Article d’Icaros d’Essentiel News
L’Agenda 2030, annoncé lors du sommet des Nations Unies en septembre 2015, est un «traité mondial pour l’avenir». Il comprend 17 «objectifs de développement durable» qui, à première vue, semblent bénéfiques à l’humanité.
Toutefois, en y regardant de plus près, on se rend compte qu’il s’agit de tout autre chose. Le World Economic Forum (WEF) est l’un des acteurs politiques de premier plan pour la mise en oeuvre des 17 objectifs, un processus que l’organisation a baptisé le «Great Reset».
Dans ce premier article d’une série d’exposés sur l’Agenda 2030, nous résumons de quoi il s’agit, nous retraçons son histoire, et nous revenons sur les protagonistes essentiels qui en sont à l’origine.
Un programme en 17 points
Pour reprendre la terminologie des Nations Unies, les 17 points de l’Agenda 2030 sont les suivants:
- Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde.
- Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable.
- Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge.
- Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
- Parvenir à l’égalité des sexes en autonomisant les femmes et les filles.
- Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau.
- Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable.
- Favoriser une croissance économique soutenue, inclusive et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous.
- Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation.
- Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre.
- Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables.
- Établir des modes de consommation et de production durables.
- Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions.
- Conserver et exploiter de manière durable les océans et les mers aux fins du développement durable.
- Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.
- Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.
- Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser.
Derrière ces libellés agréables, la formule proposée pour parvenir à ces objectifs est toujours la même: collectivisme mondial, et planification économique totale. En retraçant l’origine du programme, on en dévoile le vrai visage.
Maurice Strong
L’auteur Pierre-Alain Depauw a réalisé en 2023 une excellente analyse sur la genèse de l’Agenda 2030, et son instigateur principal: Maurice Strong. Il argue que l’objectif essentiel du projet n’est ni plus ni moins qu’un dépeuplement de la planète.
Maurice Strong (1929-2015) était un magnat canadien du pétrole, et membre du Club de Rome. Il est l’un des membres fondateurs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il a participé à la fondation Rockefeller en tant qu’administrateur et membre du comité exécutif, et il a fondé le Programme des Nations unies pour l’environnement dont il a été le premier directeur général.
Mentor de Klaus Schwab, M. Strong a pendant de longues années été directeur du comité de fondation du WEF. On lui attribue généralement la création de l’expression «changement climatique», et il est le protagoniste principal dans la mondialisation du mouvement environnemental.
Dans une interview en 1990 donnée par l’écrivain Daniel Wood, et intitulée The Wizard of Baca Grande (le magicien de Baca Grande), M. Strong a eu l’occasion d’expliquer, comme il l’a fait par ailleurs à de nombreuses reprises bien qu’en d’autres termes, ce que représentait la cause environnementale pour lui: la destruction programmée et contrôlée de la civilisation occidentale et des sociétés industrielles développées.
Et si un petit groupe de ces dirigeants mondiaux arrivait à la conclusion que le principal risque pour la planète provient des actions des pays riches. Et si le monde devait survivre, ces pays riches devraient signer un accord réduisant leur impact sur l’environnement. Le feront-ils?
L’homme qui a fondé le Programme des Nations Unies pour l’environnement, qui a rédigé une partie du rapport Brundtland et qui, en 1992, tentera d’amener les dirigeants du monde entier, réunis au Brésil, à signer un tel accord, savoure les questions qui planent dans l’air.
Le feront-ils? Les pays riches accepteront-ils de réduire leur impact sur l’environnement? Accepteront-ils de sauver la terre?
M. Strong reprend son récit. La conclusion du groupe est «non». Les pays riches ne le feront pas. Ils ne changeront pas. Alors, pour sauver la planète, le groupe décide: le seul espoir pour la planète n’est-il pas que les civilisations industrialisées s’effondrent? N’est-il pas de notre responsabilité d’y parvenir?
Ce groupe de dirigeants mondiaux, poursuit-il, forme une société secrète pour provoquer un effondrement économique. Nous sommes en février. Ils sont tous à Davos. Ce ne sont pas des terroristes. Ce sont des dirigeants mondiaux. Ils se sont positionnés sur les marchés mondiaux des matières premières et des actions. Grâce à leur accès aux bourses, aux ordinateurs et aux réserves d’or, ils ont provoqué une panique. Ensuite, ils empêchent la fermeture des marchés boursiers mondiaux.
Ils bloquent les engrenages. Ils engagent des mercenaires qui prennent en otage le reste des dirigeants mondiaux à Davos. Les marchés ne peuvent pas fermer. Les pays riches…
Et Strong fait un léger mouvement avec ses doigts, comme s’il jetait un mégot de cigarette par la fenêtre.
Je reste assis, médusé. Ce n’est pas un conteur qui parle. C’est Maurice Strong. Il connaît ces dirigeants mondiaux. Il est, en fait, co-président du conseil du Forum économique mondial. Il est au cœur du pouvoir. Il est en position de le faire.
«Je ne devrais probablement pas dire ce genre de choses», dit-il.
Quiconque trouve ces propos choquants devrait savoir qu’ils ne sont pas exceptionnels. De David Rockefeller à Maurice Strong, en passant par Ted Turner et Bill Gates, nombreux sont les «philanthropes» qui adhèrent depuis le XIXe siècle à la philosophie de Thomas Malthus: la décroissance radicale et abrupte de l’activité économique, catalysant par là-même une forte réduction de la population mondiale, serait la seule solution aux problèmes environnementaux.
