, à un moment précaire pour l’agence mondiale.»
