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Les aspects occultes de l’investiture de Trump

Des superstitions de l'âge de bronze semblent avoir capturé l'esprit de Trump et de son entourage sioniste.

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Article d’Icaros d’Essentiel News

Les médias de masse ont relevé quelques détails étonnants lors de l’investiture de Donald Trump à la présidence américaine.

Par exemple, ils ont noté qu’il n’a pas mis la main sur la Bible pendant sa prestation de serment; ou que sa femme Melania était affublée d’une tenue de deuil, et d’un chapeau qui a empêché son mari de l’embrasser. Ils ont également prétendu s’offusquer de ce qu’ils ont appelé le «salut Nazi» d’Elon Musk.

Ces détails, qui font beaucoup jaser mais qui relèvent vraisemblablement du feuilleton et de la distraction, ne sont pas les seuls qui méritent de l’attention.

Nouvel âge d’or

Le discours d’investiture de Donald Trump (ici doublé par France 24) a commencé par la phrase «l’âge d’or de l’Amérique commence dès à présent» et s’est terminé par «que l’âge d’or commence aujourd’hui.»

Certes, ce n’est pas la première fois qu’il emploie cette expression lourde d’histoire et de symbolisme, mais le fait qu’il ait à la fois introduit et conclu de la sorte son premier discours de président vaut la peine qu’on s’y attarde.

L’expression est aussi vieille que la civilisation: elle fait référence à un âge mythologique, antédiluvien, caractérisé par le règne de Saturne.

La locution latine novus ordo seclorum, celle-là même qui figure sur le revers du grand sceau des États-Unis depuis 1782, sur les billets d’un dollar depuis 1935, et qu’Elon Musk a Tweetée immédiatement après l’annonce de la victoire de Trump en novembre dernier, est une référence directe à ce même âge d’or.

En effet, la phrase provient de la quatrième églogue des Bucoliques de l’auteur latin Virgile, qui juxtapose un tel «nouvel ordre des siècles» avec le «retour du règne de Saturne», c’est-à-dire l’avènement d’un nouvel âge d’or.

Ainsi, la dimension eschatologique du retour de Trump à la présidence américaine est d’emblée annoncée par le premier concerné. Elle s’inscrit dans une évidente continuité, car Trump est depuis sa victoire de novembre décrit comme un «phénix qui émerge des cendres».

Trump a d’ailleurs, et cela relève peut-être d’une synchronicité, proclamé le 22 décembre 2024 depuis la ville de Phoenix, et placé entre deux colonnes, que «l’âge d’or de l’Amérique est imminent.»

Étrange gestuelle du fils Trump

Le fils du président, Donald John Trump Jr., a été filmé pendant la cérémonie d’intronisation en train d’effectuer une curieuse gestuelle.

 

Cette gestuelle, peu commune pour dire le moins, est toutefois si courante chez les puissants qu’elle porte un nom: le Merkel-Raute, ou “losange de Merkel”.

On n’a bien sûr aucune preuve que Donald Trump Jr, ou aucun des puissants qui l’exécutent si souvent, sachent que ce signe de la main figure sur une peinture du Moyen-Âge représentant le martyre de St Jean (auteur de l’Apocalypse), qu’il est au 20ème siècle associé au culte de la fin des temps Thelema fondé par Aleister Crowley, que dans certaines traditions orientales il représente l’illumination, et que dans l’industrie du divertissement il est régulièrement présenté dans un contexte d’occultisme.

Pour l’heure, on mentionne ce détail en passant, et on l’ajoute à la longue liste des connotations eschatologiques que le retour de Trump au pouvoir semble présenter.

Un rabbin messianique sur le podium

Justement, en parlant de superstitions eschatologiques, l’orateur qui a immédiatement suivi Donald Trump sur le podium de l’investiture est le rabbin archi-sioniste Ari Berman, qui a prononcé une invocation au prophète Jérémie et fait référence à sa promesse d’un âge à venir de paix et d’abondance.

Ce que le rabbin ne précise pas toutefois, c’est que pour la tradition chrétienne, la nouvelle alliance dont parle Jérémie s’est réalisée avec l’avènement de Jésus-Christ. En conséquence, lorsqu’il appelle, implicitement, à ce que la prophétie se réalise, il se place dans un contexte messianique strictement hébraïque.

Or, et sans doute malheureusement pour les habitants du Proche-Orient, cette prophétie implique également un «jugement», et une destruction de Jérusalem.

En conclusion

On n’est pas obligé de croire soi-même à un obscurantisme eschatologique de l’âge de bronze pour s’apercevoir que d’autres, eux, semblent y croire. Au minimum, on doit admettre qu’ils ne peuvent s’empêcher d’y faire constamment référence.

De Donald Trump comparé par des leaders religieux américains au roi Cyrus, à Netanyahu inscrivant sa guerre actuelle dans un contexte biblique génocidaire, on s’aperçoit, en y prêtant suffisamment attention, que certains dirigeants semblent adhérer au même corpus de croyances. Donald Trump et son entourage en font certainement partie, mais ce ne sont pas les seuls.

En effet, en étudiant l’histoire d’assez près, on s’aperçoit vite que les superstitions messianiques et eschatologiques marquent les esprits des puissants depuis des temps immémoriaux. L’excellent livre de Gérard de Sede, «L’occultisme dans la politique», publié en 1994 par Robert Lafont, en fait la démonstration irréfutable et irréfutée.

Dans l’attente de voir si la nouvelle administration Trump cherchera effectivement à promulguer ces superstitions de la fin de temps – ce qui impliquerait sans doute une guerre avec l’Iran – on peut au moins s’étonner qu’un tel porte-voix soit donné à un tel obscurantisme. Après tout, on s’étonnerait que le président Mexicain assène le monde avec des symboles aztèques, et promette le retour de Quetzalcóatl.