Il est dès lors du ressort et du devoir des dirigeants de l’anticiper et d’imposer eux-mêmes une telle décroissance, pour éviter qu’elle ne se produise de façon incontrôlée.
Dans son autobiographie publiée en 2000 et intitulée Où allons-nous sur Terre?, Maurice Strong prévoit qu’en 2031, «la tragédie humaine» serait «à une échelle jusqu’alors inimaginable». Il écrit que la perspective la plus favorable serait que deux tiers de la population mondiale soit éliminée.
Rockefeller et club de Rome
Créé en 1968 par la fondation Rockefeller et l’OCDE, le club de Rome est un think-tank qui acquiert une notoriété mondiale à l’occasion de la publication de son rapport Les Limites à la croissance en 1972, qui constitue la première étude importante mettant en exergue les «dangers, pour l’environnement et donc l’humanité, de la croissance économique et démographique que connaît alors le monde.»
David Rockefeller, le pouvoir financier derrière le club de Rome, n’a jamais caché sa philosophie malthusienne et misanthropique. Dans le chapitre 27 de ses mémoires, il écrit:
Certains pensent même que nous faisons partie d’une cabale secrète travaillant contre les meilleurs intérêts des États-Unis, nous qualifiant ma famille et moi d’«internationalistes» et conspirant avec d’autres dans le monde pour construire une structure politique et économique mondiale plus intégrée – un gouvernement mondial, si vous voulez. Si c’est l’accusation, je suis coupable et j’en suis fier.
Dans le discours ci-dessous (en anglais), donné par David Rockefeller au Business Council for the United Nations en 1994, on l’entend présenter ses convictions en toutes lettres.
Le club de Rome promeut un programme planétaire de contrôle technocratique. Il a décrit dans ses nombreux rapports l’effondrement de la société industrielle et une forte et rapide réduction de la population planétaire comme nécessaires.
Comment cela n’est-il pas de notoriété publique? Rockefeller l’explique, toujours dans ses mémoires:
Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au Time Magazine et à d’autres grandes publications, dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion pendant près de 40 ans… Il nous aurait été impossible d’élaborer notre plan pour le monde, si nous avions été soumis aux lumières de la publicité pendant ces années.
Mais le monde est plus sophistiqué et prêt à marcher vers un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est sûrement préférable à l’autodétermination nationale pratiquée au cours des siècles passés.
Georgia Guidestones
La philosophie eugéniste et dépopulationniste de Thomas Malthus, David Rockefeller et Maurice Strong, on la retrouve partout en filigrane dans l’Agenda 2030 des Nations Unies.
Cette même philosophie était aussi parfaitement résumée sur les Georgia Guidestones. Érigées par un certain R.C. Christian le 22 mars 1980, ces six monolithes de granite (baptisés par les médias le «Stonehenge américain») présentaient «10 commandements» reprenant la même idée malthusienne: pour se sauver, il faut dépeupler la Terre, et gouverner le monde de façon centrale.
Le pseudonyme du commanditaire R.C. Christian est une référence probable à la société hermétique des Rose-Croix, et la date d’édification serait une allusion au chiffre 322 de la fraternité des Skull and Bones. En tout état de cause, on ne sait pas exactement qui est derrière ce projet, même s’il est aisé d’en reconnaître l’héritage idéologique.
En effet, il s’agit-là de l’agenda de gouvernance mondiale, qu’on retrouve partout; qu’il soit appelé, selon les circonstances, «Agenda 2030», «great reset», «nouvel âge d’or» ou «nouvel ordre mondial». Ses objectifs ne sont pas secrets; l’intérêt des Georgia Guidestones, est simplement qu’il les résume bien:
- Maintenez l’humanité en dessous de 500 millions d’individus en perpétuel équilibre avec la nature.
- Guidez judicieusement la reproduction afin d’améliorer adaptabilité et diversité.
- Unissez l’humanité grâce à une nouvelle langue mondiale.
- Traitez de la passion, de la foi, de la tradition et de toutes les choses avec modération.
- Protégez les personnes et les nations avec des lois et des tribunaux équitables.
- Laissez toutes les nations gouverner leurs affaires intérieures, et réglez les conflits extérieurs devant un tribunal mondial.
- Évitez les lois mesquines et les fonctionnaires inutiles.
- Équilibrez les droits personnels et les devoirs sociaux.
- Faites primer la vérité, la beauté, l’amour en recherchant l’harmonie avec l’infini.
- Ne soyez pas un cancer pour la Terre – Laissez de la place à la nature – Laissez de la place à la nature.
Les objectifs sont donc clairs. Ce qui est occulté en revanche, c’est la véritable cause du gaspillage, des inégalités, de la misère et de la guerre: c’est le système mondial de planification centrale fondé sur le crédit et la réserve fractionnaire, qui permet aux États et aux multinationales pléthoriques d’exister. Ce que le monde ne peut supporter, c’est la croissance éternelle de la dette, pas la croissance de l’activité et de la prospérité humaines.
Et ce qui est encore plus secret, c’est le caractère ésotérique et eschatologique du nouvel âge que les planificateurs prévoient, et qu’illustre parfaitement la représentation en arc-en-ciel des 17 objectifs de l’Agenda 2030.
Sur tous ces sujets, nous aurons l’occasion de revenir.