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Belgique: pannes informatiques lors des élections

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Dans certaines communes une machine sur trois n’a pas fonctionné, faut-il revenir aux votes papier ?

En Belgique, les élections européennes du 9 juin ont aussi coïncidé avec le renouvellement des parlements régionaux et fédéraux. Une journée essentielle donc, où tout aurait dû se dérouler comme prévu. Pourtant de nombreuses pannes informatiques ont perturbé le déroulement du vote, ce qui n’a pas manqué d’irriter les électeurs, en particulier les déçus du scrutin.

Dans la région de Bruxelles-Capitale, plusieurs communes ont été touchées par des incidents techniques, notamment à Schaerbeek, Molenbeek et Woluwe-Saint-Lambert où 10 machines de vote sur 31 se sont arrêtées.

Interrogé par le journal Sud Presse, Olivier Maingain, le bourgmestre de cette commune, également Président du parti francophone Défi, a exprimé son vif mécontentement:

Nous avions fait le contrôle le jour précédent. Tout fonctionnait bien. Dimanche matin, par contre, énorme bug.

Nous avons dû attendre l’intervention de la société agréée par le Ministère de l’Intérieur. Cela a pris du temps parce que des problèmes ont aussi surgi dans d’autres communes. Dans un bureau, c’est un informaticien communal qui a suggéré la solution à la panne.

Peu d’informations ont filtré sur les incidents informatiques qui ont touché les autres communes. Mais selon les données communiquées par RTL, plus de 230 ordinateurs ont connu des problèmes techniques, impactant 86 bureaux de vote à Bruxelles et 88 bureaux dans les Flandres. Vu les files d’attente provoquées par ces incidents, les horaires d’ouverture de certains bureaux ont été prolongés de plusieurs heures, et de nombreux électeurs sont rentrés chez eux sans voter.

Plus de 2 heures d’attente sous le soleil pour les électeurs de Woluwe-St-Lambert

Les services du gouvernement (le SPF Intérieur) n’ont pas fait de commentaire sur les conséquences éventuelles de ces incidents, mais face à des résultats surprenants, le vote électronique pose question.  Il n’y a pas non plus eu de déclaration de la part de la compagnie responsable de ces appareils.

Olivier Maingain,  dont le parti a perdu 4 sièges sur 10, n’a pas hésité à parler de tricherie et a déclaré qu’il vaudrait mieux revenir au vote papier. Ses affirmations ont toutefois été prises à la rigolade, car le parti était en crise et une sanction des électeurs était à prévoir.

Si l’on ne peut ni faire de généralisation, ni tirer la moindre conclusion en partant de ces seuls éléments, il reste que ceci entame la confiance des électeurs dans la fiabilité des résultats. D’autant que des ‘incidents techniques’ semblent se produire à chaque élection.

La fée électricité…

En 2109, un incident avait déjà été rapporté dans la ville de Wavre, où “la dynastie des Michel”, l’entourage de Charles Michel, l’actuel président du Conseil européen, règne en maître depuis des décennies (Wavre est une petite bourgade qui n’est pas sans importance, dans la mesure où la ville abrite un parc industriel avec l’un des plus importants sites de production de vaccins de la planète, celui de GSK).

Alors que pour la 1ère fois ‘la liste du bourgmestre’ risquait de perdre sa majorité absolue face à la montée d’une alliance entre les partis de l’opposition , les “plombs avaient sauté” lors du comptage des votes. Voici comment la RTBF avait rapporté cet épisode “chaotique”:

A Wavre, les résultats avaient mis pas mal de temps à arriver, à la suite d’un problème informatique survenu alors que le comptage était pratiquement terminé et que les résultats de sept bureaux sur onze avaient été enregistrés. Coupure de courant, surchauffe des machines avec deux ordinateurs plantés et, au final, quatre clés usb corrompues. A Wavre, le vote était papier mais le dépouillement électronique. Deux clés ont pu être “dégelées” et lues, deux autres pas, ce qui signifiait des données informatiques irrémédiablement perdues, il fallait donc recompter une partie des bulletins. Sauf qu’entre-temps, les assesseurs prévus le dimanche, épuisés, avaient été renvoyés chez eux, et c’est du personnel communal appelé en renfort qui avait procédé au dépouillement final.

Les autres partis avaient donc exigé qu’un nouveau comptage soit fait à partir des bulletins papier. Sans surprise, la liste du bourgmestre avait tout de même fini par l’emporter, à 6 voix près.

Ces petites “histoires belges” illustrent bien les raisons pour lesquelles les citoyens ont de moins en moins confiance en leurs autorités quant à la fiabilité du processus électoral. Il n’y a pas qu’aux États-Unis où l’on se plaint des machines à voter.