Comprendre et déjouer les mécanismes de la peur

Dans son exposé, Sonia Delahaigue rappelle que la peur est un réflexe normal et vital face à un danger réel immédiat, donc un stimulus extérieur menaçant (par exemple, la présence d’un tigre dans notre environnement). Mais le cerveau humain est doué d’imagination et possède la faculté de se fabriquer lui-même de fausses peurs à partir de scénarios catastrophiques qui, bien que potentiels, auront le même effet sur le cerveau qu’un danger réel et immédiat.

La peur peut encore s’inculquer ou être transmise par une personne extérieure, soit parce que celle-ci a elle-même peur et que sa peur est contagieuse, soit parce que cette personne utilise la peur ou la menace pour prendre l’ascendant sur nous.

Une personne soumise en permanence à la peur est non seulement stressée, mais elle finit souvent par développer un syndrome d’impuissance acquise, c’est-à-dire qu’elle se croit incapable de changer sa situation, même si elle possède les ressources pour y parvenir. Cet état psychologique mène à la passivité, à la résignation et à la dépression.

Pour éviter d’entretenir nos peurs, Sonia Delahaigue propose quelques techniques simples, issues notamment de la thérapie ACT (thérapie d’acceptation et d’engagement), qui consistent à défusionner avec nos pensées en revenant à nos sensations dans le moment présent, puis en se créant des ancrages positifs.

Les enfants étant particulièrement vulnérables à la peur, la psychologue évoque également quelques règles d’éducation basées sur la protection et non sur la peur et l’obéissance. Sonia Delahaigue a d’ailleurs écrit de nombreux ouvrages sur l’éducation, dont le dernier, Les 5 règles pour une éducation réussie, vient de paraître aux éditions Exuvie.