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Achats de vaccins: le Parquet européen intervient

L'étau se resserre autour de la dirigeante de l'UE Ursula von der Leyen. Comment justifier 171 milliards d'euros pour acheter 10 doses par habitant? La Cour des comptes sort de son côté un rapport très critique.

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Le parquet européen a annoncé le 14 octobre 2022 l’ouverture d’une enquête sur l’achat des vaccins anti-Covid. Élus et ONG dénoncent le flou des contrats, tandis que les échanges de SMS (disparus) entre la présidente de la Commission et le PDG de Pfizer alimentent les suspicions.

Le parquet européen, organe indépendant chargé de la lutte contre la fraude aux fonds de l’Union, mentionne un «intérêt extrêmement élevé du public» sur cette question sans divulguer d’autres détails à ce stade.

Les députés critiquent une série d’aspects problématiques:

– Les achats portent sur un total de 171 milliards d’euros pour 4,6 milliards de doses, soit dix doses par habitant. Pourquoi une quantité aussi démesurée?
– Les instances chargées de la négociation ont été court-circuitées par des liens directs entre la présidente Ursula von der Leyen et le PDG de Pfizer Albert Bourla
– Les contrats sont confidentiels sur les prix et la composition des vaccins
– Une majeure partie des clauses sont caviardées
– Les producteurs de vaccins n’ont pas de responsabilité pour les effets secondaires, dont les dédommagements sont assumés par les Etats.
– En dehors des six fabricants homologués (Pfizer, Moderna, AstraZeneca, Janssen, Novavax, Valneva), d’autres labos ont été financés sans avoir trouvé de vaccins. Qu’est devenu cet argent?

171 milliards déversés dans l’opacité

L’eurodéputée verte française Michèle Rivasi s’alarme de l’opacité des informations pour des sommes aussi colossales. Elle souligne que pour le contrat le plus récent de 35 milliards d’euros conclu avec Pfizer, les Etats ont en plus l’obligation d’acheter des doses, même s’ils n’en ont pas besoin, comme c’est le cas de la Pologne et des Pays Baltes. En plus, Pfizer a réussi a augmenter les prix des doses de 15,50 à 19,50 euros.

Tout est normal, assure un porte-parole de Ursula von der Leyen

Un porte-parole de la Commission fait valoir qu’Ursula von der Leyen avait échangé des SMS avec le PDG de Pfizer «comme elle a eu des échanges avec les PDG d’autres entreprises», afin de les convaincre de fournir l’UE «conformément aux procédures». Mais elle «n’a pas négocié les contrats» avec les laboratoires, ajoute-t-il.

Il explique que ces négociations ont été supervisées côté UE par un comité directeur associant «des représentants de la Commission et de tous les États membres». Ces derniers « avaient la possibilité de se retirer du contrat», selon lui.

Rapport sévère de la Cour des comptes

Mais la députée française Virginie Joron (RN) cite un rapport très critique de la Cour des comptes européenne indiquant que les achats ont fait l’objet d’une procédure spéciale non prévue par les traités européens.

Elle demande aussi si une étude a été faite pour justifier une commande aussi énorme de doses. En mai 2022, rappelle-t-elle, la France a déjà jeté 3,6 millions de doses et se pose maintenant la question d’éliminer 30 millions de doses inutilisées valant 600 millions d’euros.*

«Est-ce que cette surcommande de doses pourrait ne pas être qualifiée de détournement de fonds publics?»

Selon le journal Epoch Times, Mme Joron envisage d’attaquer Ursula von der Leyen au pénal pour corruption passive.

* En comparaison, la Suisse annonce le 19 octobre la destruction de 10,3 millions de doses de Moderna pour une valeur de 280 millions de francs, indique l’ATS. 5 millions d’autres doses excédentaires seront périmées d’ici février 2023.

Article d’Amèle Debey de L’Impertinent Média : Qui arrêtera Ursula von der Leyen ?