Pour soutenir une mère dont la fillette est hospitalisée, une centaine de personnes se sont rassemblées devant l’Hôpital de Sion le 30 août dernier. Depuis cette date, les visiteurs doivent présenter la version suisse du passe sanitaire pour aller voir leurs proches. Une mesure jugée inhumaine, financièrement discriminante, mais aussi inutile et incohérente depuis l’aveu de la contagiosité des personnes infectées vaccinées.
Dans une courte vidéo amateur, puis sur la radio indépendante Radio Libre, la maman explique : pour obtenir le certificat Covid, il faut être soit vacciné, soit faire un test PCR payant toutes les 72 heures, soit effectuer un test antigénique toutes les 48 heures, test gratuit… mais à raison d’une fois par semaine et seulement jusqu’au 1er octobre.
Or, tout parent d’un enfant hospitalisé va le voir chaque jour, et a aussi des rendez-vous avec les médecins. Financièrement “à moins d’être fortuné” et logistiquement, “c’est impossible” résume-t-elle. D’autant que d’autres membres de la famille (père, frères et soeurs) sont concernés par l’exigence dès l’âge de 12 ans.
N’ayant pas obtenu de rendez-vous pour le test, on lui amène sa fille à l’extérieur
Dans une mise à jour enregistrée le lendemain, la maman a précisé que selon de nouvelles informations fournies par la réception de l’hôpital, les tests anti-géniques seraient finalement gratuits tout le temps, et pas seulement une fois par semaine… mais on ignore jusqu’à quand. Cela n’enlève rien, souligne-t-elle, à la difficulté logistique d’obtenir un rendez-vous ; ce qu’elle n’a pas réussi à faire lors de sa dernière visite. Les infirmières ont alors accepté de descendre sa fille et de l’amener à l’extérieur pour qu’elle puisse la voir. “Heureusement que ma fille peut être déplacée… et qu’il faisait beau”, conclut-elle. Bref, tout cela reste compliqué.
“C’est inhumain… la personne qui a imaginé ça est hors-sol”
Elle-même infirmière de métier, la mère dénonce un “excès de zèle” de la direction hospitalière, et une inégalité de traitement injustifiée sur le plan sanitaire. Car malgré leur contagiosité potentielle, admise récemment par l’OFSP, les détenteurs vaccinés du certificat peuvent entrer et circuler librement, alors qu’ils utilisent aussi les espaces communs : couloirs, salles d’attente, etc.
Pour couronner le tout, relève-t-elle, même les soignants vaccinés sont “vivement encouragés” à se faire tester une fois par semaine. Une information figurant effectivement dans le communiqué de l’Hôpital de Sion, repris par l’ATS, qui précise que c’est “en raison d’une efficacité diminuée du vaccin sur la transmission du Covid-19 contre le variant Delta.”
“C’est inhumain !” s’exclame le Dr Bernard Jordan au micro de Radio Libre concernant la mesure. “La personne qui a imaginé ça est hors sol !” Il dénonce en particulier la “couche supplémentaire d’anxiété” pour l’enfant hospitalisé “qui ne mérite pas ça”.
Terra incognita juridique
“Inhumain”, renchérit Michelle Cailler, juriste du collectif Le Virus des Libertés, contacté par la mère valaisanne. Elle témoigne : “Les gens sont désemparés, on voit des choses dramatiques. Nous cherchons des solutions, mais nous sommes en terra incognita.”
Elle conclut en espérant, dans la perspective de la votation du 28 novembre sur le certificat Covid, que “les gens se rendent compte du non-sens, de la discrimination, et de l’inutilité du certificat face au Covid”.
- Télécharger le témoignage vidéo
- Ecouter le podcast sur Radio Libre
- Article de LFM / ATS : cliquer ici
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Voir aussi sur CovidHub :
Variant Delta : vaccinés et non-vaccinés, tous contagieux ?
(pour revoir l’intervention de la haut fonctionnaire de l’OFSP Virginie Masserey)